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En deux phrases, Nicolas Sarkozy a mis fin aux spéculations sur l’avenir du dispositif français au Sénégal. Libreville sera la base qui restera sur la façade atlantique. Dakar ne conservera qu’un quart de ses effectifs : 300 hommes sur les 1200 actuellement déployés. Libreville l’emporte face à Dakar. Le match n’était pourtant pas plié d’avance. « Au début du processus, expliquent des sources proches du dossier, on pouvait imaginer que les bases françaises restent à Dakar plutôt qu’à Libreville, les arguments existaient ». La focalisation des autorités sénégalaises sur l’emprise de Bel Air, où se trouve le 23e BIMA le bataillon d’infanterie de marine… et la volonté de ces autorités de tirer un trait sur le concept de « base » ont cependant emporté la décision. Le Sénégal a abattu ses cartes fin novembre 2009, lors de négociations à Dakar. « Il est alors apparu clairement que le sujet essentiel pour la partie sénégalaise c’était les emprises, c’était la question foncière » confient nos sources. A ses interlocuteurs, la délégation française explique que rendre Bel Air reviendra à fermer le BIMA, puisqu’il n’est pas question de relocaliser la base. Et les Français mettent en garde : cette fermeture obligera à revoir l’ensemble du dispositif, avec des effectifs à la baisse. Mais les autorités sénégalaises maintiennent leur position. Elles veulent récupérer Bel Air, idéalement située puisque la base surplombe la baie de Hann. Elles souhaitent également que le terme de « base » soit abandonné.
Vendredi 19 février. Des arbitrages ayant été rendus côté français, Hervé Morin vient à Dakar, porteur d’un message oral du président français Nicolas Sarkozy : la France a bien entendu les demandes sénégalaises. Le terme de «base» sera abandonné. Le camp Bel Air sera restitué et les effectifs militaires présents au Sénégal réduits. Le porte-parole de la présidence sénégalaise annonce le départ des bases françaises du Sénégal aux termes d’un texte à signer avant le 4 avril prochain. Dans le projet d’accord de partenariat de défense toujours en discussion, la France conserve en fait –selon nos sources- ses emprises sur la BA 160 de Ouakam et l’Unité de Marine située à l’Arsenal… mais avec une nouvelle vocation: la mise en place d’une plateforme de coopération régionale et le maintien d’une capacité d’escale française. « Il n’y a pas divorce, il y a simplement transformation. » indiquent ces sources. En argumentant : le nombre d’étudiants envoyés dans les écoles militaires françaises va augmenter. Et les cessions de matériel français vont se poursuivre.