-
Campagne médicale à Sefrou au profit de 70 élèves en situation de handicap
-
“Basma wa ifada”, une initiative pour soutenir la scolarisation des élèves du primaire
-
Les autorités à pied d’œuvre pour le déneigement des routes à Ifrane
-
L'administration de la prison locale de Laâyoune réfute les allégations de la mère d'un détenu mineur selon lesquelles son fils aurait été “battu par un fonctionnaire”
-
Coup d’envoi de l’opération de mobilité des travailleuses saisonnières vers l’Espagne
A chaque fois, les raisons ne manquent pas pour justifier le report des travaux. A présent, rien n’augure que les machines et les gros engins feraient, un matin automnal comme promis il y a plus de trois mois, un petit détour du côté de la vallée du Guir, pour désenclaver la région. Il en est de même pour la route reliant Gourrama à Rich devenue depuis des années quasi-impraticable malgré son importance au niveau du trafic avec la zone minière de Beni Tajjit, Bouarouss et toute la zone orientale en passant par Boudnib, Bouarfa et Oujda.
De plus, après les inondations d’Oued Guir en 2008, la société civile et les élus communaux n’ont cessé de rappeler qu’un seuil de dérivation au niveau de Imi Ntaghit est nécessaire pour protéger la région contre l’érosion, alimenter en eau le désert d’Ahdjmi ainsi que les champs des différents douars longeant la vallée jusqu’à Tafendest, et surtout éviter les litiges tribaux que la construction des digues traditionnelles occasionnait entre les différents douars surtout Talahrit, Lahri et Tagrirt d’un côté et Amouguer de l’autre situés de part et d’autre du col (Imintaghit).
A tout cela s’ajoute l’absence d’infrastructures à Gourrama, chef-lieu de la commune. Cela constitue la meilleure illustration de la précarité qui donne au visiteur l’impression qu’il est dans une ville à peine sortie d’un désastre. En 2012, on nous apprend qu’un budget de plus de deux milliards de centimes est alloué à la mise à niveau du village. Mais jusqu’à présent, rien n’est réalisé sur le terrain. Du côté des services publics, et au niveau de la santé, un seul médecin ne peut pas répondre aux besoins d’une population dépassant 20.000 personnes des deux communes rurales de la caïdat.
Dans le pire des cas, et ça arrive le plus souvent, il n’est pas affecté, muté ou autre. On doit se suffire donc de l’aspirine et du mercurochrome, pour calmer ses maux de tête, ou se protéger de la piqûre des scorpions ou même de morsures de serpent. Les femmes doivent éviter de tomber enceintes jusqu’au jour où les responsables de la santé se seraient convaincus qu’elles ont le droit, elles aussi, au suivi de leur grossesse, à un accouchement sans trop de douleur, et à l’accompagnement du jeune Gourrami, enfant de la montagne et du désert, et fier de l’être, qui a quand même le droit d’avoir des joues joufflues, une pesée normale, un corps et un esprit saints.
Au niveau de l’enseignement, les douars les plus enclavés, Almou Abouri et Bouaadiya manquent d’eau, d’électricité et d’un enseignant quand l’école est disponible. Il est à signaler que les habitants ont dû au début de cette année scolaire organiser une marche qui devait les conduire à la province de Midelt pour protester contre le retard pris par la finition des classes récemment construites ou retapées. Gourrama, cette partie du Maroc profond, aux potentialités minières, touristiques et culturelles inexplorées ne mérite pas d’être laissée pour compte, ni considérée comme un stock de voix à «glisser» le jour «J» dans l’urne au profit d’un candidat qui jetterait aux oubliettes, juste après son élection, toutes les promesses et tout son militantisme de circonstance.
* Président de l’Association El Kheir Tagrirte Gourrama