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Cher système éducatif marocain, (oui, il faut bien dire cher système éducatif, le ministre dit bien chers étudiants) Aujourd’hui, je m’adresse à toi (bien sûr, je ne te vouvoierai jamais, ou du moins pour un certain temps : on ne vouvoie que ceux qu’on respecte) sans précautions, sans élaborations secondaires. Aujourd’hui, je m’adresse à toi sans érudition, sans masque. Aujourd’hui, je m’adresse à toi avec quelques sentiments à l’état naissant ou renaissant. Avec quelques souvenirs. Comme la trace d’un cheminement, entre confidence et réflexion, entre pensée et récit. Je ne critique point.
J’écris, je raconte… je dévoile. Aujourd’hui, le moment opportun pour m’adresser à toi, toi étant le seul capable de me répondre. Ah, répondre! Oui, j’ai besoin d’une réponse. Sérieuse. Sincère. Honnête. Une réponse tant attendue. Alors, dois-je me présenter ? Tant que tu es trop occupé pour répondre à un inconnu, il le faut… ! Tu fumes ? Tu t’attends à un nom, un âge, un niveau scolaire ou une adresse ? Non, heureusement, ma présentation n’en inclura aucun – ma liberté d’expression ne sera pas censurée comme c’était le cas pour ceux qui m’ont précédé à t’écrire – puisque je ne suis pas un être humain mais plutôt… une plume. Oui. Une plume hurlant en silence. Une plume rageuse.
Une plume prise par la colère de cet instant. Une plume traçant, librement, du noir sur blanc. Une plume qui exprime le ras-le-bol d’un citoyen, d’un étudiant marocain rêveur. D’un jeune ambitieux souhaitant réaliser ses aspirations. Mais aussi, un compatriote avec une vie étroite, limitée dans le temps, mesurée dans l’espace. Et non par son imagination, ni sa volonté. Un déçu. Un désespéré. Un condamné par un bourreau. Un martyrisé par un ogre ignorant. Oui, sans aucun doute. Tu ne peux qu’être un ogre ignorant, abruti et barbare. Tu n’as pas honte ? Ainsi, je me suis présenté. Et donc, je peux m’adresser à toi. Oh, toi ! Notre source de fierté. Non ! Notre source de honte. Nous, les étudiants marocains.
Nous, les citoyens marocains. Pris dans un système. Hideux, pourri, paralysé, agonisant ou mort clinique. Tous ces qualificatifs représentent très bien l’état actuel. Ton état actuel, cher système éducatif marocain, adopté par un ministère d’Education. Ah ! L’éducation : le moteur incontournable du développement, le critère jugeant la grandeur d’une nation, le miroir de la société à une époque donnée… Des rapports enchaînés. Tantôt nationaux, tantôt internationaux, ne cessent de nous bombarder.
Des classements terrifiants. Il suffit que les élections arrivent; un nouveau gouvernement en tête, un nouveau ministre « d’éducation » en place pour que ça recommence. Des réformes, des réformes et encore des réformes en l’absence d’une planification rigoureuse. Des sommes injectées. Des dépenses vaines et inefficaces. Un budget.
Un énorme budget consacré à ce secteur. Et pourtant, subissant échec sur échec, il ne parvient visiblement pas à s’améliorer.
-Tu fumes ? Un taux de réussite au baccalauréat qui augmente. Des notes, surtout dans le secteur privé – avec tout le respect que je dois aux étudiants évoluant dans ce secteur -, qui connaissent une importante inflation.
Des seuils d’écoles supérieures excessifs, requis, désormais des barrières, des frontières, la Muraille de Chine qui explosent. Inaccessibles aux étudiants décrochant leur bac avec des mentions «bien», voire même «très bien». Tous, pensaient, malheureusement, avoir la chance – plutôt le droit – de passer, confortablement, ces concours. Mais, … ils se sont retrouvés loin du compte.
-T’en es fier ? Des collégiens choisissant la filière «sciences», la filière des plus intelligents et négligeant la filière «lettres» réservée aux nuls, aux derniers de la classe. Des lycéens optant pour «sciences-maths», l’option des excellents, des surdoués, des meilleurs; l’option de la carrière parfaite. Des étudiants au supérieur désirant être médecins, ingénieurs, managers.
Ce ne sont pas les seuls métiers en vogue, bien sûr, et pourtant… Je ne reproche rien à ces étudiants, tes victimes. Avec une orientation quasiment absente, avec un manque flagrant d’informations, on ne peut s’attendre qu’à cette situation terrible, ou même pire.
