Régionalisation des grèves dans l’enseignement : Les syndicats changent de stratégie

Au ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique, les grèves se suivent mais ne se ressemblent pas. De nationales, elles sont devenues régionales et locales voire catégorielles. Ce qui semble parfois incompréhensible au regard de la coordination qui existe généralement entre les syndicats les plus représentatifs du secteur.
S’agit-il d’un changement de stratégie de ces derniers, d’un simple dérapage organisationnel ou d’une balkanisation du champ syndical ? Contacté par Libé à ce sujet, le secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement (FDT), Abdelaziz Ioui,  nous a déclaré que ces mouvements de protestations régionaux sont nécessaires pour soulever et résoudre certains problèmes spécifiques à chaque région. Cette grève observée dans l’Académie de Souss-Massa-Draâ s’inscrit dans le cadre des luttes que mène la FDT en coordination avec ses militants dans toutes les Académies du Royaume afin que leurs revendications soient satisfaites.
Ce qui confère un éclairage nouveau à ce débrayage régional  de 72h entamé depuis hier dans les provinces relevant de l’Académie de Souss-Massa-Draâ et auquel ont appelé la FDT, l’UGTM, la CDT et l’UNTM.
Comme décidé par lesdits  syndicats, un sit-in de protestation a été organisé hier devant le siège de l’Académie pour dénoncer le comportement de l’administration qui continue d’ignorer leurs revendications ainsi que la mauvaise gestion qui marque la formation continue.
Dans leur communiqué conjoint, les 4 syndicats dénoncent également la marginalisation et l’exclusion des compétences de la sélection préliminaire qui postulent pour le service des ressources humaines et des affaires administratives et financières.
A rappeler que la rentrée scolaire de l’année en cours a été marquée par plusieurs mouvements de protestations et de grèves dans nombre de régions, notamment à Ouarzazate, Zagora, Taounate, entre autres.
Il faut également s’attendre à d’autres mouvements catégoriels dans le secteur puisque, outre les licenciés, les  agrégés, les enseignants qui avaient bénéficié d’un cycle de formation et de stage sans être rétribués en conséquence sont en train de s’organiser en association pour mieux faire entendre leur voix et défendre leur cause qui est, somme toute, légitime au regard de la loi.
A preuve, le dossier a été pris en considération par la FDT qui compte l’intégrer incessamment dans son cahier revendicatif et militer pour faire aboutir les doléances des concernés.