Portrait : Steven Seagal

Septième dan d'aïkido et après avoir étudié dix-sept ans les arts martiaux et le bouddhisme au Japon, Steven Seagal, né le 10 avril 1952, est venu au cinéma par le biais des sports de combat. En effet, il coordonne des scènes de cascades pour des films américains et travaille comme garde du corps pour des célébrités, ce qui lui permet de côtoyer le tout Hollywood. 
 En 1988, il obtient son premier rôle dans Nico, d'Andrew Davis. Le public accroche et il tourne alors dans la foulée trois autres films, Échec et Mort, Désigné pour mourir et Justice sauvage qui réalisent des cartons au box-office américain. Reconnu comme une star des films d'action, il rivalise avec Sylves-ter Stallone et Schwarzenegger, les deux autres gros durs d'Hollywood. Andrew Davis, le premier réalisateur à lui avoir fait confiance, lui propose de tourner à nouveau avec lui, dans Piège en haute mer. Ce sera le dernier gros succès commercial de l'acteur.
 Après, il jouera notamment aux côtés de Michael Caine dans Terrain miné, un autre film d'action mais qui insiste sur le côté spirituel, ce qui laissera son public dubitatif. En tout cas, il n'adhère pas. S'ensuit une succession d'échecs au cinéma : Piège à grande vitesse, L'Ombre blanche, Ultime Décision, Menace toxique, Le Patriote, Explosion imminente... Par la suite, les films où il apparaîtra au générique sortiront même directement en vidéo : Pièges en eaux troubles, Black Dawn. 
 En 2010, il renoue avec le succès grâce à sa participation dans Machete, où il donne notamment la réplique à Robert de Niro et Jessica Alba. L'année d'après, il est à l'affiche de True detective, sa propre série policière. 
 Très engagé sur les aspects sécuritaires (il est policier volontaire depuis vingt-cinq ans dans la paroisse de Jefferson), il est aussi filmé dans des documentaires-réalité où il est mis en scène en train de patrouiller en uniforme dans la rue. Voyant sa carrière au cinéma piétiner, l'acteur se tourne vers la chanson. Il sort deux albums, à tendance blues, qui sont salués à la fois par le public et la critique. 
 À 63 ans, Steven Seagal n'a pas dit son dernier mot et fourmille de projets, tant cinématographiques que musicaux. Sur le plan personnel, Steven Seagal a aussi connu une vie agitée : il fut marié à quatre reprises (Miyako Fujitani de 1975 à 1986, Adrienne La Russa de 1984 à 1987, Kelly Le Brock de 1987 à 1996 et Erdenetuya Seagal depuis 2009) et a eu sept enfants avec ses différentes compagnes.
D’autre part, beaucoup sont ceux qui se demandent si l'acteur de films d'action et spécialiste d'arts martiaux a-t-il servi d'intermédiaire entre la Maison Blanche et le Kremlin ? Et a-t-il joué le rôle d'agent secret pour le compte de son ami Poutine ? 
Début 2014, il faisait part de sa volonté de se présenter au poste de gouverneur de l'Arizona. Pour concurrencer, enfin, son vieux rival Arnold Schwarzenegger ? Ou pour concrétiser une action politique, discrète mais entamée depuis des années ?
C'est, en tout cas, ce que pense le site d'information américain BuzzFeed. Lequel a enquêté sur l'autre vie du héros de "Nico" et de "Piège en haute mer". Selon quatre membres d'une délégation américaine, qui se sont confiés au journal en ligne, le président de la Russie, Vladimir Poutine, aurait même déclaré à Barack Obama : "C'est l'homme parfait pour sauver les relations russo-américaines". Rien que ça !...
Il faut dire que, toujours d'après BuzzFeed, Seagal aurait accompagné le député républicain Dana Rohrabacher en Russie, après les attentats du marathon de Boston au printemps 2013. L'acteur aurait préparé le terrain en jouant le rôle de "fixeur", permettant au représentant américain de se rendre, malgré les risques d'attentat, à Beslan, en Ossétie du Nord. C'est d'ailleurs de cette époque d'intense activité diplomatique de Seagal que datent les clichés montrant Poutine en sa compagnie. Discutaient-ils alors d'arts martiaux et de judo, leur passion commune? Quoi qu'il en soit, d'après Dmitri Peskov, porte-parole du maître du Kremlin, la lune de miel entre les deux hommes serait à présent révolue. Ce qui n'a pas empêché le fidèle Steven d'inaugurer un tournoi de sambo, en mai dernier, en Russie... ni de se rendre aux commémorations moscovites du 70ème anniversaire de la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie. Lui-même d'origine russe et juive par son père, Steven Seagal a de la mémoire et, semble-t-il, un attachement profond pour la terre de ses ancêtres. De la «Diplomatie de judokas».