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En stratège de la politique américaine, Nancy Pelosi est longtemps restée sourde aux appels à lancer une procédure de destitution contre Donald Trump, dénonçant un pari risqué avant la présidentielle de 2020, avant d'assurer que le président avait violé la Constitution dans l'affaire ukrainienne et qu'il devait désormais "rendre des comptes".
"Personne n'est au-dessus des lois", a affirmé mardi la cheffe des démocrates au Congrès en annonçant l'ouverture d'une enquête en vue d'une destitution contre M. Trump.
Cette fine tacticienne de 79 ans, considérée comme une modérée dans son fief de San Francisco, faisait pourtant de la résistance depuis son retour au perchoir de la Chambre des représentants en janvier.
Elle était confrontée depuis plusieurs mois à la fronde d'élus progressistes de son camp, qui lui reprochaient son opposition à cette procédure d'"impeachment" depuis la publication en avril du rapport du procureur Robert Mueller sur l'enquête russe.
S'il concluait sur l'absence de preuve d'une collusion entre la Russie et l'équipe de M. Trump lors de la campagne présidentielle en 2016, il détaillait une série de pressions du président sur l'enquête qui pourraient constituer une entrave à la justice.
Mais pour "Mme Speaker", rompue aux batailles politiques, le pari était trop risqué. Selon elle, la procédure qui pourrait être acquittée par un Sénat contrôlé par les républicains est impopulaire et va renforcer la mobilisation des partisans du milliardaire. Elle pourrait finalement coûter aux démocrates la présidentielle de novembre 2020, alors qu'ils sont actuellement favoris des sondages.
C'est un des rares sujets sur lesquels Donald Trump est d'accord avec elle. "Ils disent tous que cela serait positif pour moi lors de l'élection", a affirmé mardi M. Trump qui a dénoncé une "chasse aux sorcières de caniveau".
Une conversation téléphonique en juillet entre le président américain et son homologue ukrainien a fait taire les réticences de Nancy Pelosi.
M. Trump est soupçonné d'avoir alors fait pression sur l'Ukraine pour tenter de nuire à l'ancien vice-président démocrate Joe Biden, qui pourrait être son adversaire en novembre 2020.
Troisième personnage de l'Etat après le président et le vice-président, elle connaît bien les arcanes du pouvoir. Elle avait été la première femme élue au perchoir de la Chambre basse du Congrès entre 2007 et 2011.
Depuis janvier, avec son homologue démocrate au Sénat Chuck Schumer, elle tient tête au tempétueux président républicain qui la prend régulièrement en exemple pour dénoncer l'establishment démocrate et les maux de Washington.
D'autres conservateurs dénoncent l'"arrogance" de cette épouse d'un homme d'affaires millionnaire.
Mère de cinq enfants, Nancy D'Alesandro est née le 26 mars 1940 à Baltimore dans une famille italo-américaine catholique. Son père et son frère ont été maires de cette grande ville industrielle du nord-est du pays.
Diplômée du Trinity College de Washington, elle s'installe ensuite à San Francisco avec son époux, Frank Pelosi, qui fait fortune.
Elle gravit les marches du parti démocrate et remporte à 47 ans sa première élection à la Chambre. En 2003, elle prend la tête de la minorité démocrate, avant d'accéder au perchoir.
A San Francisco, un bastion de la gauche démocrate, elle défend avec ferveur la protection des minorités sexuelles et du droit à l'avortement, et s'oppose à la politique migratoire de M. Trump.
Pour réussir dans le monde politique américain, il faut être capable de "prendre des coups", dit cette petite femme hyper active qui garde la forme en faisant de la marche rapide le long du Potomac.
Mais dans les rangs démocrates, son pouvoir a été menacé par la grogne de la jeune garde issue des élections de novembre 2018. Elle a accepté de limiter la durée de son mandat et a distribué plusieurs postes à responsabilité pour faire taire les critiques.
"Je ne me sens pas forcément haïe. Je me sens respectée. On ne me critiquerait pas si je n'étais pas efficace", avait-elle confié auparavant au magazine Elle.
"Je me vois comme une législatrice experte", notamment en grande partie responsable du passage houleux de la grande réforme de la santé de Barack Obama, et qui sait aussi facilement lever des millions de dollars pour les candidats démocrates aux élections parlementaires.
