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Le mutique Robert Mueller aura tenu en haleine les Etats-Unis pendant près de deux ans en supervisant l'ultra-sensible enquête russe à l'abri des regards, et a fini par livrer ses conclusions dans un pavé de plus de 400 pages sans dire un mot de plus.
Le rapport de cet homme austère et méthodique, que tout oppose à Donald Trump, a été rendu public jeudi dans une version expurgée des détails sensibles. A l'image de son auteur, le document est précis, factuel et prudent.
S'il exonère totalement le président de toute collusion avec la Russie lors de la campagne de 2016, Robert Mueller détaille une série de pressions troublantes exercées par Donald Trump sur l'enquête.
"Si nous étions sûrs, après une enquête rigoureuse, que le président n'a clairement pas commis d'entrave à la justice, nous le dirions. Sur la base des faits et des standards légaux applicables, nous ne sommes pas en mesure de prononcer ce jugement", écrit-il en laissant à d'autres le soin de décider de la marche à suivre pour la suite.
Avec la même discrétion, il a laissé le ministre de la Justice Bill Barr gérer l'ouragan médiatique après lui avoir remis, le 22 mars, ses conclusions.
Avant d'adresser un résumé au Congrès, l'"Attorney General" a bien proposé à M. Mueller de relire le document mais l'ancien chef du FBI a décliné la proposition. A la place, il est allé à l'office du dimanche avec sa femme dans une église située... face à la Maison Blanche.
Pendant 20 mois, il a fait peser une menace silencieuse sur son locataire sans jamais dévoiler les éléments dont il disposait.
Indifférent au vacarme politique et médiatique, le procureur spécial a tiré méthodiquement sur tous les fils à sa disposition pour faire émerger la vérité et a réussi à garder un respect qui transcende les camps partisans.
Robert Mueller, 74 ans, n'a que deux années de plus que Donald Trump. Comme lui, il est né dans une famille aisée du Nord-est américain, a fréquenté des écoles prestigieuses et est républicain. Mais la comparaison s'arrête là.
Autant le président est flamboyant, voire outrancier, omniprésent dans les médias, autant Robert Mueller affiche une austérité calculée.
Eternel costume sombre, mèche sage, il ne cherche pas les regards. En 2008, lors d'un discours pour les 100 ans du FBI, il avait cité le tennisman Arthur Ashe, pour qui "le vrai héroïsme est remarquablement sobre et très peu spectaculaire".
A la tête de l'enquête russe, Robert Mueller a toujours pris soin de rester dans l'ombre, s'exprimant par l'entremise de documents judiciaires largement protégés par le secret.
Aux audiences, il déléguait ses lieutenants. Jamais il n'a communiqué avec la presse, laissant son porte-parole livrer de laconiques "pas de commentaire".
Sa boussole? La vérité. "Un jour, il m'a dit: +quoi que tu révèles, sois bien sûr que ce soit vrai+", a raconté au magazine GQ un de ses anciens subordonnés au FBI, John Miller.
Le président Trump s'est bien gardé de l'attaquer frontalement, même s'il a dénoncé en boucle une injuste "chasse aux sorcières". Il lui a bien reproché d'être "hors de contrôle" ou d'être "partial", mais sans la virulence qui caractérise souvent ses tweets.
Robert Mueller est un ancien officier des Marines, médaillé pour sa bravoure lors de la guerre au Vietnam -- une autre différence avec Donald Trump, exempté pour raisons médicales. Il a ensuite consacré sa vie au service public.
Après des études de droit, Robert Mueller a notamment servi comme procureur fédéral, enquêtant avec la même ténacité contre le gang des Hells Angels, la mafia ou des banquiers malhonnêtes.
En tant que numéro deux du ministère de la Justice sous la présidence de George Bush père, il a notamment supervisé l'enquête sur l'explosion d'un Boeing au-dessus du village écossais de Lockerbie, qui avait tué 270 personnes en 1988.
Nommé à la tête de la puissante police fédérale américaine seulement une semaine avant les attentats du 11 Septembre 2001, Robert Mueller avait menacé de démissionner trois ans plus tard si le président George Bush fils persistait avec un programme d'écoutes extra-judiciaires controversé.
