
-
Les violations et la répression dans les camps de Tindouf dénoncées au Conseil des droits de l'Homme à Genève
-
Le Maroc met en exergue l’impératif d’accompagner les pays en transition politique pour accélérer leur retour au sein de l’UA
-
Présidence marocaine du CPS : La lutte contre l'extrémisme violent exige une approche proactive qui mise sur la prévention et la réintégration
-
Retraites, SMIG et SMAG, droit de grève… Autant de sujets brûlants sur la table d’un dialogue qui s’annonce boîteux : Incrédulité syndicale et manque d’inspiration gouvernementale
Environ la moitié des victimes du terrorisme au niveau global sont africains, de même que l’impact économique de ce fléau en Afrique au cours des 10 dernières années ne cesse de se multiplierIntervenant lors d’une réunion par visioconférence du CPS de l’UA sur la déradicalisation comme levier de lutte contre l’extrémisme violent, la délégation marocaine a dans ce sens indiqué que convaincu de la pertinence d’une approche holistique face aux fléaux du terrorisme et de l’extrémisme, le Royaume, conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, s’est résolument engagé, depuis deux décennies, à mettre en œuvre une stratégie multidimensionnelle qui place la composante développement au cœur de ses efforts de lutte contre ce défi.
Cet engagement s’est concrétisé d’abord à travers la mise en place de l’Initiative nationale pour le développement humain depuis 2005, le renforcement de la formation des imams, ainsi que la mise en place de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains visant à instaurer et à disséminer un islam de tolérance face à la montée préoccupante de l’extrémisme violent en Afrique, a-t-elle rappelé lors de cette réunion du CPS dont le Royaume assure la présidence pour le mois de mars.
En vue de faire face à la nature complexe et transnationale de cette menace en Afrique, le Maroc inscrit ses efforts dans le cadre d’une coopération Sud-Sud, solide avec ses pairs du continent, a rappelé la délégation marocaine.
Elle a sur un autre registre appelé à encourager les Etats membres à s'attaquer de manière globale aux causes structurelles du terrorisme et de l'extrémisme violent, ainsi qu'aux facteurs qui les alimentent et les facilitent, en se basant sur le lien entre la paix, la sécurité et le développement, tel que prôné par la Déclaration de Tanger.
La délégation a insisté sur la nécessité de réaffirmer le rôle important des femmes et des jeunes, en tant qu’acteurs du changement, dans la prévention et la lutte contre les menaces sécuritaires sur le continent, soulignant la nécessité d’instaurer des mécanismes de prévention adaptés aux camps de réfugiés, où la jeunesse est particulièrement exposée à des discours idéologiques extrémistes.
Elle a aussi plaidé pour le renforcement des mécanismes de prévention et d'alerte précoce pour anticiper et réduire les risques d'extrémisme violent en Afrique.
L’ampleur et la portée de la menace terroriste en Afrique ne sont guère rassurantes, a fait remarquer la délégation marocaine, notant qu’environ la moitié des victimes du terrorisme au niveau global sont africains, de même que l’impact économique de ce fléau en Afrique au cours des 10 dernières années ne cesse de se multiplier.
“Face à cette réalité alarmante, nous avons le devoir de sortir des schémas classiques et d’adopter une approche intégrée et holistique qui traite le problème à la racine. L’extrémisme prospère là où le développement échoue, là où l’Etat est absent, où la jeunesse est sans perspectives”, a-t-elle enchaîné, appelant à neutraliser non seulement les groupes terroristes mais aussi leur capacité à recruter, à manipuler, à enrôler et à endoctriner.
"Si le succès de toute stratégie de lutte contre le terrorisme repose sur une mobilisation conséquente de nos capacités sécuritaires, elle reste aussi tributaire de l’activation des leviers de développement et de résilience communautaire face aux courants extrémistes", a estimé la délégation marocaine, relevant que cette approche intégrée se doit aussi d'inclure les voix des femmes et des jeunes, souvent les plus vulnérables face aux groupuscules extrémistes.
“Face à la prolifération des discours extrémistes, nous devons opposer une parole éclairée, portée par des savants, des prédicateurs et des prédicatrices, formés à déconstruire les idéologies de la haine”, a insisté la délégation, appelant à offrir des voies de réconciliation et de réinsertion à ceux qui s’en détachent, non par indulgence, mais pour freiner les cycles et cercles vicieux de la radicalisation.
Elle a également appelé à briser la mécanique de l’endoctrinement en éradiquant, à la source, les récits fanatiques qui arment les esprits avant d’armer les mains.
Dans cette lutte, le renforcement des capacité à combler ce défi demeure nécessaire, et ce à trois niveaux, à savoir: un appui aux moyens d’action préventive et d’alerte précoce, l’impératif d’offrir des opportunités économiques et sociales comme première ligne de défense contre la radicalisation et la vigilance face à l’infiltration dans les communautés africaines des courants extrémistes et terroristes, et les liens qu’ils tissent avec les mouvements séparatistes et criminels, a-t-elle souligné.