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Salah Koubaa, vice-doyen chargé de la recherche et de la coopération à l’Université Hassan II de Casablanca, a accordé un entretien à la MAP sur l’importance qui doit être donnée à l’agriculture et au développement rural dans la dynamique de relance économique comme annoncée dans le discours de S.M le Roi adressé, vendredi 9 octobre, au Parlement à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 5ème année législative de la 10ème législature.
La nouvelle stratégie de développement est-elle une alternative au PMV ?
Le Plan Maroc vert (PMV) a été lancé en 2008 avec des objectifs précis pour redynamiser l’agriculture au Maroc. A l’instar des autres stratégies sectorielles lancées, sous les Hautes orientations de Sa Majesté le Roi, pour l’émergence économique du pays, le PMV a permis de métamorphoser l’agriculture. Cependant, certaines défaillances ont été constatées et il fallait intervenir pour ajuster les trajectoires de développement de ce secteur et optimiser son potentiel. D’où le lancement d’une nouvelle stratégie, “Génération Green 2020- 2030”, qui vise d’abord à renforcer les acquis, apprendre et capitaliser sur l’expérience du PMV. Il s’agit d’une stratégie de consolidation avec un focus particulier sur la création de nouvelles activités génératrices d’emplois et de revenus notamment en faveur des jeunes en milieu rural. La finalité ultime est de permettre l’émergence d’une classe moyenne agricole qui constituera à terme le fer de lance du développement rural du Maroc.
Quelles sont les nouvelles filières de valorisation de la production agricole ?
Toutes les filières agricoles sont concernées parce qu’elles peuvent et doivent réussir. Le potentiel est énorme. Il faut savoir mobiliser les ressources et trouver le dosage optimal permettant d’atteindre les objectifs stratégiques. La stratégie “Génération Green”, comme le PMV, traduit un changement de paradigme qui désormais se base sur la vision globale et la cohérence de ses composantes. L’agriculture moderne et l’agriculture solidaire sont toutes les deux au cœur de cette vision. Pour les filières, il s’agit notamment des filières forestières à travers particulièrement la création d’un nouveau modèle participatif pour associer les populations à la gestion, au développement des espaces forestiers et à la promotion et la modernisation de ces espaces.
Comment concilier la complexité du régime des terres collectives avec les impératifs d’une agriculture moderne ?
Les orientations du Souverain visent à promouvoir la petite entreprise agricole en permettant aux jeunes du monde rural d’entreprendre dans un écosystème agricole non-inhibiteur. Cette forte volonté Royale s’explique par les opportunités énormes qu’offre le rural au Maroc. Il faut donc mobiliser les ressources disponibles, notamment les terres collectives qui doivent sortir de leur léthargie. Le gouvernement doit légiférer et jouer son rôle de mobilisateur de toutes les ressources en léthargie notamment les millions d’hectares des terres collectives. Permettre aux ménages du rural d’accéder à la propriété foncière va certainement entraîner des effets de prospérité partagés. En plus de cette mobilisation des ressources, il est important de réfléchir sur de nouvelles formes organisationnelles des exploitations agricoles au Maroc qui tiennent compte des particularités des terres collectives.
S.M le Roi a parlé de l’agriculture comme un secteur-clé de l’économie marocaine à la lumière des nouvelles réalités imposées par la crise du coronavirus. Cette affirmation est-elle le signal d’un retour aux fondamentaux historiques de l’économie du Maroc comme pays essentiellement agricole?
Cela va-t-il affecter les autres stratégies industrielles sectorielles qui sont montées en puissance au cours des deux dernières décennies ? Historiquement, l’agriculture est un des secteurs clés de l’économie nationale. C’est un secteur prioritaire, mais cela ne signifie pas qu’il va prendre le devant par rapport à d’autres secteurs émergents tels que l’automobile et l’aéronautique. Ces derniers relèvent des métiers mondiaux du Maroc (3M) et positionnent notre économie sur des chaînes de valeur globales. L’agriculture est visée de manière particulière dans ce contexte pour relancer l’économie nationale parce qu’elle affecte directement le développement du monde rural qui représente plus de 48% de la population totale. Il s’agit, par conséquent, d’un secteur clé qui a joué un rôle d’amortisseur de chocs mais aussi d’assureur des approvisionnements en produits agroalimentaires durant la crise sanitaire. La priorité donnée à l’agriculture dans le discours Royal représente aussi les prémisses d’un modèle de développement équilibré dans lequel le rural et l’urbain forment un tout cohérent.
Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement a manifestement tous les attributs d’un Fonds souverain. Comment sera-t-il géré?
Quel est le périmètre de ses interventions et comment seront évaluées ses performances? La vision Royale pour la relance économique est claire et dotée de ressources importantes dans le cadre du Fonds Mohammed VI pour l’investissement. Les orientations du Souverain et les ressources allouées représentent une feuille de route pour sortir rapidement de la crise. Le Fonds créé par le Souverain est un modèle de par son mode de bonne gouvernance, de gestion, d’efficience et de transparence. Doté de 15 milliards de dirhams, le Fonds va permettre de booster les principaux domaines de l’économie nationale : l’industrie, l’innovation, l’agriculture, le tourisme, les infrastructures et toutes activités à fort potentiel.
