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Le pays le plus pauvre de l'hémisphère ouest, qui n'avait pas fini de panser les ravages de quatre typhons catastrophiques subis en 2008, présentait mercredi un paysage de désolation à briser le cœur, après le séisme de magnitude 7.
Le tremblement de terre de mardi a laissé des immeubles effondrés partout, hôpitaux, écoles, églises, taudis, et même le palais présidentiel n'a pas été épargné. Toute la capitale est couverte d'un nuage de poussière blanche qui s'élève des décombres.
Mercredi, les ambulances passaient et repassaient à travers les foules, s'écartant pour éviter les corps étendus dans les rues, et des hommes à pieds qui tiraient des civières portant des victimes blessées.
Les survivants choqués déambulaient comme dans un brouillard, certains hurlant les noms de personnes chères, priant ou appelant à l'aide. D'autres dont les blessures s'infectent déjà restent assis au coin des rues, attendant des médecins dont la venue est incertaine.
Des hélicoptères de recherche bourdonnent au-dessus de corps de victimes à moitié dénudées, face contre terre dans les ruines et les ferrailles tordues.
Partout, c'est la panique, l'urgence, et on demande de l'aide.
Le parking de l'hôtel Villa Créole de Port-au-Prince est devenu un centre de triage. Sous des tentes marquées de sang, des dizaines de personnes gémissent, des blessures à la tête, les côtes écrasées ou les os brisés. "Je ne peux plus le supporter, mon dos me fait trop mal" indique Alex Georges, 28 ans, qui patiente là depuis plus d'une journée en attendant son tour. A quelques pas de lui, un homme est mort, du même âge. Georges se trouvait à une réunion d'étudiants, mardi à 17h00, dans une école de Morne Hercule, quand le toit est tombé, tuant onze de ses 30 camarades, blessant les autres.
Des milliers de policiers et de Casques bleus sont descendus dans les rues de la capitale mercredi pour déblayer les débris, diriger la circulation et maintenir l'ordre. Mais ils ne peuvent pas faire beaucoup plus. Les pillards s'en sont pris aux boutiques, avant de se retourner vers les réfugiés désespérés qui emportaient leurs possessions dans des valises ou sur leurs têtes. La principale prison de Port-au-Prince s'est effondrée, libérant les détenus, d'après Elisabeth Byrs, porte parole de l'ONU pour les secours humanitaires, à Genève.