
Ce serait grâce à l'ADN des mitochondries, des organites contenus dans les cellules, que les femelles vivraient plus longtemps. C'est ce qu'une expérience sur des drosophiles aurait montré aux scientifiques australiens. Comme ils l'expliquent, de nombreuses mutations génétiques auraient une influence très forte sur le vieillissement des mâles et pas du tout chez les femelles. Jusqu'à maintenant, on justifiait fréquemment la vie plus courte des hommes par leurs comportements plus risqués. L'hormone mâle, la testostérone, était alors accusée de pervertir la santé de l'homme alors que l'hormone femelle, l'oestrogène, était considérée comme protectrice. Pour réaliser leur expérience, les chercheurs ont réussi à produire des mouches portant le même patrimoine génétique nucléaire, avec seulement un chromosome sexuel de plus pour les femelles et des ADN mitochondriaux issus de treize populations de drosophiles différentes. La durée de vie de chacune de ces souches a ensuite été relevée. Les biologistes ont alors constaté que l'espérance de vie et la vitesse de vieillissement des mâles variaient fortement en fonction de leur patrimoine mitochondrial, ce qui n'était pas le cas chez les femelles. Les mutations de l'ADN mitochondrial joueraient donc un rôle dans la longévité moindre des mâles.
Si cette importante découverte en apprend plus sur les mécanismes biologiques impliqués dans l'espérance de vie, elle suscite aussi plusieurs questions. En effet, comme le soulignent les chercheurs, il est étonnant qu'un gène néfaste pour les mâles mais pas pour les femelles ait pu subsister jusqu'ici alors que l'évolution a plutôt tendance à sélectionner les meilleurs gènes pour l'espèce entière. De plus, comment se fait-il que ces mutations mitochondriales modifient ainsi la vitesse de vieillissement des mâles et non des femelles ? Ces dernières bénéficieraient-elles d'une protection particulière ?