Alors que son mandat devait expirer après dix ans de service, le président démocrate Barack Obama lui avait demandé en 2011 de rester à la tête du FBI deux ans supplémentaires. Preuve du respect unanime pour sa personne: cette extension avait été approuvée par 100% des sénateurs.
Le rapport de cet homme austère et méthodique, que tout oppose à Donald Trump, a été rendu public jeudi dans une version expurgée des détails sensibles. A l'image de son auteur, le document est précis, factuel et prudent.
S'il exonère totalement le président de toute collusion avec la Russie lors de la campagne de 2016, Robert Mueller détaille une série de pressions troublantes exercées par Donald Trump sur l'enquête.
"Si nous étions sûrs, après une enquête rigoureuse, que le président n'a clairement pas commis d'entrave à la justice, nous le dirions. Sur la base des faits et des standards légaux applicables, nous ne sommes pas en mesure de prononcer ce jugement", écrit-il en laissant à d'autres le soin de décider de la marche à suivre pour la suite.
Avec la même discrétion, il a laissé le ministre de la Justice Bill Barr gérer l'ouragan médiatique après lui avoir remis, le 22 mars, ses conclusions.
Avant d'adresser un résumé au Congrès, l'"Attorney General" a bien proposé à M. Mueller de relire le document mais l'ancien chef du FBI a décliné la proposition. A la place, il est allé à l'office du dimanche avec sa femme dans une église située... face à la Maison Blanche.
Pendant 20 mois, il a fait peser une menace silencieuse sur son locataire sans jamais dévoiler les éléments dont il disposait.
Indifférent au vacarme politique et médiatique, le procureur spécial a tiré méthodiquement sur tous les fils à sa disposition pour faire émerger la vérité et a réussi à garder un respect qui transcende les camps partisans.
Robert Mueller, 74 ans, n'a que deux années de plus que Donald Trump. Comme lui, il est né dans une famille aisée du Nord-est américain, a fréquenté des écoles prestigieuses et est républicain. Mais la comparaison s'arrête là.
Autant le président est flamboyant, voire outrancier, omniprésent dans les médias, autant Robert Mueller affiche une austérité calculée.
Eternel costume sombre, mèche sage, il ne cherche pas les regards. En 2008, lors d'un discours pour les 100 ans du FBI, il avait cité le tennisman Arthur Ashe, pour qui "le vrai héroïsme est remarquablement sobre et très peu spectaculaire".
A la tête de l'enquête russe, Robert Mueller a toujours pris soin de rester dans l'ombre, s'exprimant par l'entremise de documents judiciaires largement protégés par le secret.
Aux audiences, il déléguait ses lieutenants. Jamais il n'a communiqué avec la presse, laissant son porte-parole livrer de laconiques "pas de commentaire".
Sa boussole? La vérité. "Un jour, il m'a dit: +quoi que tu révèles, sois bien sûr que ce soit vrai+", a raconté au magazine GQ un de ses anciens subordonnés au FBI, John Miller.
Le président Trump s'est bien gardé de l'attaquer frontalement, même s'il a dénoncé en boucle une injuste "chasse aux sorcières". Il lui a bien reproché d'être "hors de contrôle" ou d'être "partial", mais sans la virulence qui caractérise souvent ses tweets.
Robert Mueller est un ancien officier des Marines, médaillé pour sa bravoure lors de la guerre au Vietnam -- une autre différence avec Donald Trump, exempté pour raisons médicales. Il a ensuite consacré sa vie au service public.
Après des études de droit, Robert Mueller a notamment servi comme procureur fédéral, enquêtant avec la même ténacité contre le gang des Hells Angels, la mafia ou des banquiers malhonnêtes.
En tant que numéro deux du ministère de la Justice sous la présidence de George Bush père, il a notamment supervisé l'enquête sur l'explosion d'un Boeing au-dessus du village écossais de Lockerbie, qui avait tué 270 personnes en 1988.
Nommé à la tête de la puissante police fédérale américaine seulement une semaine avant les attentats du 11 Septembre 2001, Robert Mueller avait menacé de démissionner trois ans plus tard si le président George Bush fils persistait avec un programme d'écoutes extra-judiciaires controversé.
Alors que son mandat devait expirer après dix ans de service, le président démocrate Barack Obama lui avait demandé en 2011 de rester à la tête du FBI deux ans supplémentaires. Preuve du respect unanime pour sa personne: cette extension avait été approuvée par 100% des sénateurs.