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"Le but est de développer la connaissance de la Terre. Envisat a représenté un gros effort financier, mais nous avons la sensation du devoir accompli", a déclaré le responsable de ce projet de l'Agence spatiale européenne (ESA), Henri Laur, au cours d'un point de presse à Brest (ouest de la France).
"En huit ans, nous avons pu constater une multiplication par six de la pollution en Chine", a ajouté M. Laur pour illustrer une infime partie de la masse phénoménale de données recueillies.
Le satellite, qui évolue à 800 kilomètres d'altitude, collecte chaque jour 280 gigaoctet de données, exploitées par 4.000 projets scientifiques en Europe et dans le monde, selon l'ESA.
Mis en orbite le 1er mars 2002 par le lanceur Ariane 5, Envisat surveille en continu les terres émergées, l'atmosphère, les océans et les calottes glaciaires, avec dix instruments de mesure (radars et optiques de haute technologie). Il a déjà parcouru 25 milliards de kilomètres, selon ses promoteurs.
Envisat a notamment permis des succès marquants dans la lutte contre le braconnage en mer, en particulier dans la zone d'exclusivité économique (ZEE) française de l'hémisphère sud, qui couvre 1,73 million de kilomètres carrés, soit la moitié de la Méditerranée, a souligné M. Laur.
"La pêche illégale (y) a diminué de plus de 90%. Le satellite met en évidence des petits points qui sont des bateaux non identifiés et qui n'ont pas le droit de se trouver là", a poursuivi M. Laur, précisant qu'aujourd'hui, ces navires pêchaient principalement autour de la ZEE. Le satellite a notamment permis de sauver la légine, un poisson à chair blanche prisé en Asie et auparavant surpêché illégalement dans la ZEE, a-t-il affirmé. Envisat a également permis la mise en place d'une "océanographie opérationnelle", comparable à la météo, mais qui concerne les courants marins, et permet de mieux comprendre le fonctionnement des océans. Ainsi, les chercheurs ont établi que les tourbillons océaniques intensifient les cyclones quand ces derniers les rencontrent à la surface. "Sans Envisat, pas de prévisions sur les déplacements des pollutions comme celle de Fukushima ou d'hydrocarbures dans le golfe du Mexique", a de son côté précisé Pierre-Yves Le Traon, chercheur à l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) et membre du comité directeur pour le Système mondial d'observation de l'océan. D'une durée de vie initialement évaluée à cinq ans, le satellite pourrait encore fonctionner quelques années. Il doit être remplacé en 2013 par Sentinel 1, premier d'une série de sept nouveaux satellites (1,7 milliard d'euros), selon M. Laur.
La réalisation d'Envisat (8,2 tonnes et 26 mètres d'envergure avec ses panneaux) avait mobilisé une cinquantaine d'entreprises et avait coûté 2,4 milliards d'euros, dont environ 25% financés par la France.