Que se passe-t-il à Gourrama?


Par Mohamed Agoujil *
Mercredi 6 Novembre 2013

Que se passe-t-il à Gourrama?
Les habitants de la commune de Gourrama en ont ras le bol de la marginalisation de leur région comparée aux autres qui connaissent un développement sur les plans économique et social. La manifestation organisée le 24 octobre 2013 est très explicite et interpelle tous les responsables élus ou administratifs aux niveaux local, provincial, régional et national. Leurs attentes à maintes reprises remises à plus tard pour une raison ou pour une autre, confirment chez eux l’idée que leur région est le seul coin du pays à être maintenu, on n’en sait d’ailleurs pas pourquoi, dans la pauvreté, la précarité et l’ignorance. En effet, depuis juin 2009, la construction de la route qui relie Gourrama à Tiwazzaguine est restée toujours en projet.
A chaque fois, les raisons ne manquent pas pour justifier le report des travaux. A présent, rien n’augure que les machines et les gros engins feraient, un matin automnal comme promis il y a plus de trois mois, un petit détour du côté de la vallée du Guir, pour désenclaver la région. Il en est de même pour la route reliant Gourrama à Rich devenue depuis des années quasi-impraticable malgré son importance au niveau du trafic avec la zone minière de Beni Tajjit, Bouarouss et toute la zone orientale en passant par Boudnib, Bouarfa et Oujda.
De plus, après les inondations d’Oued Guir en 2008, la société civile et les élus communaux n’ont cessé de rappeler qu’un seuil de dérivation au niveau de Imi Ntaghit est nécessaire pour protéger la région contre l’érosion, alimenter en eau le désert d’Ahdjmi ainsi que les champs des différents douars longeant la vallée jusqu’à Tafendest, et surtout éviter les litiges tribaux que la construction des digues traditionnelles occasionnait entre les différents douars surtout Talahrit, Lahri et Tagrirt d’un côté et Amouguer de l’autre situés de part et d’autre du col (Imintaghit).
A tout cela s’ajoute l’absence d’infrastructures à Gourrama, chef-lieu de la commune. Cela constitue la meilleure illustration de la précarité qui donne au visiteur l’impression qu’il est dans une ville à peine sortie d’un désastre. En 2012, on nous apprend qu’un budget de plus de deux milliards de centimes est alloué à la mise à niveau du village. Mais jusqu’à présent, rien n’est réalisé sur le terrain. Du côté des services publics, et au niveau de la santé, un seul médecin ne peut pas répondre aux besoins d’une population dépassant 20.000 personnes des deux communes rurales de la caïdat.
Dans le pire des cas, et ça arrive le plus souvent, il n’est pas affecté, muté ou autre. On doit se suffire donc de l’aspirine et du mercurochrome, pour calmer ses maux de tête, ou se protéger de la piqûre des scorpions ou même de morsures de serpent. Les femmes doivent éviter de tomber enceintes jusqu’au jour où les responsables de la santé se seraient convaincus qu’elles ont le droit, elles aussi, au suivi de leur grossesse, à un accouchement sans trop de douleur, et à l’accompagnement du jeune Gourrami, enfant de la montagne et du désert, et fier de l’être, qui a quand même le droit d’avoir des joues joufflues, une pesée normale, un corps et un esprit saints.
Au niveau de l’enseignement, les douars les plus enclavés, Almou Abouri et Bouaadiya manquent d’eau, d’électricité et d’un enseignant quand l’école est disponible. Il est à signaler que les habitants ont dû au début de cette année scolaire organiser une marche qui devait les conduire à la province de Midelt pour protester contre le retard pris par la finition des classes récemment construites ou retapées. Gourrama, cette partie du Maroc profond, aux potentialités minières, touristiques et culturelles inexplorées ne mérite pas d’être laissée pour compte, ni considérée comme un stock de voix à «glisser» le jour «J» dans l’urne au profit d’un candidat qui jetterait aux oubliettes, juste après son élection, toutes les promesses et tout son militantisme de circonstance.

 * Président de l’Association El Kheir Tagrirte Gourrama


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1.Posté par ALAINO le 28/11/2013 15:03
Ce n'est pas normal que cette localité ne bénéficie pas des infrastructures modernes comme les autres villes et villages du Maroc. La route RICH-GOURRAMA a été réalisée en 1963. Et depuis elle se dégrade d'année en année. C'est une injustice et les habitants ont raison de se révolter et de réclamer haut et fort qu'ils soient bien traités comme les habitants des autres localités. Il n' y a pas que l'axe TANGER RABAT CASA MARRAKECH AGADIR; il y a aussi FES MEKNES MIDELT TALSINT FIGUIG. Espérons que les responsables se réveillent pour donner satisfaction a la population de GOURRAMA;

2.Posté par Moha n'taous le 29/09/2017 22:40 (depuis mobile)
C'esr une region delesseé.mal equipee de tout............

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