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Pour reprendre le titre de femme la plus puissante de la politique américaine, Nancy Pelosi a fait honneur à sa réputation d'habile stratège, en écrasant sans faire de vagues la fronde dans ses rangs démocrates.
Elle aura désormais besoin de tout ce sens tactique pour tenir tête au tempétueux président républicain Donald Trump.
A 78 ans, Nancy Pelosi a retrouvé en début d'après-midi jeudi le perchoir de la Chambre des représentants.
Un poste qu'elle connaît bien puisqu'elle avait déjà marqué l'histoire américaine en devenant la première femme présidente de la Chambre, ou "speaker", entre 2007 et 2010.
Troisième personnage de l'Etat après le président et le vice-président, la chef de la nouvelle majorité démocrate entame son mandat avec un premier défi à Donald Trump: le vote qui était prévu en fin d'après-midi de lois de financement temporaire qui pourraient permettre de débloquer --s'il les signait-- les administrations américaines paralysées par un "shutdown" partiel depuis le 22 décembre.
Entre Donald Trump et "Madame Speaker", c'est maintenant à qui baissera la garde le premier. Et ses soutiens ont peu de doutes sur l'issue du bras de fer.
"Personne n'a jamais gagné en pariant contre Nancy Pelosi", a affirmé sa fille, Alexandra, mercredi sur CNN. "Elle est du genre à vous arracher la tête sans que vous vous rendiez même compte que vous saignez", a-t-elle ironisé.
Donald Trump et Nancy Pelosi n'en sont pas à leur première joute. Le républicain en a fait un épouvantail de campagne électorale, qu'il cite à l'envi pour dénoncer l'establishment démocrate et les maux de Washington.
D'autres conservateurs dénoncent l'"arrogance" de cette épouse d'un homme d'affaires millionnaire.
Dans ses rangs mêmes, cette habituée des rouages de la politique a reçu de dures critiques lors des dernières élections parlementaires de novembre, lorsqu'une jeune garde progressiste a renié son autorité en allant jusqu'à jurer de ne pas voter pour elle comme "speaker".
Mais en acceptant de limiter la durée de son mandat et en distribuant plusieurs postes à responsabilité, elle a su finalement convaincre un nombre suffisant de rebelles.
"Je ne me sens pas forcément haïe. Je me sens respectée. On ne me critiquerait pas si je n'étais pas efficace", a-t-elle confié dans un entretien récent au magazine Elle.
"Je me vois comme une législatrice experte", notamment en grande partie responsable du passage houleux de la grande réforme de la santé de Barack Obama, et qui sait aussi facilement lever des millions de dollars pour les candidats démocrates aux élections parlementaires.
"C'est pour ça que les républicains me craignent", a-t-elle lâché.
Nancy Pelosi pourra, à la tête de sa majorité, bloquer le programme du président Trump.
Avec, comme bataille immédiate, leur opposition sur le mur à la frontière mexicaine censé endiguer l'immigration clandestine.
Plus important, la probabilité d'une procédure de destitution contre Donald Trump augmente grandement alors que les démocrates pourront ouvrir des enquêtes parlementaires sur les soupçons de collusion entre l'équipe de campagne du milliardaire et la Russie lors de la campagne présidentielle de 2016.
La septuagénaire s'est dite opposée à cette procédure d'"impeachment", expliquant que la question ne ferait que mobiliser les partisans du président. Mais un revirement n'est pas exclu, surtout si des éléments concrets à charge apparaissent. Et elle devra aussi faire face aux tiraillements au sein de ses troupes sur ce sujet.
Considérée comme une modérée dans sa circonscription de San Francisco, elle défend avec ferveur la protection des minorités sexuelles et du droit à l'avortement.
Mère de cinq enfants, Nancy D'Alesandro est née le 26 mars 1940 à Baltimore dans une famille italo-américaine catholique. Son père et son frère ont été maires de cette grande ville.
Diplômée du Trinity College de Washington, elle s'installe ensuite à San Francisco avec son époux, Frank Pelosi, qui fait fortune.
Elle gravit les marches du parti démocrate et remporte à 47 ans sa première élection à la Chambre. En 2003, elle devient la patronne de la minorité démocrate.
