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« Un gouvernement en fin de mandat, ou presque, qui annonce une feuille de route pour l’emploi, cela n’a qu’une seule explication, c’est que la majorité gouvernementale a fait chou blanc dans un secteur aussi vital que celui de l’emploi », a commenté un observateur avisé.
Cette majorité, rappelle-t-on, est composée de trois partis politiques, à savoir le RNI, dont le président, Aziz Akhannouch, se trouve être le chef du gouvernement, le PAM et le PI.
Il faut revenir cinq ans en arrière pour se rendre compte qu’il s’agit bel et bien d’un aveu d’échec. Dans le programme gouvernemental de 2021 à 2026, l’Exécutif a écrit noir sur blanc que «la triade santé-emploi-éducation reflète plus que jamais les grandes attentes des Marocains». Le gouvernement a promis de créer au moins 1 million de postes d'emploi net en cinq ans. Non que cette promesse n’ait pas été tenue, mais que les chiffres du chômage ont grimpé au cours de cette période, affichant des taux alarmants jamais atteints.
L’échec du gouvernement de Aziz Akhannouch à tenir ses promesses reflète l’absence totale d’une vision stratégique claire répondant aux défis structurels auxquels est confronté le marché du travail marocain. Malgré l'optimisme affiché au début de ce gouvernement, les chiffres et statistiques révélés indiquent que sa politique économique n'est toujours pas en mesure d'absorber le chômage croissant et d'offrir des opportunités d'emploi aux citoyens.
En effet, le taux de chômage a atteint 21,4% l’année dernière, contre 16,2% en 2014. Cette situation met en évidence les défis économiques et sociaux importants que rencontre le marché de l’emploi, affectant particulièrement les jeunes et les femmes.
Les dernières données du Haut-Commissariat au Plan (HCP) montrent une hausse générale du chômage, tant en milieu urbain qu’en milieu rural. Dans les zones urbaines, le taux de chômage est passé de 19,3% en 2014 à 21,2% en 2024. En milieu rural, une hausse encore plus marquée a été enregistrée, passant de 10,5% à 21,4%. Cette évolution confirme l’ampleur du phénomène, touchant divers secteurs du marché du travail.
En plus, tous les programmes d'emploi mis en place par le gouvernement se sont avérés inefficaces n’ayant aucun impact positif sur le marché du travail.
A titre d’exemple, le programme «Awrach», qui avait pour objectif d’assurer des emplois temporaires aux jeunes dans le cadre de projets locaux, a fait long feu en raison du manque de suivi et de financement adapté.
D’autres programmes destinés aux jeunes ont connu le même sort. Tel est le cas du programme Forsa, fortement critiqué parce qu’il ne prend pas en compte le contexte économique et social des jeunes entrepreneurs, ce qui a conduit à son échec à l’instar d’autres programmes comme Moukawalati. En plus, de nombreux candidats se disent «indignés» de ne pas avoir reçu le financement promis après avoir vu leur dossier sélectionné.
En un mot comme en mille, l'écart entre les engagements et les promesses du gouvernement et leur mise en œuvre effective a amené de nombreux jeunes à percevoir les programmes gouvernementaux comme déconnectés de la réalité économique et sociale.
En plus, cette annonce est foncièrement politique, car sans une politique économique productive solide, ladite annonce n’aurait pas un effet pervers. Lorsqu’un gouvernement promet la création d’emplois même temporaires, cela attire un grand nombre de personnes qui ne cherchaient pas activement du travail auparavant, c’est ce qu’a bien expliqué l’ancien Haut-Commissaire du plan, Ahmed Lahlimi, dans un entretien avec nos confrères de Média24.
Il a critiqué cette démarche basée purement sur des annonces politiques en déclarant en substance : « AZ chaque fois qu’on essaie de traiter le problème social par des annonces relatives à des perspectives d’emplois, plus ou moins aidés, soutenus ou subventionnés, sans base productive, il y a un appel d’air qui se fait. Et tous ceux qui, d’ordinaire, ne se portent pas sur le marché du travail, vont s’y mettre, parce qu’ils sont attirés par ces annonces qui leur donnent l’espoir de pouvoir bénéficier d’un emploi. Les personnes qui étaient découragées de l’emploi reviennent sur le marché, les personnes qui sont encore en cours d’études (lycée ou université) se mettent aussi sur le marché sans attendre de finir leur scolarité ou leurs études, surtout quand ils constatent que les jeunes diplômés sont encore au chômage. Ce qui fait augmenter le nombre de chômeurs faute d’une offre structurelle solide pouvant absorber cette nouvelle masse de demandeurs d’emplois ».
Mais, ce qui est encore plus grave dans cette annonce contenue dans le communiqué de la majorité, c’est qu’elle laisse entendre que les trois partis la composant sont convaincus, dès maintenant, de leur victoire lors des prochaines échéances. « Comment expliquer que la majorité dont le mandat expire dans moins d’un an annonce la mise en place d’une feuille de route pour l’emploi, alors qu’une telle feuille de route nécessite beaucoup de temps pour sa conception et sa mise en œuvre ? », s’interroge notre source avant d’ajouter : «Les partis de la majorité passent sous silence que c’est le peuple marocain qui prononce en fin de compte son verdict, et n’ont pas de ce fait la mesure de l’audience des autres partis du champ politique qui seront de toute évidence de redoutables adversaires».
Mourad Tabet