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Respectée pour son intransigeance, la Danoise Margrethe Vestager est l'une des commissaires les plus en vue à Bruxelles, mais son veto à l'union Siemens-Alstom risque de compromettre ses ambitions européennes.
Une fois n'est pas coutume, l'élégante quinquagénaire, grande, cheveux courts poivre et sel, yeux bleu-vert, n'a pas mis à l'amende mercredi un géant de la Silicon Valley, mais a brandi son veto à la création d'un champion européen du rail né d'un mariage franco-allemand.
Responsable depuis fin 2014 de l'un des portefeuilles les plus importants à la Commission européenne, celui de la concurrence, elle dispose, contrairement à beaucoup de ses collègues, d'un réel pouvoir de sanction.
Et jusqu'ici, celle qui aurait en partie inspiré la très populaire série télévisée danoise "Borgen, une femme au pouvoir" avait su s'en servir sans susciter la critique en Europe.
Elle avait démontré l'utilité de la Commission, considérée par ses détracteurs comme trop technocratique et trop faible face aux lobbies.
Son tableau de chasse comprend une liste impressionnante d'entreprises américaines: Amazon, Apple, Google, Starbucks, McDonald's... ce qui lui a valu le courroux de Donald Trump, le président américain l'accusant de détester les Etats-Unis.
Elle a ainsi sommé Apple, à l'été 2016, de rembourser 13 milliards d'euros d'arriérés d'impôts à l'Irlande, et donné deux ans plus tard à Google une amende pour abus de position dominante, d'un montant record de 4,34 milliards d'euros.
Très appréciée des médias, cette fille de pasteurs luthériens et épouse d'un professeur de mathématiques donne l'impression d'être accessible.
Elle accueille avec simplicité les journalistes dans son bureau, décoré de ses photos de famille - sur lesquelles l'on peut voir ses trois filles - et de tableaux originaux, dont deux de l'artiste danoise Kristina Gordon qui représentent des créatures imaginaires joyeuses.
"Ses collaborateurs l'aiment beaucoup. Elle entretient des rapports très peu hiérarchiques", confie une source qui travaille au même étage.
Parfois surnommée "Margrethe III", une allusion à la reine du Danemark Margrethe II, cette diplômée en sciences politiques avait été en 1998, à l'âge de 29 ans, la femme la plus jeune à devenir ministre dans son pays, chargée de l'Education.
Sous son impulsion, son parti social-libéral avait doublé son score aux législatives de 2011.
Dans un entretien à l'AFP fin novembre, elle n'avait pas caché son désir d'obtenir un deuxième mandat de commissaire, bottant en touche toute question sur une éventuelle présidence de la Commission, après les élections européennes de mai 2019.
Or, en interdisant l'union Siemens-Alstom, ardemment défendue par Berlin et Paris, elle s'est aliéné un soutien de poids, celui du président français Emmanuel Macron.
"Sa marge de manoeuvre était limitée. En respectant le droit européen de la concurrence, elle prenait un risque politique", a commenté Eric Maurice, de la Fondation Robert Schuman.
Elle s'est en tous cas attiré les foudres du chef de file de la droite européenne, l'Allemand Manfred Weber, qui brigue la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission.
"Grave erreur", a-t-il lancé. Ce veto pourrait amoindrir les chances de cette potentielle rivale si elle était désignée candidate par les Libéraux européens.
Mais cette fermeté lui permettra peut-être de passer pour la championne de la défense des intérêts des petits pays.
Pour rester à Bruxelles, Margrethe Vestager doit en tous cas surmonter un obstacle de taille : elle est dans l'opposition au gouvernement dirigé par Lars Løkke Rasmussen, qui désignera le futur commissaire danois.
En novembre, elle avait plaidé pour une prochaine Commission européenne "plus diverse", avec des membres "d'âge, de sexe et d'origine différents". Et d'ajouter: "Car c'est la meilleure façon de vous empêcher de reproduire toujours le même schéma de pensée".
Une fois n'est pas coutume, l'élégante quinquagénaire, grande, cheveux courts poivre et sel, yeux bleu-vert, n'a pas mis à l'amende mercredi un géant de la Silicon Valley, mais a brandi son veto à la création d'un champion européen du rail né d'un mariage franco-allemand.
Responsable depuis fin 2014 de l'un des portefeuilles les plus importants à la Commission européenne, celui de la concurrence, elle dispose, contrairement à beaucoup de ses collègues, d'un réel pouvoir de sanction.
Et jusqu'ici, celle qui aurait en partie inspiré la très populaire série télévisée danoise "Borgen, une femme au pouvoir" avait su s'en servir sans susciter la critique en Europe.
Elle avait démontré l'utilité de la Commission, considérée par ses détracteurs comme trop technocratique et trop faible face aux lobbies.
Son tableau de chasse comprend une liste impressionnante d'entreprises américaines: Amazon, Apple, Google, Starbucks, McDonald's... ce qui lui a valu le courroux de Donald Trump, le président américain l'accusant de détester les Etats-Unis.
Elle a ainsi sommé Apple, à l'été 2016, de rembourser 13 milliards d'euros d'arriérés d'impôts à l'Irlande, et donné deux ans plus tard à Google une amende pour abus de position dominante, d'un montant record de 4,34 milliards d'euros.
Très appréciée des médias, cette fille de pasteurs luthériens et épouse d'un professeur de mathématiques donne l'impression d'être accessible.
Elle accueille avec simplicité les journalistes dans son bureau, décoré de ses photos de famille - sur lesquelles l'on peut voir ses trois filles - et de tableaux originaux, dont deux de l'artiste danoise Kristina Gordon qui représentent des créatures imaginaires joyeuses.
"Ses collaborateurs l'aiment beaucoup. Elle entretient des rapports très peu hiérarchiques", confie une source qui travaille au même étage.
Parfois surnommée "Margrethe III", une allusion à la reine du Danemark Margrethe II, cette diplômée en sciences politiques avait été en 1998, à l'âge de 29 ans, la femme la plus jeune à devenir ministre dans son pays, chargée de l'Education.
Sous son impulsion, son parti social-libéral avait doublé son score aux législatives de 2011.
Dans un entretien à l'AFP fin novembre, elle n'avait pas caché son désir d'obtenir un deuxième mandat de commissaire, bottant en touche toute question sur une éventuelle présidence de la Commission, après les élections européennes de mai 2019.
Or, en interdisant l'union Siemens-Alstom, ardemment défendue par Berlin et Paris, elle s'est aliéné un soutien de poids, celui du président français Emmanuel Macron.
"Sa marge de manoeuvre était limitée. En respectant le droit européen de la concurrence, elle prenait un risque politique", a commenté Eric Maurice, de la Fondation Robert Schuman.
Elle s'est en tous cas attiré les foudres du chef de file de la droite européenne, l'Allemand Manfred Weber, qui brigue la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission.
"Grave erreur", a-t-il lancé. Ce veto pourrait amoindrir les chances de cette potentielle rivale si elle était désignée candidate par les Libéraux européens.
Mais cette fermeté lui permettra peut-être de passer pour la championne de la défense des intérêts des petits pays.
Pour rester à Bruxelles, Margrethe Vestager doit en tous cas surmonter un obstacle de taille : elle est dans l'opposition au gouvernement dirigé par Lars Løkke Rasmussen, qui désignera le futur commissaire danois.
En novembre, elle avait plaidé pour une prochaine Commission européenne "plus diverse", avec des membres "d'âge, de sexe et d'origine différents". Et d'ajouter: "Car c'est la meilleure façon de vous empêcher de reproduire toujours le même schéma de pensée".