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Le documentaire "Khartoum", présenté cette semaine au festival de Sundance, dresse le portrait de cinq habitants de la capitale du Soudan confrontés au déclenchement de la guerre dans leur pays, une façon pour les réalisateurs de mettre en lumière ce conflit parfois oublié.
Il s'agit du premier film sur ce pays du nord-est de l'Afrique au programme du prestigieux festival américain du cinéma indépendant.
Le tournage a débuté fin 2022, avant l'éclatement en avril 2023 de la guerre qui oppose actuellement l'armée soudanaise menée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, deux responsables militaires anciennement alliés.
Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts et déraciné plus de 12 millions de Soudanais, dont certains souffrent de famine selon l'ONU.
"Le film joue un rôle d'ambassadeur", explique Ibrahim Snoopy Ahmad, coréalisateur du documentaire filmé à l'aide d'iPhones donnés. "Au niveau national, tout le monde nous regarde et nous dit +Vous devriez continuer afin de raconter au monde ce qu'il se passe au Soudan+", explique-t-il à l'AFP, ajoutant qu'"il ne s'agit pas de supplier ni d'être pathétique, mais de dire +hé, le monde, nous sommes là+".
Les réalisateurs suivent notamment le quotidien de Majdi, fonctionnaire et éleveur de pigeons voyageurs, ou encore de Lokain et Wilson, deux jeunes malicieux qui font les poubelles pour se faire un peu d'argent afin de pouvoir s'acheter des chemises au marché.
"On était sur le point de terminer le film, il en restait 20% à faire, puis la guerre a éclaté", se souvient Ibrahim Snoopy Ahmad. Dans le chaos, "à un moment on a perdu le contact avec les protagonistes" mais les réalisateurs ont fini par les retrouver et à les aider à fuir à l'étranger, précise-t-il.
Une fois en sécurité, l'équipe du film s'est réunie pour décider s'il fallait continuer le projet et comment aller au bout.
Ils décident alors d'opter pour un format expérimental, dans lequel chacun des cinq protagonistes raconte son expérience du début de la guerre devant un écran vert sur lequel seront ensuite incrustées des images correspondant à leurs récits.
Au fil des interviews, les jeunes Lokain et Wilson se rient par exemple des adultes "stupides" se faisant la guerre, s'imaginant chevaucher un lion magique dans les rues de Khartoum.
Mais leurs sourires disparaissent lorsqu'ils décrivent une attaque des paramilitaires. "Il y avait un homme sans tête. Un autre avait le visage brûlé, et un autre encore le corps en morceau", se souviennent-ils.
Plusieurs pays dont les Emirats arabes unis, l'Egypte, la Turquie, l'Iran et la Russie ont été accusés de soutenir, ou dans certains cas d'armer, les parties prenantes.
Les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé des sanctions contre le chef de chacun des deux camps.
Les réalisateurs espèrent qu'en attirant l'attention sur la guerre, ils pourront indirectement influencer les décideurs internationaux.
Ibrahim Snoopy Ahmad, journaliste de formation, désire lui que ce film touche de plus larges audiences que ses précédents projets.
"Regardez cette salle. Il y au moins 200 personnes. Maintenant, tout le monde connaît le mot Khartoum", se réjouit M. Ahmad. "Même si seulement un ou deux pour cent d'entre eux se renseignent sur « Qu'est-ce que Khartoum ? le Soudan? Qu'est ce qu'il s'y passe? », cela permettra de déclencher une discussion", ajoute-t-il.
Il s'agit du premier film sur ce pays du nord-est de l'Afrique au programme du prestigieux festival américain du cinéma indépendant.
Le tournage a débuté fin 2022, avant l'éclatement en avril 2023 de la guerre qui oppose actuellement l'armée soudanaise menée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, deux responsables militaires anciennement alliés.
Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts et déraciné plus de 12 millions de Soudanais, dont certains souffrent de famine selon l'ONU.
"Le film joue un rôle d'ambassadeur", explique Ibrahim Snoopy Ahmad, coréalisateur du documentaire filmé à l'aide d'iPhones donnés. "Au niveau national, tout le monde nous regarde et nous dit +Vous devriez continuer afin de raconter au monde ce qu'il se passe au Soudan+", explique-t-il à l'AFP, ajoutant qu'"il ne s'agit pas de supplier ni d'être pathétique, mais de dire +hé, le monde, nous sommes là+".
Les réalisateurs suivent notamment le quotidien de Majdi, fonctionnaire et éleveur de pigeons voyageurs, ou encore de Lokain et Wilson, deux jeunes malicieux qui font les poubelles pour se faire un peu d'argent afin de pouvoir s'acheter des chemises au marché.
"On était sur le point de terminer le film, il en restait 20% à faire, puis la guerre a éclaté", se souvient Ibrahim Snoopy Ahmad. Dans le chaos, "à un moment on a perdu le contact avec les protagonistes" mais les réalisateurs ont fini par les retrouver et à les aider à fuir à l'étranger, précise-t-il.
Une fois en sécurité, l'équipe du film s'est réunie pour décider s'il fallait continuer le projet et comment aller au bout.
Ils décident alors d'opter pour un format expérimental, dans lequel chacun des cinq protagonistes raconte son expérience du début de la guerre devant un écran vert sur lequel seront ensuite incrustées des images correspondant à leurs récits.
Au fil des interviews, les jeunes Lokain et Wilson se rient par exemple des adultes "stupides" se faisant la guerre, s'imaginant chevaucher un lion magique dans les rues de Khartoum.
Mais leurs sourires disparaissent lorsqu'ils décrivent une attaque des paramilitaires. "Il y avait un homme sans tête. Un autre avait le visage brûlé, et un autre encore le corps en morceau", se souviennent-ils.
Plusieurs pays dont les Emirats arabes unis, l'Egypte, la Turquie, l'Iran et la Russie ont été accusés de soutenir, ou dans certains cas d'armer, les parties prenantes.
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Les réalisateurs espèrent qu'en attirant l'attention sur la guerre, ils pourront indirectement influencer les décideurs internationaux.
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"Regardez cette salle. Il y au moins 200 personnes. Maintenant, tout le monde connaît le mot Khartoum", se réjouit M. Ahmad. "Même si seulement un ou deux pour cent d'entre eux se renseignent sur « Qu'est-ce que Khartoum ? le Soudan? Qu'est ce qu'il s'y passe? », cela permettra de déclencher une discussion", ajoute-t-il.