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"L'évaluation des preuves disponibles (...) et l'audition des témoins n'ont pas permis d'établir que l'accusé a eu des rapports sexuels non consentis avec des femmes", écrit le parquet de Berlin, à propos de Till Lindemann, chanteur et parolier du groupe germanophone ayant vendu le plus d'albums au monde.
L'affaire avait débuté fin mai avec le témoignage d'une Irlandaise de 24 ans accusant le chanteur de l'avoir droguée et agressée sexuellement à l'issue d'un concert le même mois en Lituanie.
D'autres jeunes femmes avaient ensuite témoigné, décrivant toutes peu ou prou le même scénario.
Les groupies auraient été repérées dans les premiers rangs des concerts, filmées ou photographiées pour que Lindemann puisse faire son choix, avant pour certaines d'être conviées en coulisse pour des fêtes.
Certaines auraient alors été droguées avant de subir les assauts du chanteur. Actuellement âgé de 60 ans, Lindemann avait démenti par l'intermédiaire de ses avocats.
Le parquet avait ouvert son enquête à la mi-juin après "plusieurs plaintes déposées par des tiers - c'est-à-dire des personnes n'étant pas partie aux faits présumés".
Or, explique le parquet berlinois, "les victimes présumées ne se sont jusqu'ici pas adressées aux autorités chargées de poursuites pénales mais seulement - et ceci même après l'ouverture de l'enquête rendue publique - à des journalistes qui, de leur côté, ont invoqué leur droit de refuser de témoigner".
"Il n'y avait donc pas de possibilité de concrétiser suffisamment d'éventuelles accusations, pas plus que de se faire une idée de la crédibilité des victimes présumées et de la vraisemblance de leurs déclarations dans le cadre d'interrogatoires", ajoute-t-il.
Il cite notamment le cas de la youtubeuse allemande Kayla Shyx, âgée d'une vingtaine d'années, qui avait raconté dans une vidéo d'une trentaine de minutes avoir été approchée avec une amie lors d'un concert en 2022 par une assistante de Rammstein, qui les avait conviées à une "after party".
"Ses déclarations sont restées trop vagues lors des interrogatoires, d'autant plus qu'elle n'a pas pu décrire des incidents pénalement répréhensibles à propos de sa propre expérience", écrit le parquet.
"D'autres personnes qu'elle avait mentionnées ne pouvaient pas être suffisamment identifiées", ajoute-t-il.
Les autorités lituaniennes avaient de leur côté refusé d'ouvrir une enquête après le témoignage de l'Irlandaise par qui le scandale était arrivé.
Le parquet de Berlin a néanmoins évalué les documents liés à cette affaire et affirme ne pas avoir trouvé d'indices d'infractions sexuelles. "L'origine d'un hématome ne permet pas à elle seule de conclure à un tel acte", explique-t-il notamment.
En outre, l'accusation d'abus sexuel sur une jeune fille de 15 ans n'a pas pu être étayée en ce qui concerne une relation sexuelle avec Lindemann, continue le parquet. Ce témoin est resté anonyme et n'a donc pas pu être entendu.
L'enquête contre la manager de la tournée, qui avait été accusée d'amener des jeunes femmes dans les coulisses lors de concerts, a également été abandonnée.
Le cabinet d'avocat représentant Lindemann, Schertz Bergmann, s'est félicité de l'abandon "rapide" de l'enquête, il a promis d'agir au civil contre les "rapports de suspicion illégaux" contre le chanteur.
Les allégations, qui avaient démarré au printemps dernier en pleine tournée européenne du groupe avaient suscité un tollé. Elles avaient provoqué des manifestations de protestations avant les concerts du groupe dans plusieurs pays, ainsi que l'annulation de fêtes d'après-spectacle lors de concerts en Allemagne.
Rammstein est connu pour ses spectaculaires performances sur scène à grand renfort de pyrotechnie et pour son goût de la provocation.