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''Les peuples d'Europe sont accueillants, sont tolérants, c'est dans leur nature et dans leur culture. Mais ils ne veulent pas que leur cadre de vie, leur mode de pensée et de relations sociales soient dénaturés. Et le sentiment de perdre son identité peut être une cause de profonde souffrance'', analyse le président de la République, rappelant que la démocratie suisse est bien plus ancienne que la Française.
Etonné par les réactions 'excessives'' ou ''caricaturales'' qui ont suivi en France le vote suisse, le chef de l'Etat invite ses concitoyens à essayer ''de comprendre ce qu'il a voulu exprimer et ce que ressentent tant de peuples en Europe, y compris le peuple français''.
''Ce qui s'est passé n'a rien à voir avec la liberté de culte ou la liberté de conscience. Nul, pas plus en Suisse qu'ailleurs, ne songe à remettre en cause ces libertés fondamentales'', écrit Nicolas Sarkozy, évoquant plutôt un ''besoin d'appartenance'' auquel on peut '' répondre par la tribu ou par la nation, par le communautarisme ou par la République''. ''L'identité nationale, c'est l'antidote au tribalisme et au communautarisme. C'est pour cela que j'ai souhaité un grand débat'' sur ce sujet, explique-t-il encore.
''Le métissage, c'est la volonté de vivre ensemble. Le communautarisme, c'est le choix de vivre séparément. Mais le métissage, ce n'est pas la négation des identités, c'est pour chacun, vis-à-vis de l'autre, la reconnaissance, la compréhension et le respect'', souligne le président de la République, estimant que ''la clé de cet enrichissement mutuel qu'est le métissage des idées, des pensées, des cultures, c'est une assimilation réussie''.
''Respecter ceux qui arrivent, c'est leur permettre de prier dans des lieux de culte décents. On ne respecte pas les gens quand on les oblige à pratiquer leur religion dans des caves ou dans des hangars. Nous ne respectons pas nos propres valeurs en acceptant une telle situation'', martèle Nicolas Sarkozy qui est à l'origine de la création du Conseil français du culte musulman (CFCM) ''pour que la religion musulmane soit mise sur un pied d'égalité avec toutes les autres grandes religions''.
Mais en contrepartie, souligne le chef de l'Etat, respecter ceux ''qui accueillent, c'est s'efforcer de ne pas les heurter, de ne pas les choquer, c'est en respecter les valeurs, les convictions, les lois, les traditions, et les faire au moins en partie siennes.
C'est faire siennes l'égalité de l'homme et de la femme, la laïcité, la séparation du temporel et du spirituel''.