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Au fil des années, le Royaume a réalisé des avancées significatives dans ce domaine. Un récent rapport publié conjointement par l'Unicef, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Banque mondiale, révèle une tendance baissière qui suscite l'espoir et l'optimisme chez les professionnels de la santé et les responsables politiques.
En effet, le taux de mortalité infantile au Maroc est passé de 64 décès pour 1.000 naissances en 1990 à seulement 10 décès pour 1.000 en 2022. Le nombre de décès est donc passé de 45.000 à 10.000 entre 1990 et 2022.
Les données du rapport indiquent également une amélioration significative concernant le taux de mortalité néonatale qui est passé de 29 à 11 décès pour 1.000 naissances entre 2000 et 2022, soit une réduction annuelle moyenne de 3,9%. En ce qui concerne le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, il est également en chute libre, puisqu’il est passé de 81 décès pour 1.000 naissances en 1990 à seulement 17 décès en 2022, soit une réduction annuelle remarquable de 4,8%.
Comme le démontre ledit rapport, au début des années 2000, le taux de mortalité infantile au Maroc était encore alarmant, avec un nombre important d'enfants ne dépassant pas leur cinquième anniversaire. Les principales causes de décès étaient souvent liées à des conditions évitables telles que la malnutrition, les maladies infectieuses et les complications à la naissance, qui étaient exacerbées par des lacunes dans l'accessibilité et la qualité des soins de santé.
Cependant, au cours des deux dernières décennies, grâce à des politiques de santé publique ciblées, à des investissements dans les infrastructures médicales, à l'éducation sanitaire et à des campagnes de vaccination efficaces, le Maroc a réussi à inverser la tendance. Les autorités concernées, en partenariat avec des organisations internationales et des ONG locales, ont lancé divers programmes visant à réduire la mortalité infantile et à améliorer la santé des mères et des enfants.
Plusieurs facteurs ont contribué à cette amélioration constante. Tout d'abord, les campagnes de sensibilisation ont joué un rôle crucial en éduquant les mères sur les bonnes pratiques de santé, notamment en matière d'allaitement maternel, d'hygiène, de nutrition et de vaccination. Ces programmes ont permis de démystifier les pratiques traditionnelles parfois préjudiciables et de promouvoir des comportements bénéfiques pour la santé infantile.
En outre, le renforcement des infrastructures médicales à travers le pays a permis d'assurer un meilleur accès aux soins de santé primaires et de réduire les disparités régionales en matière de santé. Des centres de santé ont été construits ou rénovés dans les zones rurales et éloignées, où l'accès aux services de santé était historiquement limité. Cette expansion des services de santé de base a été essentielle pour garantir que les enfants, quel que soit leur lieu de résidence, puissent bénéficier de soins médicaux essentiels.
Les résultats de ces efforts sont indéniables et les chiffres illustrent clairement les progrès accomplis et démontrent l'efficacité des politiques et des programmes mis en place pour sauver des vies et promouvoir la santé des enfants. Avec un engagement continu envers des politiques de santé publique efficaces, des investissements dans les infrastructures médicales et une collaboration étroite entre le gouvernement, la société civile et les partenaires internationaux, le pays peut espérer une nouvelle réduction du taux de mortalité infantile dans les années à venir.
Cependant, il est impératif de maintenir cet élan positif et de redoubler d'efforts. Parce que plusieurs défis subsistent encore. En effet, bien que la tendance soit à la baisse, le taux de mortalité infantile au Maroc reste encore trop élevé par rapport aux normes internationales, et des disparités persistent entre les zones urbaines et rurales ainsi qu'entre les différentes régions du pays.
De plus, certaines causes de mortalité infantile, telles que les complications liées à la prématurité et les malformations congénitales, nécessitent une attention accrue. Des investissements supplémentaires dans la santé maternelle, les soins néonatals et les services spécialisés sont nécessaires pour continuer à réduire ces décès évitables.
Contacté par nos soins, le pédiatre Anis Bouziad, nous explique que «le Maroc a fait beaucoup de progrès dans ce domaine». «Mais nous ne pouvons nous permettre de relâcher nos efforts», a-t-il souligné. Et de poursuivre : «les progrès sont encourageants, mais nous devons nous concentrer sur les régions les plus touchées et sur les causes de mortalité les plus prévenables».
En effet, une des difficultés majeures réside dans les disparités géographiques. Les zones rurales, souvent défavorisées en termes d'accès aux soins de santé, enregistrent des taux de mortalité infantile nettement plus élevés que celle des zones urbaines. Cette disparité met en évidence la nécessité d'une distribution plus équitable des ressources et des services médicaux à travers le pays.
En outre, certaines régions du Maroc connaissent des défis spécifiques liés à la santé maternelle et infantile. Les autorités sanitaires identifient la nécessité de renforcer les services néonatals et de mettre l'accent sur la prévention des maladies maternelles afin de réduire davantage le nombre de décès infantiles.
Dans cette optique, des experts en santé publique et des professionnels appellent à des investissements supplémentaires dans la santé maternelle, les soins néonatals et les services spécialisés. Ces investissements, affirment-ils, sont cruciaux pour continuer à faire reculer le taux de mortalité infantile et pour assurer un avenir plus sain pour les générations futures et garantir que chaque enfant ait la chance de survivre et de prospérer. En investissant dans la santé de nos enfants, nous investissons dans l'avenir du Maroc.
Mehdi Ouassat