Pour réussir dans le monde politique américain, dit-elle, il faut être capable de "prendre des coups".
Elle aura désormais besoin de tout ce sens tactique pour tenir tête au tempétueux président républicain Donald Trump.
A 78 ans, Nancy Pelosi a retrouvé en début d'après-midi jeudi le perchoir de la Chambre des représentants.
Un poste qu'elle connaît bien puisqu'elle avait déjà marqué l'histoire américaine en devenant la première femme présidente de la Chambre, ou "speaker", entre 2007 et 2010.
Troisième personnage de l'Etat après le président et le vice-président, la chef de la nouvelle majorité démocrate entame son mandat avec un premier défi à Donald Trump: le vote qui était prévu en fin d'après-midi de lois de financement temporaire qui pourraient permettre de débloquer --s'il les signait-- les administrations américaines paralysées par un "shutdown" partiel depuis le 22 décembre.
Entre Donald Trump et "Madame Speaker", c'est maintenant à qui baissera la garde le premier. Et ses soutiens ont peu de doutes sur l'issue du bras de fer.
"Personne n'a jamais gagné en pariant contre Nancy Pelosi", a affirmé sa fille, Alexandra, mercredi sur CNN. "Elle est du genre à vous arracher la tête sans que vous vous rendiez même compte que vous saignez", a-t-elle ironisé.
Donald Trump et Nancy Pelosi n'en sont pas à leur première joute. Le républicain en a fait un épouvantail de campagne électorale, qu'il cite à l'envi pour dénoncer l'establishment démocrate et les maux de Washington.
D'autres conservateurs dénoncent l'"arrogance" de cette épouse d'un homme d'affaires millionnaire.
Dans ses rangs mêmes, cette habituée des rouages de la politique a reçu de dures critiques lors des dernières élections parlementaires de novembre, lorsqu'une jeune garde progressiste a renié son autorité en allant jusqu'à jurer de ne pas voter pour elle comme "speaker".
Mais en acceptant de limiter la durée de son mandat et en distribuant plusieurs postes à responsabilité, elle a su finalement convaincre un nombre suffisant de rebelles.
"Je ne me sens pas forcément haïe. Je me sens respectée. On ne me critiquerait pas si je n'étais pas efficace", a-t-elle confié dans un entretien récent au magazine Elle.
"Je me vois comme une législatrice experte", notamment en grande partie responsable du passage houleux de la grande réforme de la santé de Barack Obama, et qui sait aussi facilement lever des millions de dollars pour les candidats démocrates aux élections parlementaires.
"C'est pour ça que les républicains me craignent", a-t-elle lâché.
Nancy Pelosi pourra, à la tête de sa majorité, bloquer le programme du président Trump.
Avec, comme bataille immédiate, leur opposition sur le mur à la frontière mexicaine censé endiguer l'immigration clandestine.
Plus important, la probabilité d'une procédure de destitution contre Donald Trump augmente grandement alors que les démocrates pourront ouvrir des enquêtes parlementaires sur les soupçons de collusion entre l'équipe de campagne du milliardaire et la Russie lors de la campagne présidentielle de 2016.
La septuagénaire s'est dite opposée à cette procédure d'"impeachment", expliquant que la question ne ferait que mobiliser les partisans du président. Mais un revirement n'est pas exclu, surtout si des éléments concrets à charge apparaissent. Et elle devra aussi faire face aux tiraillements au sein de ses troupes sur ce sujet.
Considérée comme une modérée dans sa circonscription de San Francisco, elle défend avec ferveur la protection des minorités sexuelles et du droit à l'avortement.
Mère de cinq enfants, Nancy D'Alesandro est née le 26 mars 1940 à Baltimore dans une famille italo-américaine catholique. Son père et son frère ont été maires de cette grande ville.
Diplômée du Trinity College de Washington, elle s'installe ensuite à San Francisco avec son époux, Frank Pelosi, qui fait fortune.
Elle gravit les marches du parti démocrate et remporte à 47 ans sa première élection à la Chambre. En 2003, elle devient la patronne de la minorité démocrate.
Pour réussir dans le monde politique américain, dit-elle, il faut être capable de "prendre des coups".