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A l’occasion des journées internationales de la cyber-violence à l’égard des femmes qui s’étendent du 25 novembre au 10 décembre, cette dernière journée coïncidant avec la Journée mondiale des droits de l’Homme, l’OFI organise nombre d’activités plaidoyers et de sensibilisation sous l’appellation « La cyber-violence ».
Le choix de cette appellation par l’Organisation se justifie par la recrudescence des drames sociaux et du harcèlement sur fond du genre social et des différentes formes de chantage, des agissements professionnels et des atteintes à la dignité humaine dont sont victimes les femmes, exaspérés par les développements numériques et technologiques que connaît le monde.
Et si les femmes ont pleinement tiré profit des mutations numériques quant à la défense de leurs revendications légitimes, à la transmission de leurs voix à l’opinion publique, à la formulation de leurs souffrances et au réseautage de leur militantisme, ces mêmes mutations se sont avérées une arme à double tranchant car, d’ores et déjà, elles se sont transformées en des moyens de se livrer à de nouvelles formes d’agressions, les visant à travers des publications choquantes pleines d’expressions et de représentations portant atteinte à la dignité des femmes, à leurs droits et leurs aspirations, de même que les matières et les contenus numériques atteignant leur vie privée et faisant d’elles des proies aux agressions corporelles et verbales, au sein de leurs familles, dans les locaux de leur travail mais aussi au milieu des espaces publics.
Hélas, la quasi totalité de la cyber-violence commise dans les réseaux sociaux et les sites de diffusion numérique, est justifiée par des interprétations religieuses abusives ou par des discours dissimulés derrière de prétendues particularités culturelles, ce qui fait des référentiels traditionnalistes l’un des facteurs de ladite justification de la cyber-violence.
En passant en revue ce qui circule dans les arcanes des tribunaux et les publications des médias, l’on peut constater une progression horrible des affaires de crimes électroniques ayant un lien avec les pratiques de violence symbolique touchant les femmes et qui oscillent entre diffamation, agressions verbales, divulgation de données personnelles et chantages pour extorsion de fonds ou contreparties sexuelles. Là-dessus, plusieurs formes de chantages sont passibles d’être qualifiées de crimes de traite humaine.
Ainsi, dans le cadre de notre communication continue avec l’ensemble des citoyennes dans différents espaces, nous évoquons dans l’OFI fermement les séquelles de la cyber-violence sur les femmes, les enfants, la famille et la société, ce qui nous incite à pousser ce cri alertant des dangers de ce phénomène et à délibérer autour des moyens d’y faire face mais aussi de mobiliser toutes les forces, représentations et tribunes qui défendent les droits de l’Homme en vue de procéder à une réelle plaidoirie dédiée à la mise en œuvre de lois comptant des sanctions dissuasives contre ces crimes à propos desquels nous estimons que le législateur marocain ne prend pas conscience de la menace de ce phénomène assez suffisamment pour en faire l’une de ses priorités.
Par ailleurs, nous considérons, dans l’OFI que la cyber-violence continue à évoluer, à travers le monde dans une tendance croissante parallèlement au progrès vertigineux des technologies, applications, liens et plateformes numériques, qui favorisent des prestations tolérant une plus grande atteinte à la vie privée, un accès facile aux données personnelles et une fluidité plus grande de la propagation des informations taxées, en milieux sociaux, de scandales, faits dont les femmes sont les premières victimes comme le confirment les données.
C’est ainsi que s’avèrent l’importance de l’école et des médias, l’orientation et la création d’une opinion publique à même de pleinement assumer ses responsabilités quant à l’accompagnement de la société, l’éducation au respect des différences et la sensibilisation des dangers de faire de la vie privée des citoyennes et citoyens des passerelles de profit matériel au détriment de la morale et des valeurs de respect des particularités.
L’OFI, en saluant les manifestations des journées mondiales de lutte contre la violence à l’égard des femmes, déclare sa solidarité avec toutes les victimes de la cyber-violence et leur exprime son soutien dans l’objectif d’abattre l’obstacle du silence qui exaspère la souffrance des femmes et occasionne davantage de placardisation de leur dignité.
Rihab Hanane
Secrétaire nationale de l’OFI