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Son avion, en provenance de Paris, a atterri sur le tarmac de l'aéroport aux environs de 21 heures. Kamal Jendoubi qui devait assister à un hommage que lui rendait, vendredi 1er octobre, l'Organisation marocaine des droits humains -en même temps que Driss El Yazami en sa qualité de président de la Fondation euro-méditerranéenne pour les défenseurs des droits de l'Homme et Youhanes Vander Klaw, chef de mission du Haut commissariat pour la protection des réfugiés- a été empêché de descendre de son avion. Il y passera d'ailleurs toute la nuit, jusqu'au décollage, hier matin, du premier avion à destination de Paris.
« Nous avons multiplié les contacts, tenté d'obtenir une explication justifiant une telle décision. Rien à faire. Nous avons tout juste appris que décision avait été prise pour que M. Jendoubi ne soit pas autorisé à accéder au territoire marocain. Il n'y a absolument rien à comprendre à cette décision kafkaïenne. A l'OMDH, nous pensons que ce défenseur des droits de l'Homme paie pour son plaidoyer à l'international en faveur du respect des droits de l'Homme en Tunisie. Nous connaissons tous la chape de plomb qui s'abat sur les activistes tunisiens. Nous avons d'ailleurs l'habitude de les accueillir au Maroc et jamais nous n'avons été confrontés à une telle situation d'interdiction » a déclaré vendredi matin à Libération, Amina Bouayach, la présidente de l'Organisation marocaine des droits humains.
Les autorités marocaines auraient-elles exaucé les vœux d'un pays « frère », gêné par l'activisme de Jendoubi ? Quel intérêt le Maroc avait-il d'interdire de séjour un citoyen tunisien fortement respecté dans la communauté internationale des défenseurs des droits de l'Homme ? Autant de questions aujourd'hui sans réponse.
Amina Bouayach qui a été autorisée à monter à bord de l'avion de K. Jendoubi a pu s'entretenir avec l'activiste. « Il ne s'attendait pas du tout à une telle interdiction, en tout cas pas émanant du Maroc, un pays dont les progrès étaient pris en exemple dans la région », témoigne celle qui préside aux destinées de l'OMDH. « Visiblement, et à l'image de ce qui se passe dans la région, nous ne sommes pas à l'abri de décisions primaires », poursuit une Amina Bouayach très en colère.
La manifestation organisée par l'OMDH sur le thème de « L'avenir des défenseurs des droits de l'Homme dans la région MENA » et au cours de laquelle hommage devait être rendu au président du Réseau euro-méditerranéen pour les droits de l'Homme, Kamel Jendoubi, n'a pas été annulée. Bien au contraire, la rencontre s'est transformée en tribune de protestation et de condamnation de la situation précaire des défenseurs des droits humains en terre marocaine. Ce qui est arrivé jeudi soir au Tunisien Kamel Jendoubi en est la triste illustration.