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Peu d’avancées concrètes étaient cependant attendues de cette première rencontre jeudi à New Delhi entre la secrétaire indienne aux Affaires étrangères Nirupama Rao et son homologue pakistanais Salman Bashir.
Avant même le début de leurs entretiens, des différends ont surgi entre les deux pays rivaux d’Asie du sud sur l’ordre du jour, le Pakistan souhaitant un retour immédiat à un large dialogue tandis que l’Inde veut centrer les discussions sur le terrorisme, une volonté encore renforcée après l’attentat le 13 février dans la ville indienne de Pune qui a fait 16 morts.
Quelques heures avant l’arrivée en Inde de Salman Bashir mercredi, des soldats indiens stationnés à la frontière avec le Pakistan ont dit avoir essuyé des coups de feu de forces pakistanaises.
«Je ne suis pas très optimiste», a commenté peu avant le début de la rencontre le ministre indien de l’Intérieur P. Chidambaram, tandis qu’un autre haut responsable du gouvernement, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a souligné «le déficit de confiance» subsistant après les attentats de Bombay qui furent attribués par l’Inde à un groupe islamiste pakistanais.
Mais le seul fait que les deux pays dotés de la puissance nucléaire s’assoient à la même table marque un tournant dans les relations bilatérales.
De hauts responsables indiens et pakistanais s’étaient déjà rencontrés depuis novembre 2008 dans le cadre de conférences régionales mais la rencontre de jeudi marque la première étape officielle d’une normalisation des relations.
Nirupama Rao et Salman Bashir se sont serrés la main hier matin devant un ancien palais royal, Hyderabad House, dans le centre de la capitale fédérale. «J’accueille le secrétaire aux Affaires Etrangères du Pakistan, M. Salman Bashir, ce matin et j’attends les discussions avec impatience», a déclaré Nirupama Rao.
Les deux hauts fonctionnaires devaient d’abord se rencontrer en tête-à-tête durant une vingtaine de minutes avant d’être rejoints par leurs délégations respectives. Washington a joué un rôle clé dans la reprise du dialogue, les États-Unis souhaitant que l’Asie du sud reste stable tandis que des dizaines de milliers de soldats se battent contre les talibans en Afghanistan.
S’exprimant à Londres lundi, Nirupama Rao a déclaré que sa rencontre avec son homologue visait à reprendre langue «de manière graduée» pour un dialogue «sérieux et réceptif», ajoutant qu’une action efficace d’Islamabad contre les groupes terroristes agissant sur son territoire restaient «une obligation absolue»
Depuis leur indépendance en 1947, les deux pays se sont affrontés lors de trois guerres, dont deux portant sur la région disputée du Cachemire.
New Delhi et Islamabad avaient lancé un processus de paix en 2004 qui avait permis d’atténuer considérablement les tensions, notamment sur le Cachemire, une région à majorité musulmane, divisée en deux et secouée dans sa partie indienne par une insurrection séparatiste islamiste depuis 20 ans.
Salman Bashir a rencontré mercredi des dirigeants séparatistes de cette région himalayenne, affirmant la volonté d’Islamabad d’évoquer le Cachemire dans les discussions.