Pas de période de grâce !

D’emblée et sans disposer de quitus du Parlement, le nouveau gouvernement se trouve en plein dans la tourmente de l’exercice du pouvoir !
Abdelilah Benkirane, le chef du PJD, doit se demander dans quelle galère il s’est laissé entraîner.
Il aura appris à ses dépens qu’il est plus facile d’être de l’autre côté de la barrière, celui de l’opposition où souvent la critique est aisée que d’être confronté à la réalité du pouvoir. D’autant qu’il a fait nourrir tant d’espoirs.
Dispose-t-il des moyens de ses ambitions, alors que les demandes sont si grandes ?
Il n’aura pas eu l’occasion d’apprécier le confort de son fauteuil de chef de gouvernement qu’il est obligé de bouger à droite et à gauche pour résoudre de menus problèmes ou calmer les esprits survoltés des demandeurs d’emplois.
La déclaration gouvernementale en préparation sera-t-elle la panacée pour répondre à toutes les attentes des Marocains ?
Ces attentes sont si nombreuses que l’on se demande comment le nouveau gouvernement va les aborder. Ce qui ne facilite pas sa tâche, c’est qu’au-delà des difficultés internes, il y a la conjoncture internationale défavorable.
Certes, nombre de pays ont exprimé leur soutien au gouvernement qui constitue une nouveauté dans la région. Encore faut-il que ce soutien ne soit pas moral seulement, mais sonnant et trébuchant.
Connaissant la crise financière et économique que traverse actuellement le monde, on redoute que la marge de manœuvre des pays qui ont montré leurs bonnes intentions à l’égard du gouvernement Benkirane soit très réduite, sinon nulle. Aussi doit-il compter sur ses propres moyens, et ses propres ressources!
En attendant de faire l’inventaire de ce dont-il dispose réellement, le nouveau chef de gouvernement a décidé de commencer par faire des économies en demandant à ses ministres de ne pas utiliser les véhicules de fonction en dehors des heures de travail. Quelqu’un dira que c’est toujours ça pour frapper les esprits !