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"Penalty decision, foul by number 17" (Penalty accordé, faute du numéro 17). Lors de l'entrée en lice très attendue du Real Madrid face au club égyptien d'Al-Ahly mercredi (4-1), l'arbitre uruguayen Andrés Cabrera a pu directement communiquer sa décision aux spectateurs. Un procédé déjà utilisé dans le football américain mais encore inédit dans le monde du ballon rond.
Le milieu de terrain d'Al-Ahly Amr El Solia venait de commettre une faute sur l'attaquant du Real Vinicius (84e). Après avoir fait appel à ses assistants vidéo, avec qui les échanges sont restés confidentiels, l'arbitre a fait son annonce au public grâce à son micro connecté aux haut-parleurs du stade.
Testée pour la première fois en 2016 au cours du Mondial des clubs avant d'être généralisée, la VAR, censée aider les arbitres et réduire leurs potentielles erreurs, est rapidement entrée dans les moeurs. Mais joueurs, entraîneurs et spectateurs se plaignent régulièrement d'un manque de communication et souhaitent que les décisions leur soient expliquées.
L'expérience tentée au Mondial des clubs, du 1er au 11 février, est supposée y remédier. Elle fait suite à l'autorisation accordée en janvier par l'International Board (Ifab), gardien des règles du football, et pourrait, en "fonction des résultats", être reproduite lors la Coupe du monde U-20 en Indonésie (du 20 mai au 11 juin) et la Coupe du monde féminine, en Australie et Nouvelle-Zélande l'été prochain, selon la Fédération internationale de football (Fifa).
"Nous avons décidé d'organiser cet essai car nous avons reçu plusieurs retours nous demandant de rendre les décisions prises après intervention de la VAR plus compréhensibles pour l'ensemble des acteurs du football. C'est le début, la première fois que nous le faisons, donc ce n'est peut-être pas parfait, mais je suis convaincu que le résultat sera positif", a déclaré le président de la commission des arbitres de la Fifa Pierluigi Collina, après les trois premiers matches du Mondial des clubs.
Lors du premier match entre Al Alhy et Auckland City (3-0), le 1er février, le Chinois Ma Ning était ainsi devenu le premier arbitre de football à expliquer une décision prise à l'aide de la VAR au public.
Après un tacle du défenseur Adam Mitchell sur l'attaquant Taher Mohamed à la limite de la surface (90+7), susceptible d'entraîner un penalty, l'arbitre avait fait appel à l'assistance vidéo. Il avait finalement annoncé au public un coup franc pour Al-Ahly, la faute n'ayant pas été commise dans la surface, tout en excluant le joueur du club néo-zélandais, coupable d'avoir annihilé une action de but.
"On pense aux spectateurs présents dans le stade, mais aussi aux personnes qui suivent la rencontre sur un écran", a également expliqué Pierluigi Collina.
Si les propos de l'arbitre chinois étaient peu audibles pour les téléspectateurs, des améliorations techniques ont visiblement été apportées, les propos de l'arbitre du match Real Madrid-Al Alhy étant eux parfaitement compréhensibles.
Cette évolution, comme la VAR elle-même, est toutefois loin de faire l'unanimité.
"Ces dix dernières années, on n'a vu que des changements de règles et d'interprétations. Ce que le téléspectateur demande, c'est plus de cohérence dans la VAR, qu'une faute sifflée en Allemagne soit la même qu'en Espagne. Il veut de la clarté", a déclaré à l'AFP Eduardo Iturralde González, un ex-arbitre qui a dirigé le plus de matches du championnat espagnol (192).
"Si vous devez expliquer quelque chose, c'est parce que le spectateur est perdu par tant de changements de règles. Je pense que le football n'a pas à copier la NFL, ce sont des sports différents, des cultures différentes", a ajouté l'ancien officiel.