La nouvelle stratégie de développement est-elle une alternative au PMV ?
Le Plan Maroc vert (PMV) a été lancé en 2008 avec des objectifs précis pour redynamiser l’agriculture au Maroc. A l’instar des autres stratégies sectorielles lancées, sous les Hautes orientations de Sa Majesté le Roi, pour l’émergence économique du pays, le PMV a permis de métamorphoser l’agriculture. Cependant, certaines défaillances ont été constatées et il fallait intervenir pour ajuster les trajectoires de développement de ce secteur et optimiser son potentiel. D’où le lancement d’une nouvelle stratégie, “Génération Green 2020- 2030”, qui vise d’abord à renforcer les acquis, apprendre et capitaliser sur l’expérience du PMV. Il s’agit d’une stratégie de consolidation avec un focus particulier sur la création de nouvelles activités génératrices d’emplois et de revenus notamment en faveur des jeunes en milieu rural. La finalité ultime est de permettre l’émergence d’une classe moyenne agricole qui constituera à terme le fer de lance du développement rural du Maroc.
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Toutes les filières agricoles sont concernées parce qu’elles peuvent et doivent réussir. Le potentiel est énorme. Il faut savoir mobiliser les ressources et trouver le dosage optimal permettant d’atteindre les objectifs stratégiques. La stratégie “Génération Green”, comme le PMV, traduit un changement de paradigme qui désormais se base sur la vision globale et la cohérence de ses composantes. L’agriculture moderne et l’agriculture solidaire sont toutes les deux au cœur de cette vision. Pour les filières, il s’agit notamment des filières forestières à travers particulièrement la création d’un nouveau modèle participatif pour associer les populations à la gestion, au développement des espaces forestiers et à la promotion et la modernisation de ces espaces.
Comment concilier la complexité du régime des terres collectives avec les impératifs d’une agriculture moderne ?
Les orientations du Souverain visent à promouvoir la petite entreprise agricole en permettant aux jeunes du monde rural d’entreprendre dans un écosystème agricole non-inhibiteur. Cette forte volonté Royale s’explique par les opportunités énormes qu’offre le rural au Maroc. Il faut donc mobiliser les ressources disponibles, notamment les terres collectives qui doivent sortir de leur léthargie. Le gouvernement doit légiférer et jouer son rôle de mobilisateur de toutes les ressources en léthargie notamment les millions d’hectares des terres collectives. Permettre aux ménages du rural d’accéder à la propriété foncière va certainement entraîner des effets de prospérité partagés. En plus de cette mobilisation des ressources, il est important de réfléchir sur de nouvelles formes organisationnelles des exploitations agricoles au Maroc qui tiennent compte des particularités des terres collectives.
S.M le Roi a parlé de l’agriculture comme un secteur-clé de l’économie marocaine à la lumière des nouvelles réalités imposées par la crise du coronavirus. Cette affirmation est-elle le signal d’un retour aux fondamentaux historiques de l’économie du Maroc comme pays essentiellement agricole?
Cela va-t-il affecter les autres stratégies industrielles sectorielles qui sont montées en puissance au cours des deux dernières décennies ? Historiquement, l’agriculture est un des secteurs clés de l’économie nationale. C’est un secteur prioritaire, mais cela ne signifie pas qu’il va prendre le devant par rapport à d’autres secteurs émergents tels que l’automobile et l’aéronautique. Ces derniers relèvent des métiers mondiaux du Maroc (3M) et positionnent notre économie sur des chaînes de valeur globales. L’agriculture est visée de manière particulière dans ce contexte pour relancer l’économie nationale parce qu’elle affecte directement le développement du monde rural qui représente plus de 48% de la population totale. Il s’agit, par conséquent, d’un secteur clé qui a joué un rôle d’amortisseur de chocs mais aussi d’assureur des approvisionnements en produits agroalimentaires durant la crise sanitaire. La priorité donnée à l’agriculture dans le discours Royal représente aussi les prémisses d’un modèle de développement équilibré dans lequel le rural et l’urbain forment un tout cohérent.
Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement a manifestement tous les attributs d’un Fonds souverain. Comment sera-t-il géré?
Quel est le périmètre de ses interventions et comment seront évaluées ses performances? La vision Royale pour la relance économique est claire et dotée de ressources importantes dans le cadre du Fonds Mohammed VI pour l’investissement. Les orientations du Souverain et les ressources allouées représentent une feuille de route pour sortir rapidement de la crise. Le Fonds créé par le Souverain est un modèle de par son mode de bonne gouvernance, de gestion, d’efficience et de transparence. Doté de 15 milliards de dirhams, le Fonds va permettre de booster les principaux domaines de l’économie nationale : l’industrie, l’innovation, l’agriculture, le tourisme, les infrastructures et toutes activités à fort potentiel.