-Tu fumes ? L’éducation, un droit pour tous, assuré dans la Déclaration universelle des droits humains, est devenu de moins en moins accessible à la majorité de la population, de plus en plus un marché rentable grâce à la multiplication des écoles privées exigeant d’énormes frais de scolarité. Des infrastructures déficientes, en milieu rural comme au milieu urbain. Des études en arabe jusqu’au lycée. Des études supérieures en français. L’air paradoxal, pourtant…
-Tu n’as pas honte? Dictée, recopiage, apprentissage. Mémorisation, débit de leçons, livraison de données. Des méthodes abrutissantes, donnant le monopole au professeur. On s’y limite, généralement, en croyant qu’elles sont les seules à traiter des connaissances. Non ! Ce ne sont pas les seules ! Où en est le discours ? Où en est la discussion ? Où en est la communication ?
Des méthodes contribuant au développement de la personnalité de l’étudiant, favorisant son épanouissement, répandant un climat sain et serein dans les relations sociales. Ne serait-il pas mieux de susciter des débats ouverts et libres?
Ne serait-il pas préférable d’engager le dialogue ? L’échange ? L’expression orale (Non pas la matière du primaire, où les élèves ont une heure par semaine pour parler d’un sujet, majoritairement, imposé par le professeur) ? Je crois, peut-être, que les responsables ne souhaiteront pas avoir, en face, des concitoyens conscients de leurs droits, capables de réfléchir, d’analyser et de critiquer. Peut-être…
-Tu fumes ? Ô système éducatif… Quand cesseras-tu d’être un terrain de conflits idéologiques, de puritanismes et d’idées machiavéliques ? Quand cesseras-tu d’être le gardien du protectionnisme ? Quand cesseras-tu d’être le premier facteur contribuant à des maux qui rongent notre société: délinquance, fuite de cerveaux, développement de l’extrémisme, extension de l’intégrisme religieux, manipulation des médias, clientélisme politique, absence de conscience politique, mauvaise connaissance des droits et devoirs civiques, inégalités sociales ? Quand changeras-tu tes programmes scolaires limitant le sens critique des étudiants ? Quand cesseras-tu d’être l’avorteur des rêves, le bourreau des ambitions ? Quand cesseras-tu d’être le système éducatif que l’on préfère fuir si l’on a les moyens ? Quand cesseras-tu d’être… Quand cesseras-tu… Quand… Une réponse. Oui. Une réponse. Sérieuse. Sincère. Honnête. Ah…J’espère !
Tu fumes ? Non, tu dois cesser, car fumer tue, le système éducatif marocain aussi.
J’écris, je raconte… je dévoile. Aujourd’hui, le moment opportun pour m’adresser à toi, toi étant le seul capable de me répondre. Ah, répondre! Oui, j’ai besoin d’une réponse. Sérieuse. Sincère. Honnête. Une réponse tant attendue. Alors, dois-je me présenter ? Tant que tu es trop occupé pour répondre à un inconnu, il le faut… ! Tu fumes ? Tu t’attends à un nom, un âge, un niveau scolaire ou une adresse ? Non, heureusement, ma présentation n’en inclura aucun – ma liberté d’expression ne sera pas censurée comme c’était le cas pour ceux qui m’ont précédé à t’écrire – puisque je ne suis pas un être humain mais plutôt… une plume. Oui. Une plume hurlant en silence. Une plume rageuse.
Une plume prise par la colère de cet instant. Une plume traçant, librement, du noir sur blanc. Une plume qui exprime le ras-le-bol d’un citoyen, d’un étudiant marocain rêveur. D’un jeune ambitieux souhaitant réaliser ses aspirations. Mais aussi, un compatriote avec une vie étroite, limitée dans le temps, mesurée dans l’espace. Et non par son imagination, ni sa volonté. Un déçu. Un désespéré. Un condamné par un bourreau. Un martyrisé par un ogre ignorant. Oui, sans aucun doute. Tu ne peux qu’être un ogre ignorant, abruti et barbare. Tu n’as pas honte ? Ainsi, je me suis présenté. Et donc, je peux m’adresser à toi. Oh, toi ! Notre source de fierté. Non ! Notre source de honte. Nous, les étudiants marocains.
Nous, les citoyens marocains. Pris dans un système. Hideux, pourri, paralysé, agonisant ou mort clinique. Tous ces qualificatifs représentent très bien l’état actuel. Ton état actuel, cher système éducatif marocain, adopté par un ministère d’Education. Ah ! L’éducation : le moteur incontournable du développement, le critère jugeant la grandeur d’une nation, le miroir de la société à une époque donnée… Des rapports enchaînés. Tantôt nationaux, tantôt internationaux, ne cessent de nous bombarder.
