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Entame laborieuse, maîtrise progressive
Dès le début du match, il était évident que les Centrafricains, conscients de la démonstration de force marocaine lors du match précédent, avaient ajusté leur stratégie. Ils ont opté pour une approche défensive en bloc médian, avec des interventions rugueuses qui ont perturbé le rythme des Lions. Les fautes répétées sur Abdessamad Ezzalzouli et Eliesse Ben Seghir, parfois à la limite de la régularité, témoignaient des difficultés des Centrafricains à contenir la fougue marocaine.
Si les Centrafricains, contraints de recevoir à Oujda faute de stade homologué, n’ont jamais réussi à imposer leur rythme, ils ont cependant résisté aux assauts marocains durant une grande partie de la première période. Cependant, malgré cette première mi-temps moins flamboyante que celle du match aller, les Marocains ont su maintenir leur calme et faire preuve de patience. Il a fallu attendre la 34ème minute pour que le verrou soit enfin brisé.
Sur une action d’école initiée par Sofiane Rahimi, le prodige monégasque Eliesse Ben Seghir, âgé de seulement 19 ans, a trouvé la faille avec une reprise en deux temps. A peine trois minutes plus tard, le jeune talent récidivait avec une frappe croisée imparable, inscrivant ainsi son premier doublé en sélection. Cette prestation éclatante confirme le potentiel immense de Ben Seghir, désormais bien ancré dans les plans de Walid Regragui.
Une deuxième mi-temps à sens unique
Avec deux buts d’avance à la pause, les Marocains abordent la seconde période avec plus de sérénité et de contrôle. Au retour des vestiaires, ils ont poursuivi sur leur lancée, intensifiant la pression sur une défense centrafricaine déjà à bout de souffle. Dès la 50ème minute, Sofiane Rahimi, encore décisif, obtenait un penalty après avoir été fauché dans la surface. Youssef En-Nesyri, en quête de rédemption après une longue disette, s’est emparé du ballon pour transformer ce penalty. Ce but lui permet de retrouver le chemin des filets, un soulagement pour l’attaquant de Fenerbahçe, critiqué ces derniers temps pour son manque d’efficacité (8 matchs sans marquer avec l’EN). Loin de relâcher la pression, le Maroc a continué de dicter le rythme du jeu. À la 66ème minute, Abdessamad Ezzalzouli scelle le sort du match en inscrivant le quatrième but, une nouvelle fois grâce à une passe décisive de Rahimi, particulièrement en verve lors de cette rencontre.
Un groupe qui grandit
Walid Regragui a profité de cette avance confortable pour faire tourner son effectif, donnant ainsi l’opportunité à plusieurs jeunes talents de s’illustrer. L’entrée en jeu de Ayoub El Kaabi, Amine Adli, ou encore Ismael Saibari a insufflé une nouvelle dynamique à la formation marocaine, confirmant la richesse du réservoir national.
Lors de la conférence de presse d’après-match, Walid Regragui a exprimé sa satisfaction quant à la prestation de son équipe. Le sélectionneur n’a pas caché son enthousiasme concernant les nouveaux joueurs intégrés au groupe. «Les nouveaux joueurs convoqués ont montré une belle adaptation», a-t-il déclaré, en référence notamment à Jamal Harkass, Youssef Belammari, Reda Belahyane et Oussama Sahraoui. Il n’a, par ailleurs, pas manqué de souligner la progression fulgurante d’Eliesse Ben Seghir, auteur d’une performance magistrale. Selon Regragui, le jeune Monégasque a su montrer des qualités exceptionnelles et s’inscrit désormais comme un élément central de l’avenir des Lions de l’Atlas.
Une performance collective mais des ajustements à prévoir
Avec 14 buts inscrits en quatre matchs, le Maroc est désormais la meilleure attaque des éliminatoires, un statut qui témoigne du potentiel offensif de cette équipe. Mais si la domination marocaine ne fait aucun doute, quelques fragilités subsistent cependant. Walid Regragui n’a pas manqué de souligner les espaces laissés en défense lorsque son équipe évoluait en bloc haut. « Nous devons trouver un équilibre entre un bloc offensif performant et une défense solide pour éviter les contres », a-t-il analysé. Ces quelques moments de flottement ont permis à la Centrafrique de s’approcher dangereusement des cages de Munir El Kajoui. Heureusement, les tentatives adverses sont restées sans conséquence, mais elles rappellent que des ajustements restent nécessaires, surtout face à des équipes de plus grande envergure.
En route pour la CAN 2025 avec ambition
Déjà qualifiés en tant que pays hôte, les Lions de l’Atlas continuent néanmoins de jouer chaque match avec une intensité et un sérieux remarquables. La double confrontation contre la République centrafricaine a permis à Regragui d’évaluer de nouveaux talents tout en confortant les automatismes de son équipe. Cette dynamique positive sera cruciale lors des prochaines échéances, notamment lors de la 5ème journée des éliminatoires contre le Gabon en novembre dans le stade de Franceville. Une rencontre où le Maroc devra confirmer sa suprématie et peut-être corriger les quelques détails laissés en suspens lors de cette double confrontation contre la Centrafrique.
Pour l’instant, cette équipe nationale, portée par des talents prometteurs et soutenue par un socle solide d’internationaux confirmés, s’avance avec sérénité vers la CAN 2025. Les deux victoires écrasantes contre la Centrafrique viennent renforcer le statut de favori des Lions de l’Atlas pour la CAN 2025, une compétition qu’ils aborderont avec l'ambition légitime de conquérir un titre continental devant leur public.
Mehdi Ouassat