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Dans un communiqué rendu public récemment, l’OFI a fait savoir que la traduction de la politique d'égalité des sexes en mesures financières et budgétaires est basée sur les dispositions de la Constitution marocaine, ainsi que sur celles de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes ratifiée par notre pays et publiée au Bulletin officiel. Laquelle Convention consacre des articles pour mettre en œuvre l'approche genre dans la préparation des lois de Finances et dans la détermination des assiettes fiscales.
L’OFI a expliqué que le mouvement des femmes a accumulé, depuis l'intronisation de S.M le Roi Mohammed VI, de nombreux acquis, dont le plus important est la réforme constitutionnelle consacrant explicitement le principe de mise en œuvre de l'égalité et de la parité dans les politiques publiques, et appelant à l’intégration de l’approche genre dans les lois et les mécanismes institutionnels.
La même source a ajouté que ces acquis sont le résultat de la volonté politique exprimée dans de nombreux discours et orientations de S.M le Roi, soutenant la lutte légitime des femmes pour parvenir à une égalité réelle. Toutefois, de nombreuses politiques publiques n’ont pas suivi cette ambition et demeurent insuffisantes pour la concrétiser, notamment aux niveaux législatif et pratique.
Dans ce contexte, l'OFI a souligné qu'après avoir examiné le projet de loi de Finances pour l'année 2025, et malgré l’intégration de l’approche genre dans certains secteurs, elle constate avec regret que le cadre général du PLF a passé sous silence les conditions sociales, professionnelles et familiales des femmes, qui nécessitent un accompagnement à la hauteur des rôles qu'elles assument au sein de la société.
L’OFI a précisé que sa revendication ne se limite pas à allouer des budgets pour soutenir les femmes dans les domaines de l'emploi, de l'éducation, de la santé et de l’habitat, en tenant compte de leurs spécificités et de leurs besoins, mais met l’accent également sur la réalisation d‘une justice fiscale prenant en considération l’approche genre, notamment du fait que les femmes continuent d’assumer le travail domestique non rémunéré, mais qui n’est pas valorisé. Outre le fait que les prélèvements de l’IGR n'incluent pas non plus les femmes salariées et fonctionnaires en raison des charges familiales, malgré leur contribution aux dépenses des ménages, sachant que parfois elles sont chefs de ménage.
Pour toutes ces raisons, l’OFI considère que l'absence de l'approche genre dans le PLF, ou le simple fait de la mentionner sans la traduire en chiffres indiquant une réduction de l'écart entre les femmes et les hommes au niveau de la justice sociale, s’inscrit en faux contre les dispositions de la Constitution, ainsi que les discours du gouvernement sur les droits des femmes.
M.T