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Lors de la séance mensuelle des questions orales sur la politique générale du gouvernement tenue à la Chambre des conseillers et axée sur «la politique nationale d’industrialisation», le président du Groupe socialiste-Opposition ittihadie, Youssef Aïdi, a indiqué que «cette séance se tient dans un contexte international extrêmement complexe.
Le système mondial, dans ses dimensions politique et économique, traverse des mutations profondes et inédites dues aux conflits en Europe de l’Est et au Moyen-Orient, notamment la guerre à Gaza et au Liban, ainsi qu’à l’escalade des tensions géopolitiques dans plusieurs régions. Ces tensions aggravent les conflits armés, amplifient la crise énergétique mondiale et provoquent l’inflation, autant de facteurs qui imposent une révision de notre modèle industriel et de nos choix stratégiques». Et d’ajouter : « Face à ces profondes transformations, et alors que nous parlons du système industriel comme étant l’un des piliers les plus importants pour le renforcement de notre économie nationale, nous devons nous poser une question fondamentale : où en sommes-nous de la véritable souveraineté industrielle ? ».
Youssef Aïdi a expliqué que cette souveraineté ne peut se limiter à des slogans et des discours. Selon lui, deux décennies après la mise en place de stratégies industrielles successives, le pays souffre encore d’une dépendance inquiétante dans des secteurs stratégiques.
Chiffres à l’appui, l’analyse du président du Groupe socialiste a montré l’ampleur de cette dépendance. A titre d’exemple, «dans le secteur de l’automobile, et bien que le Maroc soit leader en Afrique avec une capacité de production dépassant 700.000 véhicules par an, ce succès quantitatif masque une fragilité structurelle. Le taux d’intégration locale dans les composants technologiques de pointe reste modeste, le pays étant incapable de produire des éléments essentiels comme les moteurs et les systèmes électroniques avancés. Par ailleurs, les voitures made in Morocco peinent à gagner la confiance des Marocains, qui privilégient les véhicules importés. Avec la transition mondiale vers les véhicules électriques, le Maroc risque de perdre ses acquis sans pour autant réaliser un développement rapide de ses capacités en batteries et composants électroniques », a martelé Youssef Aïdi.
Concernant l’aéronautique, le Groupe socialiste a noté que «malgré l’implantation de plus de 140 entreprises internationales, le Maroc se cantonne principalement à la fabrication de pièces relativement simples. Nous ne disposons pas de compétences avancées en matière de conception et d’ingénierie, ce qui le relègue au rang de sous-traitant et non de créateur dans la chaîne de valeur mondiale ».
Le Groupe socialiste a également critiqué la politique du gouvernement dans le secteur de l’agro-industrie, tout en exprimant son inquiétude quant à la dépendance de ce secteur vital pour notre pays.
« Malgré l’abondance de ses ressources agricoles et ses capacités à produire plus, le Maroc demeure fortement dépendant des importations de produits alimentaires. Cela reflète notre faible capacité au niveau de l'industrie de transformation et, par conséquent, l'exportation de matières premières et leur importation après leur transformation constituent un fardeau majeur pour l'économie », a-t-il fait savoir.
Selon Youssef Aïdi, cette dépendance menace non seulement l’économie, mais également la sécurité alimentaire nationale. Le recours excessif aux importations expose le pays aux fluctuations des marchés mondiaux, en termes de prix et de disponibilité, ce qui pourrait engendrer des pressions économiques et sociales en période de crise.
En évoquant le secteur pharmaceutique, il a rappelé les leçons tirées de la crise sanitaire du Covid-19, où le Maroc, malgré sa position de deuxième producteur pharmaceutique en Afrique, s’est révélé incapable de produire des médicaments de base.
Youssef Aïdi a rappelé l'Initiative atlantique lancée par S.M le Roi Mohammed VI comme opportunité historique pour développer les industries nationales dans les domaines des infrastructures, des énergies renouvelables et de l'industrie maritime, soulignant qu’il faut tirer profit de cette initiative pour procéder à un changement radical dans la politique gouvernementale concernant le domaine de l’industrie.
En ce sens, le Groupe socialiste a appelé à investir dans la recherche, à promouvoir la formation professionnelle et l’enseignement supérieur pour privilégier les compétences techniques et les technologies avancées et développer une industrie nationale d’équipements et de machines industrielles.
Et Youssef Aïdi de conclure : «Le Maroc se trouve à un tournant historique : soit il adopte des mesures audacieuses pour une véritable souveraineté industrielle, soit il reste un acteur subalterne du système mondial ».
H.T