Le refus d'Alger d'accepter des ressortissants en situation irrégulière renvoyés par Paris, dont l'auteur d'un attentat qui a fait un mort le 22 février à Mulhouse (est), a envenimé encore davantage les relations entre les deux pays.
"Ce que je souhaite, c'est que l'Algérie, (...) pour garantir la sécurité des Français, reprenne ses ressortissants, conformément au droit international", a souligné le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
Les individus présents sur la liste présentent un danger "parce qu'ils ont commis des troubles à l'ordre public ou parce qu'ils figurent dans notre fichier des radicalisés pour terrorisme", a-t-il précisé, en soulignant que la réaction de l'Algérie à cette demande "sera l'épreuve de vérité".
"Je ne veux pas que ce qui s'est produit à Mulhouse se reproduise demain (...) A Mulhouse, un terroriste a tué un homme qui était un ressortissant portugais. Il aurait dû être en Algérie. Nous l'avions présenté à de multiples reprises aux Algériens qui l'avaient refusé", a-t-il rappelé.
Il a dénoncé le fait que "l'Algérie ne respecte pas, de manière unilatérale, les accords internationaux": la Convention internationale de Chicago de 1944 et surtout l'accord conclu avec la France en 1994, selon lequel "un ressortissant algérien doit être accepté par l'Algérie".
Vendredi, le président français Emmanuel Macron avait tenté de calmer le jeu avec l'Algérie et appelé à "régler" le cas de l'écrivain Boualem Sansal, toujours détenu à Alger, comme gage de "confiance".
M. Macron a signifié qu'il n'était pas question de dénoncer les accords de 1968 qui donnent un statut particulier aux Algériens en France, ex-puissance coloniale, en matière de circulation, de séjour et d'emploi -- devenus un chiffon rouge jusque dans le camp présidentiel.