"C'est pour ça que les républicains me craignent", avait-elle lâché.
"Personne n'est au-dessus des lois", a affirmé mardi la cheffe des démocrates au Congrès en annonçant l'ouverture d'une enquête en vue d'une destitution contre M. Trump.
Cette fine tacticienne de 79 ans, considérée comme une modérée dans son fief de San Francisco, faisait pourtant de la résistance depuis son retour au perchoir de la Chambre des représentants en janvier.
Elle était confrontée depuis plusieurs mois à la fronde d'élus progressistes de son camp, qui lui reprochaient son opposition à cette procédure d'"impeachment" depuis la publication en avril du rapport du procureur Robert Mueller sur l'enquête russe.
S'il concluait sur l'absence de preuve d'une collusion entre la Russie et l'équipe de M. Trump lors de la campagne présidentielle en 2016, il détaillait une série de pressions du président sur l'enquête qui pourraient constituer une entrave à la justice.
Mais pour "Mme Speaker", rompue aux batailles politiques, le pari était trop risqué. Selon elle, la procédure qui pourrait être acquittée par un Sénat contrôlé par les républicains est impopulaire et va renforcer la mobilisation des partisans du milliardaire. Elle pourrait finalement coûter aux démocrates la présidentielle de novembre 2020, alors qu'ils sont actuellement favoris des sondages.
C'est un des rares sujets sur lesquels Donald Trump est d'accord avec elle. "Ils disent tous que cela serait positif pour moi lors de l'élection", a affirmé mardi M. Trump qui a dénoncé une "chasse aux sorcières de caniveau".
Une conversation téléphonique en juillet entre le président américain et son homologue ukrainien a fait taire les réticences de Nancy Pelosi.
M. Trump est soupçonné d'avoir alors fait pression sur l'Ukraine pour tenter de nuire à l'ancien vice-président démocrate Joe Biden, qui pourrait être son adversaire en novembre 2020.
Troisième personnage de l'Etat après le président et le vice-président, elle connaît bien les arcanes du pouvoir. Elle avait été la première femme élue au perchoir de la Chambre basse du Congrès entre 2007 et 2011.
Depuis janvier, avec son homologue démocrate au Sénat Chuck Schumer, elle tient tête au tempétueux président républicain qui la prend régulièrement en exemple pour dénoncer l'establishment démocrate et les maux de Washington.
D'autres conservateurs dénoncent l'"arrogance" de cette épouse d'un homme d'affaires millionnaire.
Mère de cinq enfants, Nancy D'Alesandro est née le 26 mars 1940 à Baltimore dans une famille italo-américaine catholique. Son père et son frère ont été maires de cette grande ville industrielle du nord-est du pays.
Diplômée du Trinity College de Washington, elle s'installe ensuite à San Francisco avec son époux, Frank Pelosi, qui fait fortune.
Elle gravit les marches du parti démocrate et remporte à 47 ans sa première élection à la Chambre. En 2003, elle prend la tête de la minorité démocrate, avant d'accéder au perchoir.
A San Francisco, un bastion de la gauche démocrate, elle défend avec ferveur la protection des minorités sexuelles et du droit à l'avortement, et s'oppose à la politique migratoire de M. Trump.
Pour réussir dans le monde politique américain, il faut être capable de "prendre des coups", dit cette petite femme hyper active qui garde la forme en faisant de la marche rapide le long du Potomac.
Mais dans les rangs démocrates, son pouvoir a été menacé par la grogne de la jeune garde issue des élections de novembre 2018. Elle a accepté de limiter la durée de son mandat et a distribué plusieurs postes à responsabilité pour faire taire les critiques.
"Je ne me sens pas forcément haïe. Je me sens respectée. On ne me critiquerait pas si je n'étais pas efficace", avait-elle confié auparavant au magazine Elle.
"Je me vois comme une législatrice experte", notamment en grande partie responsable du passage houleux de la grande réforme de la santé de Barack Obama, et qui sait aussi facilement lever des millions de dollars pour les candidats démocrates aux élections parlementaires.
"C'est pour ça que les républicains me craignent", avait-elle lâché.