Onze pays africains ont pris part au séminaire organisé par RAM

«Comme vous le savez, le secteur aérien est facteur d’intégration et de désenclavement du continent africain, et représente un levier majeur de développement économique dans les échanges », dixit Driss Benhima, président directeur général de la Royal Air Maroc.
Le cas RAM/ASI aura, certes, défrayé la chronique depuis quelque temps. Il aura, par là même, constitué un épisode qui aura quelque peu embrouillé le ciel africain. Mais, de toute évidence, il ne peut en aucun cas freiner la compagnie nationale dans son élan de vouloir aller de l’avant en œuvrant pour un développement des relations Sud-Sud dans le domaine tout en faisant prévaloir au mieux l’expérience marocaine dans « la libéralisation des airs ». Un choix qui, de toutes les façons, devrait couler de source au vu de la concurrence, des conditions ou des conventions, le plus souvent  biaisées, imposées par l’Europe en particulier.
Et c’est bien dans ce cadre que RAM, en collaboration avec le ministère de l’Equipement et du Transport, vient d’organiser un séminaire, vendredi dernier à Essaouira, sur l’évolution du transport aérien en Afrique, avec pour toile de fond, la désormais inévitable, pour ne pas parler de condition sine qua non, «libéralisation du transport aérien ».
Au vu du nombre des pays participants, il se serait agi d’un « mini-sommet» africain. Présence remarquée, donc,  du Burkina Faso, de la Guinée, de la Guinée Equatoriale, du Congo (Brazzaville) et du Ghana représentés par leurs ministres respectifs du Transport, alors que pour le Togo, la Sierra Leone, le Cameroun, le Niger, le Gabon et le Congo (Kinshasa), c’étaient les directeurs du Transport aérien qui ont fait le déplacement.
Le séminaire a également valu par la qualité des interventions et la richesse des débats. Outre le discours du ministre marocain Karim Ghellab et celui du PDG de RAM, Driss Benhima, qui ont rappelé, chacun de son côté, les grandes lignes d’une stratégie qui a permis  de ne pas trop pâtir des effets de la crise, avec notamment la signature de l’accord Open Sky en 2005 avec la création d’une dynamique de croissance, et tout en faisant part de la prédisposition du Maroc pour une étroite collaboration avec les pays, l’assistance a eu droit à la participation d’éminents spécialistes.
C’est ainsi que l’universitaire, expert reconnu des questions de l’aviation et du tourisme, le Français François Veillas, s’est chargé, tout en servant de modérateur lors de ce colloque, d’introduire le thème de «L’impact de la crise sur le processus mondial de libéralisation», tout en établissant une comparaison Europe-Amérique-Afrique et Moyen-Orient, et en rappelant et explicitant les nouvelles stratégies des compagnies aériennes dans ce contexte fait de crise et de déréglementation. Les conséquences de l’accord Open Sky passé entre les USA et l’Union Européenne sur l’Afrique ont également suscité un grand intérêt auprès des délégations africaines présentes aux débats.
Autant de points qui revêtent une grande importance et sur lesquels, il va falloir revenir en détail. Ce qui s’applique également à l’intervention de Charles Schlumberger, principal expert de la politique de développement des infrastructures et du transport aérien et chef économiste à la Banque mondiale qui a centré son intervention sur «La situation du transport aérien en Afrique, état d’avancement du processus de Yamoussoukrou». Ou encore celle des autres spécialistes Kevin Dobby et Fabio Gamba qui ont respectivement tenté d’apporter les réponses à la crise, que ce soit dans le cadre de l’implication de l’IATA dans le processus de libéralisation, l’ouverture des capitaux et l’accès aux marchés ou au niveau de la coopération intersectorielle avec les différents partenaires.
En marge de ce séminaire, le ministre marocain de l’Equipement et du Transport et son homologue guinéen ont procédé à la signature d’un accord visant à développer les liaisons aériennes entre les deux pays à travers justement la libéralisation des échanges, et ce sur la base d’accords types régissant ce genre de rapports de par le monde, ce qui devrait permettre de lever toutes restrictions administratives au niveau de l’aviation civile dans les deux pays.
En attendant, rappelons quelques chiffres que le PDG de RAM s’est fait un plaisir manifeste de mettre en exergue devant les invités du Maroc et surtout pour ce qui est du trafic vers le Maroc qui a progressé de 19%, du nombre des fréquences hebdomadaires qui est passé de 560 à 991.