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Toujours coller à Donald Trump sans s'aliéner totalement les alliés des Etats-Unis ébranlés par sa politique étrangère: depuis un an, le secrétaire d'Etat Mike Pompeo se maintient sur cette ligne de crête, malgré des résultats mitigés sur ses dossiers-clés, la Corée du Nord et l'Iran.
Influent directeur de la CIA après l'arrivée de l'homme d'affaires à la Maison Blanche, ce "faucon" venu de l'aile droite du parti républicain a rapidement gagné la confiance d'un président inexpérimenté sur la scène internationale.
A la fois imposant et affable, l'ex-élu du Kansas, 55 ans, maîtrise ses prises de parole, pour ne pas faire d'ombre à Donald Trump et éviter toute divergence visible avec le verbe présidentiel. C'est sa manière à lui de résoudre l'impossible équation: comment travailler avec ce patron impulsif et imprévisible.
Dans les rangs républicains, nombreux apprécient l'intelligence politique de ce fervent chrétien évangélique, qui ne perd pas une occasion de mentionner la Bible ouverte qui trône sur son bureau.
Et sa capacité à faire la synthèse entre les instincts trumpistes et une ligne conservatrice plus traditionnelle, notamment lorsqu'il s'agit d'afficher sa fermeté face à la Russie, ne manque pas de nourrir la chronique de ses supposées ambitions politiques au plus haut niveau.
Lorsqu'il prend ses fonctions le 26 avril 2018 à la tête de la diplomatie américaine, succédant à Rex Tillerson qui entretenait des relations houleuses avec Donald Trump, l'ancien militaire doit d'emblée porter le retrait de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, et le rapprochement inattendu avec une Corée du Nord désormais dotée de l'arme atomique.
Mike Pompeo s'approprie ces deux axes emblématiques de la présidence Trump. Quitte à se désintéresser d'autres points chauds de la planète, qui ne sont pas dans l'écran radar du milliardaire républicain -- ce qui lui a valu, au sein de la communauté diplomatique, le surnom de "ministre pour l'Iran et la Corée du Nord".
Un an plus tard, ces deux dossiers semblent s'être enlisés.
Après avoir dénoncé ses méthodes de "gangster", Pyongyang vient de réclamer sa mise à l'écart des tractations sur la dénucléarisation après l'échec du deuxième sommet entre Donald Trump et Kim Jong Un.
Quant à l'Iran, la République islamique n'a rempli à ce jour aucune des douze conditions draconiennes énoncées en mai dernier par Mike Pompeo pour renouer avec l'ennemi numéro un des Etats-Unis, malgré des sanctions américaines toujours plus dures.
"L'objectif est d'avoir une coalition mondiale contre l'Iran", estime un diplomate européen. "Jusqu'ici, c'est un échec total", ajoute-t-il avec satisfaction, tant le retrait de Washington de l'accord censé empêcher Téhéran de fabriquer la bombe a ulcéré le Vieux Continent.
"Coalition", le ministre des Affaires étrangères n'a pourtant que ce mot à la bouche pour décrire la stratégie américaine. Contre l'Iran et la Corée du Nord, mais aussi contre le Vénézuélien Nicolas Maduro ou le groupe jihadiste Etat islamique.
Car Mike Pompeo endosse la délicate tâche de théoriser une doctrine Trump en politique étrangère, cette "Amérique d'abord" qui résonne aux oreilles de ses alliés comme une Amérique de plus en plus seule.
Les Etats-Unis du président septuagénaire, accusé d'unilatéralisme, abandonnent leurs amis et leur leadership mondial? "Tout le contraire", il veut "bâtir un nouvel ordre libéral", affirme sans ciller le secrétaire d'Etat dans un discours à Bruxelles en décembre, tout en dressant, dans le même souffle, un réquisitoire sans merci contre le multilatéralisme "trop souvent vu comme une fin en soi", ses institutions et ses traités.
Le locataire de la Maison Blanche annonce, sans prévenir personne, le retrait américain de Syrie? "L'Amérique ne se désengage pas", car "quand l'Amérique se désengage, le chaos suit", réplique-t-il en janvier au Caire.
Difficile toutefois de dissiper le malaise des alliés, parfois personnellement malmenés par Donald Trump. "Je n'ai pas souvenir d'une période où les relations transatlantiques étaient si détériorées", lâche un diplomate occidental.
C'est d'ailleurs lorsqu'il doit rendre présentables certaines positions controversées du président que ce politique pourtant chevronné laisse exploser son agacement devant les médias.
L'AFP a été parmi les premières à en faire l'expérience. La veille du premier sommet Trump-Kim, en juin à Singapour, Mike Pompeo martèle que "la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne est le seul résultat que les Etats-Unis accepteront".
Mais dans la déclaration finale de la rencontre, nulle trace des mots "vérifiable et irréversible". Pourquoi?, demande le lendemain un journaliste de l'AFP au ministre. "Vous avez tort", "vous jouez sur les mots", "je trouve la question insultante et ridicule", "ce n'est pas utile" de "dire des choses stupides", s'emporte-t-il.
