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Pour Ali Kayouh, président de la Chambre d'agriculture d'Agadir, «le bilan est catastrophique !. Jamais une telle catastrophe n'a frappé la région et jamais des pertes aussi cruelles n'ont été enregistrées par les agriculteurs ».
Dans l'entretien exclusif qu'il a accordé à « Libé, M. Kayouh rappelle que « les pertes en termes d'infrastructures agricoles et de cultures sont incommensurables ». Pour lui, « les cultures, toutes sortes de cultures, ont été touchées par la calamité des inondations ». Particulièrement, « l'agrumiculture et ce sont surtout les grands producteurs des oranges qui ont le plus souffert avec un bilan épouvantable », a-t-il ajouté, précisant que «les pertes estimées dépassent les 15 milliards de centimes de dégâts ». Selon lui, « des firmes agricoles entières ont été dévastées, des milliers d'orangers ont été arrachés et les fruits de ceux qui ont tenu ont été endommagés par les fortes pluies ».
Pis, «les nouvelles marques, des oranges proches de la clémentine, introduites et destinées à l'exportation vers Canada et la Russie, ont été les plus touchées ». Toujours selon notre source, «les agriculteurs ont tenté d’avancer la cueillette, pour sauver ce qui pouvait l'être, mais les récoltes n’ont pas résisté aux opérations de conditionnement ». Quid des producteurs des légumes et des éleveurs ?
« Dans les régions de Taroudant, Oulad Tayma, Massa et Ouelad Dahou, personne n'est épargné et aucune culture n'a échappé au désastre, à commencer par les tomates, les pommes de terre, les fèves, les oignons, etc. », nous a déclaré le président de la Chambre d'agriculture d'Agadir en rappelant que « même les cultures sous serres ont subi des déprédations dues aux fortes pluies». «Des millions de dirhams d'investissement sont ainsi partis en fumée », s'est désolé M. Kayouh. « On en est déjà en train d'en subir les premières conséquences puisque les prix des légumes connaissent des hausses vertigineuses », a-t-il ajouté en tirant la sonnette d'alarme : « Le calendrier des exportations sera certainement compromis et c'est la balance commerciale qui s'en ressentira».
Pour ce qui est le l'élevage, Ali Kayouh rappelle que « du côté du Oued Massa où cette activité est très présente, les crues ont emporté le cheptel des riverains des zones inondées » et que les pertes enregistrées ont été importantes, notamment chez les éleveurs de vaches qui fournissent la Copag en lait frais ». « Toutefois, l'éventualité d'une disette n'est nullement envisageable pour le moment », indique le président avec une note d'optimisme qui tranche avec le timbre pessimiste de sa voix.
Interrogé sur les initiatives prises par la Chambre d'agriculture pour tirer la sonnette d'alarme, Ali Kayouh nous a indiqué que celle-ci a tenu mercredi dernier une réunion d'urgence à laquelle 16 parlementaires de la région de Souss-Massa-Daraa ont pris part . « Nous y avons débattu de la pertinence des programmes de prévention et de la lutte contre les effets néfastes des intempéries mis en œuvre par les autorités publiques » et «décision a été prise, à l'unanimité, de considérer ce dossier comme étant une priorité sur laquelle le gouvernement doit plancher». Toujours selon M. Kayouh, « il a été réclamé que le Souss soit traité sur le même pied d'égalité que le Gharb et qu'il soit déclaré zone sinistrée ». « Nous avons projeté aussi de nous réunir au plus vite avec le Premier ministre pour lui soumettre notre proposition et lui demander d'envoyer une mission d'inspection qui devra remettre un rapport dans les jours qui viennent », a poursuivi notre interlocuteur en demandant « à ce que l'Etat assume pleinement sa responsabilité dans cette affaire et déclenche, sans tarder, un plan de sauvetage, tout en octroyant des aides aux agriculteurs en détresse ».