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Ce retour fracassant du républicain est d'autant plus extraordinaire que sa troisième campagne a été marquée par deux tentatives d'assassinat, quatre inculpations et une condamnation au pénal.
Le pays s'attendait à une longue attente tant les sondages donnaient Kamala Harris et Donald Trump au coude-à-coude. Au final, l'issue de la présidentielle a été pliée en quelques heures.
L'ancien président a fait tomber un à un les Etats les plus disputés, enterrant les espoirs des démocrates.
"Je suis heureux ce matin", salue Mark Perry, un électeur de Donald Trump auprès de l'AFP, assurant désormais "prier pour l'unité" du pays.
Dans son discours de victoire, Donald Trump, qui prêtera serment le 20 janvier, a lancé un appel à cette "unité" après avoir lui-même agoni sa rivale d'injures durant la campagne.
D'après son équipe, le républicain a encore réitéré la nécessité "d'unifier le pays" lors d'un échange téléphonique avec Kamala Harris, qui l'a félicité de sa victoire, concédant ainsi sa défaite.
Selon l'exécutif américain, Donald Trump a également reçu les félicitations de Joe Biden, qui a invité le milliardaire à la Maison Blanche. Le dirigeant démocrate de 81 ans devait s'adresser à la nation jeudi pour évoquer les résultats de l'élection.
Comment réconcilier ces deux Amériques que tout sépare?
Si le retour à la Maison Blanche du républicain plonge des millions d'Américains, notamment des zones rurales, dans l'euphorie, autant d'autres sont sonnés, angoissés par sa rhétorique de plus en plus dure.
Comme Freddy Lane, new-yorkais de 29 ans, "inquiet" de voir "encore plus de haine" dans le pays.
Donald Trump, second président américain à remporter deux mandats non consécutifs en plus d'un siècle, avait quitté la Maison Blanche dans le chaos voici quatre ans, sans reconnaître sa défaite. Ses partisans avaient alors attaqué le Capitole, provoquant un chaos inimaginable.
Mais le tribun républicain est parvenu, comme en 2016, à convaincre les Américains qu'il comprenait leurs difficultés du quotidien mieux que personne. Mieux, en tout cas, que Kamala Harris qui a mené une campagne éclair après le retrait spectaculaire de Joe Biden.
Reste que cette seconde présidence de Donald Trump, au caractère imprévisible, pourrait se traduire par des bouleversements.
Le républicain a reçu une pluie de félicitations de responsables étrangers, qui n'ont même pas attendu l'officialisation de sa victoire pour le congratuler. Un empressement qui trahit la fébrilité de bien des capitales, où le souvenir des crises à répétition de son premier mandat reste vif.
Mercredi, Donald Trump s'est entretenu par téléphone avec le président français Emmanuel Macron, exprimant selon l'Elysée leur "volonté d'oeuvrer au retour de la paix" face aux "grandes crises internationales en cours", ainsi qu'avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avec qui il a discuté de la "menace iranienne".
L'élection de Donald Trump provoque déjà un tourbillon sur les marchés mondiaux, entre record du bitcoin, envolée du dollar, grand huit sur les indices boursiers européens et ouverture en fanfare à Wall Street.
Sur l'économie, Donald Trump veut "voler les emplois d'autres pays" à coup de baisses d'impôts et de taxes douanières.
Très critique des milliards de dollars débloqués pour l'Ukraine, il a promis de régler ce conflit avant même de prêter serment -- une perspective qui donne des sueurs froides à Kiev.
La guerre au Proche-Orient sera elle aussi résolue rapidement, assure le magnat de l'immobilier, qui n'a pas non plus expliqué comment.
Climatosceptique notoire, le républicain s'est engagé à claquer de nouveau la porte de l'Accord de Paris et à forer du pétrole "à tout-va".
Il a proposé la "plus grande opération" jamais vue d'expulsion de migrants, dès le premier jour.
Il reste bien plus flou quand il s'agit du droit à l'avortement, considérablement fragilisé par des juges à la Cour suprême qu'il se targue d'avoir nommés.
Le nouveau président pourra s'appuyer sur le Sénat, que les républicains ont repris aux démocrates. Reste à voir si son parti conserve la Chambre des représentants, et réalise ainsi le grand chelem.
En élisant Donald Trump, les Américains placent aux commandes de la première puissance mondiale un septuagénaire, qui deviendra le plus vieux président à prêter serment.