L'esclandre sera suivi d'autres avec la presse.
Influent directeur de la CIA après l'arrivée de l'homme d'affaires à la Maison Blanche, ce "faucon" venu de l'aile droite du parti républicain a rapidement gagné la confiance d'un président inexpérimenté sur la scène internationale.
A la fois imposant et affable, l'ex-élu du Kansas, 55 ans, maîtrise ses prises de parole, pour ne pas faire d'ombre à Donald Trump et éviter toute divergence visible avec le verbe présidentiel. C'est sa manière à lui de résoudre l'impossible équation: comment travailler avec ce patron impulsif et imprévisible.
Dans les rangs républicains, nombreux apprécient l'intelligence politique de ce fervent chrétien évangélique, qui ne perd pas une occasion de mentionner la Bible ouverte qui trône sur son bureau.
Et sa capacité à faire la synthèse entre les instincts trumpistes et une ligne conservatrice plus traditionnelle, notamment lorsqu'il s'agit d'afficher sa fermeté face à la Russie, ne manque pas de nourrir la chronique de ses supposées ambitions politiques au plus haut niveau.
Lorsqu'il prend ses fonctions le 26 avril 2018 à la tête de la diplomatie américaine, succédant à Rex Tillerson qui entretenait des relations houleuses avec Donald Trump, l'ancien militaire doit d'emblée porter le retrait de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, et le rapprochement inattendu avec une Corée du Nord désormais dotée de l'arme atomique.
Mike Pompeo s'approprie ces deux axes emblématiques de la présidence Trump. Quitte à se désintéresser d'autres points chauds de la planète, qui ne sont pas dans l'écran radar du milliardaire républicain -- ce qui lui a valu, au sein de la communauté diplomatique, le surnom de "ministre pour l'Iran et la Corée du Nord".
Un an plus tard, ces deux dossiers semblent s'être enlisés.
Après avoir dénoncé ses méthodes de "gangster", Pyongyang vient de réclamer sa mise à l'écart des tractations sur la dénucléarisation après l'échec du deuxième sommet entre Donald Trump et Kim Jong Un.
Quant à l'Iran, la République islamique n'a rempli à ce jour aucune des douze conditions draconiennes énoncées en mai dernier par Mike Pompeo pour renouer avec l'ennemi numéro un des Etats-Unis, malgré des sanctions américaines toujours plus dures.
"L'objectif est d'avoir une coalition mondiale contre l'Iran", estime un diplomate européen. "Jusqu'ici, c'est un échec total", ajoute-t-il avec satisfaction, tant le retrait de Washington de l'accord censé empêcher Téhéran de fabriquer la bombe a ulcéré le Vieux Continent.
"Coalition", le ministre des Affaires étrangères n'a pourtant que ce mot à la bouche pour décrire la stratégie américaine. Contre l'Iran et la Corée du Nord, mais aussi contre le Vénézuélien Nicolas Maduro ou le groupe jihadiste Etat islamique.
Car Mike Pompeo endosse la délicate tâche de théoriser une doctrine Trump en politique étrangère, cette "Amérique d'abord" qui résonne aux oreilles de ses alliés comme une Amérique de plus en plus seule.
Les Etats-Unis du président septuagénaire, accusé d'unilatéralisme, abandonnent leurs amis et leur leadership mondial? "Tout le contraire", il veut "bâtir un nouvel ordre libéral", affirme sans ciller le secrétaire d'Etat dans un discours à Bruxelles en décembre, tout en dressant, dans le même souffle, un réquisitoire sans merci contre le multilatéralisme "trop souvent vu comme une fin en soi", ses institutions et ses traités.
Le locataire de la Maison Blanche annonce, sans prévenir personne, le retrait américain de Syrie? "L'Amérique ne se désengage pas", car "quand l'Amérique se désengage, le chaos suit", réplique-t-il en janvier au Caire.
Difficile toutefois de dissiper le malaise des alliés, parfois personnellement malmenés par Donald Trump. "Je n'ai pas souvenir d'une période où les relations transatlantiques étaient si détériorées", lâche un diplomate occidental.
C'est d'ailleurs lorsqu'il doit rendre présentables certaines positions controversées du président que ce politique pourtant chevronné laisse exploser son agacement devant les médias.
L'AFP a été parmi les premières à en faire l'expérience. La veille du premier sommet Trump-Kim, en juin à Singapour, Mike Pompeo martèle que "la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne est le seul résultat que les Etats-Unis accepteront".
Mais dans la déclaration finale de la rencontre, nulle trace des mots "vérifiable et irréversible". Pourquoi?, demande le lendemain un journaliste de l'AFP au ministre. "Vous avez tort", "vous jouez sur les mots", "je trouve la question insultante et ridicule", "ce n'est pas utile" de "dire des choses stupides", s'emporte-t-il.
L'esclandre sera suivi d'autres avec la presse.