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Jean-Noël Barrot est arrivé vendredi matin à Damas, suivi par son homologue allemande, Annalena Baerbock, qui a souligné que cette visite intervenait "sous mandat de l'Union européenne".
"Ensemble, la France et l'Allemagne se tiennent aux côtés du peuple syrien, dans toute sa diversité", a écrit vendredi sur le réseau social X le ministre français des Affaires étrangères. Les deux pays veulent "favoriser une transition pacifique et exigeante au service des Syriens et pour la stabilité régionale".
Les deux ministres devaient rencontrer conjointement Ahmad al-Chareh, à la tête d'une coalition dirigée par son groupe islamiste radical, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a chassé du pouvoir le président Bachar al-Assad, le 8 décembre.
"Mon voyage d'aujourd'hui, avec mon homologue français et au nom de l'UE, est un signal clair adressé aux Syriens: un nouveau départ politique entre l'Europe et la Syrie, entre l'Allemagne et la Syrie est possible", a dit Mme Baerbock.
"C'est avec cette main tendue, mais aussi avec des attentes claires à l'égard des nouveaux dirigeants, que nous nous rendons aujourd'hui à Damas", a-t-elle ajouté.
Face au défi d'unifier le pays, Ahmad al-Chareh s'est engagé à dissoudre les factions armées, notamment le groupe HTS.
Il a annoncé son intention de convoquer un dialogue national, sans en préciser la date ni qui y serait convié, et indiqué que l'organisation d'élections dans son pays pourrait prendre quatre ans.
Ahmad al-Chareh réclame une levée des sanctions internationales imposées au pouvoir de Bachar al-Assad après la répression dans le sang d'un soulèvement populaire en 2011 qui s'est ensuite transformé en une guerre ayant fait plus d'un demi-million de morts, a provoqué la fuite de millions d'habitants et morcelé le pays.
Son groupe, HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, affirme avoir rompu avec le jihadisme mais reste classé "terroriste" par plusieurs capitales occidentales, notamment Washington.
Jean-Noël Barrot s'est rendu à l'ambassade de France, où le drapeau tricolore flotte depuis le 17 décembre, date à laquelle des émissaires français se sont rendus auprès des nouvelles autorités à Damas.
Il a exprimé l'espoir de voir "une Syrie souveraine, stable et apaisée". "C'est un espoir réel, mais c'est un espoir fragile", a ajouté le ministre.
L'ambassade avait été fermée en 2012 en raison de la "répression sanglante par le régime criminel de Bachar al-Assad" selon lui.
"Dans les semaines qui viennent, en fonction de l'évolution des conditions de sécurité, nous allons préparer progressivement les modalités de rétablissement de la présence française ici à Damas", a annoncé le ministre.
L'Allemagne, dont l'ambassade est également fermée depuis 2012, avait envoyé des émissaires le 17 décembre, afin de nouer des contacts avec les autorités de transition, dont les premiers pas au pouvoir sont observés avec prudence.
Des dirigeants de nombreux pays arabes ou occidentaux se précipitent à Damas depuis la chute de Bachar al-Assad, rompant l'isolement imposé à la Syrie depuis la violente répression du soulèvement populaire en 2011.
Le nouveau pouvoir a effectué un clair basculement de la politique de la Syrie, dont les principaux alliés étaient la Russie et l'Iran, se rapprochant notamment de la Turquie et du Qatar et esquissant des ouvertures envers l'Occident.
La France doit accueillir en janvier une réunion internationale sur la Syrie, qui intervient après une réunion similaire en décembre de ministres et responsables américains, européens, arabes et turcs.
Signe de l'importance accordée par les deux ministres à une transition inclusive, Jean-Noël Barrot a entamé sa visite par une rencontre avec les représentants religieux de la communauté chrétienne, inquiète de l'arrivée des islamistes au pouvoir.
"La France est attachée à une Syrie plurielle dans laquelle les droits de chacun sont préservés dans le cadre d'une citoyenneté commune", a souligné une source diplomatique.
Les deux ministres prévoient de se rendre avant leur entretien avec le nouveau dirigeant syrien à la prison de Saydnaya, près de Damas, symbole de la répression de masse du pouvoir de Bachar al-Assad.
Ils doivent également rencontrer des représentants de la société civile, réprimée par le pouvoir d'Assad et marginalisée.