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Le kamikaze s’est fait exploser au milieu du plus grand rassemblement prévu au Pakistan pour l’Achoura, l’un des jours les plus importants du calendrier de la minorité chiite qui y commémore la mort de l’imam Hussein tué en 680.
Des dizaines de milliers de membres des forces de sécurité avaient été placés lundi en état d’alerte dans la crainte de violences interconfessionnelles dans le pays.
Près de 50.000 pèlerins chiites étaient descendus dans les rues de Karachi, capitale de la province du Sind, vêtus de noir ou se flagellant le dos jusqu’au sang à l’aide de lames acérées, un rituel de l’Achoura.
L’explosion a provoqué un début d’incendie, un nuage de fumée et un mouvement de panique au sein de la foule.
“C’était une attaque suicide. Le kamikaze marchait au milieu de la procession, et il s’est fait exploser”, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Rehman Malik, à la chaîne de télévision privée Geo.
Plusieurs ambulances sont arrivées sur les lieux quelques minutes plus tard pour emmener des victimes dans les hôpitaux de la ville, où l’état d’urgence a été déclaré.
“Au moins 30 personnes sont mortes jusqu’ici et 63 autres sont blessées”, a indiqué en début de soirée Saghir Ahmad, ministre de la Santé du gouvernement de la province du Sind. Le précédent bilan faisait état de 25 morts.
Des incidents ont éclaté après l’explosion, au cours desquels des pèlerins chiites en colère ont jeté des pierres, tiré des balles en l’air et mis le feu à des dizaines de véhicules et magasins sur le boulevard emprunté par la procession, qui s’est enveloppé d’une épaisse fumée noire, ajoutant à la panique sur les lieux de l’attentat.
Le Premier ministre, Yusuf Raza Gilani, a rapidement condamné l’attentat et appelé la population au calme à travers le pays.
Et le ministre de l’Intérieur a appelé les chiites à suspendre leur commémorations. Le “mode opératoire” de l’attentat “évoque une association entre deux des réseaux islamistes (sunnites) les plus puissants du pays, le Mouvement des talibans du Pakistan (Tehreek-e-Taliban, TTP) et le Lashkar-e-Jhangvi”, a ajouté M. Malik.
Le TTP et ses alliés, qui dénoncent notamment l’alignement d’Islamabad sur la “guerre au terrorisme” américaine, sont considérés comme responsables de la vague d’attentats qui a fait plus de 2.700 morts dans le pays depuis deux ans et demi.
La veille, dimanche, les chiites avaient été visés par un attentat suicide qui a fait sept morts à Muzaffarabad (nord-est), capitale du Cachemire pakistanais, et une attaque à la bombe qui a fait 17 blessés, déjà à Karachi.
Les chiites représentent environ 20% de la population pakistanaise, largement sunnite. Plus de 4.000 personnes ont été tuées dans des violences interconfessionnelles depuis la fin des années 1980 dans le pays.
Par ailleurs, à Lahore (est), un homme âgé de 30 ans est mort des suites des blessures qu’il a provoquées en se flagellant le dos, a indiqué à l’AFP un médecin de l’hôpital Mayo.