Des classements terrifiants. Il suffit que les élections arrivent; un nouveau gouvernement en tête, un nouveau ministre « d’éducation » en place pour que ça recommence. Des réformes, des réformes et encore des réformes en l’absence d’une planification rigoureuse. Des sommes injectées. Des dépenses vaines et inefficaces. Un budget.
Un énorme budget consacré à ce secteur. Et pourtant, subissant échec sur échec, il ne parvient visiblement pas à s’améliorer.
-Tu fumes ? Un taux de réussite au baccalauréat qui augmente. Des notes, surtout dans le secteur privé – avec tout le respect que je dois aux étudiants évoluant dans ce secteur -, qui connaissent une importante inflation.
Des seuils d’écoles supérieures excessifs, requis, désormais des barrières, des frontières, la Muraille de Chine qui explosent. Inaccessibles aux étudiants décrochant leur bac avec des mentions «bien», voire même «très bien». Tous, pensaient, malheureusement, avoir la chance – plutôt le droit – de passer, confortablement, ces concours. Mais, … ils se sont retrouvés loin du compte.
-T’en es fier ? Des collégiens choisissant la filière «sciences», la filière des plus intelligents et négligeant la filière «lettres» réservée aux nuls, aux derniers de la classe. Des lycéens optant pour «sciences-maths», l’option des excellents, des surdoués, des meilleurs; l’option de la carrière parfaite. Des étudiants au supérieur désirant être médecins, ingénieurs, managers.
Ce ne sont pas les seuls métiers en vogue, bien sûr, et pourtant… Je ne reproche rien à ces étudiants, tes victimes. Avec une orientation quasiment absente, avec un manque flagrant d’informations, on ne peut s’attendre qu’à cette situation terrible, ou même pire.
-Tu fumes ? L’éducation, un droit pour tous, assuré dans la Déclaration universelle des droits humains, est devenu de moins en moins accessible à la majorité de la population, de plus en plus un marché rentable grâce à la multiplication des écoles privées exigeant d’énormes frais de scolarité. Des infrastructures déficientes, en milieu rural comme au milieu urbain. Des études en arabe jusqu’au lycée. Des études supérieures en français. L’air paradoxal, pourtant…
-Tu n’as pas honte? Dictée, recopiage, apprentissage. Mémorisation, débit de leçons, livraison de données. Des méthodes abrutissantes, donnant le monopole au professeur. On s’y limite, généralement, en croyant qu’elles sont les seules à traiter des connaissances. Non ! Ce ne sont pas les seules ! Où en est le discours ? Où en est la discussion ? Où en est la communication ?
Des méthodes contribuant au développement de la personnalité de l’étudiant, favorisant son épanouissement, répandant un climat sain et serein dans les relations sociales. Ne serait-il pas mieux de susciter des débats ouverts et libres?
Ne serait-il pas préférable d’engager le dialogue ? L’échange ? L’expression orale (Non pas la matière du primaire, où les élèves ont une heure par semaine pour parler d’un sujet, majoritairement, imposé par le professeur) ? Je crois, peut-être, que les responsables ne souhaiteront pas avoir, en face, des concitoyens conscients de leurs droits, capables de réfléchir, d’analyser et de critiquer. Peut-être…
-Tu fumes ? Ô système éducatif… Quand cesseras-tu d’être un terrain de conflits idéologiques, de puritanismes et d’idées machiavéliques ? Quand cesseras-tu d’être le gardien du protectionnisme ? Quand cesseras-tu d’être le premier facteur contribuant à des maux qui rongent notre société: délinquance, fuite de cerveaux, développement de l’extrémisme, extension de l’intégrisme religieux, manipulation des médias, clientélisme politique, absence de conscience politique, mauvaise connaissance des droits et devoirs civiques, inégalités sociales ? Quand changeras-tu tes programmes scolaires limitant le sens critique des étudiants ? Quand cesseras-tu d’être l’avorteur des rêves, le bourreau des ambitions ? Quand cesseras-tu d’être le système éducatif que l’on préfère fuir si l’on a les moyens ? Quand cesseras-tu d’être… Quand cesseras-tu… Quand… Une réponse. Oui. Une réponse. Sérieuse. Sincère. Honnête. Ah…J’espère !
Tu fumes ? Non, tu dois cesser, car fumer tue, le système éducatif marocain aussi.