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Percées diplomatiques et développement tous azimuts
Le premier message a trait à la vie politique interne quand le Souverain a souligné que «le Maroc est visé du fait qu’il est un Etat pleinement constitué depuis plus de douze siècles, outre une histoire amazighe au long cours, et que depuis plus de quatre siècles, il est gouverné par une monarchie citoyenne, présidant à la destinée du pays et la façonnant dans une symbiose totale entre le Trône et le peuple».
Selon Moussaoui Ajlaoui, chercheur et expert associé à AMES-Center, S.M le Roi a mis l’accent sur le fait que le Maroc est l’une des plus anciennes nations constituées du monde et qu’il a pu préserver son indépendance pendant plus d’un millénaire malgré les manœuvres et les intrigues des ennemis du Royaume. Le Souverain a également mis l’accent, d’après Moussaoui Ajlaoui, sur le devoir du citoyen marocain dans la défense de la patrie et ses institutions.
«Le citoyen marocain doit être à la hauteur de l'événement, non seulement en élisant les nouvelles institutions lors des prochaines échéances électorales, mais aussi en défendant la patrie, ses institutions et les causes nationales », a mis en avant Moussaoui Ajlaoui. Et de préciser : «La division ouvre la voie à l'affaiblissement des pays du Maghreb. C’est pour cette raison que les dirigeants de ces pays doivent œuvrer à surmonter ces divisions».
Le deuxième message est celui adressé aux pays du Maghreb, et implicitement à l’Algérie.
«Le Souverain soutient que les pays du Maghreb sont soumis à des agressions délibérées et préméditées. Raison pour laquelle, le Souverain dit tacitement aux Algériens qu'ils ne doivent pas tomber dans le piège tendu par les autres, affirmant que ces derniers s’immiscent dans les affaires intérieures à cause de la faiblesse de ces pays», a précisé le chercheur marocain dans une déclaration à Libé. Et d’ajouter : «Lorsque le Maroc met en avant l'idée de la main tendue, cela n’est pas un signe de faiblesse, loin de là, mais cela s'inscrit dans une vision claire et éclairée visant la constitution d'un bloc maghrébin fort, qui est d’ailleurs l'espoir des peuples maghrébins, pour faire face aux agressions évoquées par S.M le Roi et aussi dans un souci de développer les échanges et la coopération entre les pays du Maghreb».
L’autre message fort du discours de S.M le Roi est celui adressé aux pays européens. «De plus, quelques pays, notamment des pays européens comptant, paradoxalement, parmi les partenaires traditionnels du Maroc, craignent pour leurs intérêts économiques, leurs marchés et leurs sphères d’influence dans la région maghrébine», a martelé le Souverain dans son discours. Et de critiquer sans ménagement «certains de leurs dirigeants qui ne saisissent pas encore que le problème ne réside pas dans les régimes des pays du grand Maghreb, mais bien dans les leurs, toujours teintés d’un passéisme désespérément rétif aux évolutions du temps».
Le Souverain a également ajouté d’un ton ferme : «Ils ne veulent pas admettre que les règles du jeu ont changé, que, désormais, nos pays sont totalement aptes à gérer leurs affaires, à mettre en valeur leurs ressources et leurs potentialités, dans l’intérêt bien compris de nos peuples».
«C’est un message clair et fort adressé aux Européens qui doivent le prendre en compte : le Maroc d’aujourd’hui n’est plus le Maroc d’hier», a mis en exergue le chercheur marocain.
Selon Moussaoui Ajlaoui, «les relations avec l'Europe, selon le Souverain, doivent reposer sur quatre critères fondamentaux : le bon voisinage, la transparence, la confiance et le respect des engagements». Et d’ajouter : «De cette façon, le Maroc ouvre un nouvel horizon diplomatique stratégique avec l'Europe».
Le Souverain a également évoqué la campagne de dénigrement ourdie contre les services de sécurité du Royaume en vue de les discréditer et, partant, déstabiliser le pays.
«C’est un secret de polichinelle que le Maroc, à travers ses services de sécurité, a contribué au maintien de la sécurité de l'Europe à travers la coopération avec les pays européens dans ce domaine, et ce de l’aveu même des dirigeants européens. S.M le Roi a affirmé qu'il y avait une campagne pour nuire à la stabilité du Maroc. Cette campagne est un moyen de faire pression sur le Maroc pour qu'il revoit ses alliances ou, au moins, pour qu’il mette fin à la diversification de ses relations extérieures», a avancé Moussaoui Ajlaoui qui précise que le Maroc, malgré son association avec l'Europe, a œuvré ses dernières années à diversifier ses relations internationales, notamment avec les Etats-Unis, Israël, le monde arabe, les pays du Golfe, ainsi que le continent africain.
Par ailleurs, Moussaoui Ajlaoui a évoqué la réaction rapide du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez. Selon le chercheur marocain, l’Espagne sait pertinemment que «le Maroc constitue un allié stratégique surtout sur le plan sécuritaire», précisant que «tout défaut de coopération dans la région de la Méditerranée occidentale aura un impact négatif sur la stabilité de cette dernière».
Il y a lieu de rappeler que Pedro Sanchez a souligné samedi dernier que le discours Royal constitue une «grande opportunité» pour redéfinir les piliers et les paramètres régissant les relations entre Rabat et Madrid.
«Je crois que de chaque crise découle une opportunité. Et je crois que le discours de S.M le Roi constitue une grande opportunité pour redéfinir les relations entre les deux pays et les piliers sur lesquels elles reposent», a déclaré Pedro Sanchez lors d’un point de presse conjoint à la base militaire aérienne de Torrejon de Ardoz avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel.
Le président du gouvernement espagnol a tenu à saluer la teneur du discours Royal et à remercier S.M le Roi pour sa vision pour un partenariat bilatéral basé sur la confiance et l’entente mutuelles.
«En effet, c'est sur la confiance, le respect et la collaboration présente et future que nous pouvons bâtir des relations plus solides que celles que nous entretenons actuellement», a avancé Pedro Sanchez, mettant l’accent sur la singularité et la profondeur des liens unissant le Maroc et l’Espagne.
«Nous avons toujours considéré le Maroc comme un partenaire stratégique de l’Espagne, mais aussi de l’ensemble de l’UE», a-t-il dit, ajoutant que «le Maroc et l’Espagne sont des alliés, des voisins et des amis».
Tabet Mourad