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La politique de soutien des prix intérieurs des produits de base, notamment la farine, le sucre et les produits pétroliers, devrait coûter à l’Etat pas moins de 14 milliards de DH en 2010, soit 2 milliards de plus qu’en 2009. Cela semble paradoxalement rentrer dans l’ordre des choses pour les officiels qui peinent encore à trouver la formule magique pour arrêter cette gabegie.
L’année dernière, le procès de la Caisse est fait et le verdict est tombé : il faut changer ce qui peut l’être et de la façon de mettre en œuvre la réforme. Car la Caisse ne servait finalement qu’à soutenir la propension à consommer des ménages à fort pouvoir d’achat, donc les riches. Les pauvres, eux, peuvent se débrouiller. La myopie est totale.
Or, la réforme dont il était question n’est pas venue. Pas d’illusions là-dessus. «Tout ce qui ne sera pas entrepris dès maintenant ne pourra bientôt plus l’être », disaient les sages. Déjà, l’année dernière, comme à cette époque d’examen du projet de loi de Finances, Nizar Baraka, ministre en charge des Affaires économiques et générales, devait bien préciser à la Commission des finances au Parlement que «le gouvernement a choisi de maintenir la Caisse de compensation». Il est vrai qu’à l’époque, la flambée des produits pétroliers faisait craquer tout l’édifice des prévisions. M. Baraka justifiait le maintien de la Caisse par sa capacité à supporter la différence entre les prix des produits pétroliers à l’international et les prix pratiqués à la pompe.
Ce même Baraka revient à la charge cette année, devant la commission des finances, pour dire que la réforme du système de compensation se poursuit. Elle va s’opérer selon, expliquait-il, «une vision globale du ciblage et de l'appui financier conditionné par la scolarisation», et ce à la lumière du bilan du programme "Tayssir".
On est en droit aujourd’hui d’exiger plus d’éclairage et moins de cafouillage. La «compensation », c’est tout un monde. Elle a ses règles, mais aussi sa géographie, ses forteresses. Elle a, semble-t-il, ses secrets, jalousement gardés, ses triomphes et ses enfers aussi.
Pour le commun des mortels, la Caisse de compensation a tout d’un iceberg. Mais, par-delà ses cauchemars, la compensation représente, pour les pouvoirs publics, un allié incontournable, surtout pour faciliter un exercice budgétaire délicat. Pour le moment, il faut reconnaître que sa réforme est un réel casse-tête, quand il s’agit de lui enfiler un costume d’équité sociale et d’intérêt public. L’évolution de l’environnement national et international, la libéralisation économique en marche et la mise en place du Conseil de la concurrence et surtout le faible impact attendu de cette Caisse, la rendent aujourd’hui moins légitime et fort contestable.
On sait que les charges de la Caisse de compensation, généralement à la hausse, sont exécutées au détriment de l’effort d’investissement. Mais en matière des charges de dépenses, l’Etat lui-même était incapable de donner le bon exemple. Des dépenses à la hausse sans création d’emplois ! Les 3% du PIB que représente la Caisse ne sont-ils pas les 3% du déficit budgétaire ?
Au lieu de donner un poisson… l’Etat ferait mieux d’être capable d’aider chacun à trouver un emploi, à s’accomplir et être plus créatif. C’est la croissance qui crée la richesse. Mais cette croissance dépend à long terme de la jeunesse, de sa confiance et de sa capacité à innover et donc de son insertion professionnelle et personnelle au sein de la société. Comme disait J. Attali : «La croissance dépend aussi de la capacité de notre société à ne pas reporter sur sa jeunesse ses dépenses d’aujourd’hui .