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Officiellement, l’État libanais n’a pas réagi à des prises de position considérées dans l’ensemble comme étant une tentative de pression diplomatique de la part des bailleurs de fonds d’Abou Moussa au moment où les États-Unis entreprennent de nouvelles démarches en vue d’une relance du processus de paix au Proche-Orient.
Il n’y a pas eu non plus de réaction officielle aux explications quelque peu confuses qu’Abou Moussa et d’autres responsables palestiniens ont avancé hier, laissant entendre en clair que tout peut être réglé par voie de dialogue entre l’État libanais et les organisations palestiniennes concernées.
Officieusement cependant, on fait savoir du côté libanais que la décision de désarmer les bases situées hors des camps, prise à l’unanimité des participants à la table de dialogue en 2006, est tout simplement non négociable et que Beyrouth rejette d’emblée tout lien entre ce dossier et celui de l’amélioration des conditions de vie des réfugiés palestiniens au Liban. Mais la solidité de la position libanaise à ce sujet reste naturellement tributaire de l’attitude de la minorité parlementaire, laquelle n’a pas fait preuve d’empressement, ces deux derniers jours, pour répliquer aux propos d’Abou Moussa.
En tout état de cause, il est pratiquement certain que ce nouveau développement au sujet des bases palestiniennes hors des camps va s’inviter au menu de la réunion du Conseil des ministres prévue ce soir. Il sera alors possible de connaître le point de vue des ministres du 8 Mars.
Du côté du 14 Mars, on apprend que certains ministres de ce camp ont l’intention d’insister notamment sur le rejet de toute forme de retour aux fameux comités de coordination libano-palestiniens des années soixante-dix, dont on avait amèrement expérimenté les méfaits sur la souveraineté, mais aussi la stabilité du Liban. Un autre sujet d’importance censé faire l’objet d’une discussion au cours de cette réunion du gouvernement se rapporte aux élections municipales prévues au printemps prochain, mais dont la tenue dans les délais reste plus que jamais incertaine.
Tout d’abord, on apprenait hier soir que la discussion du projet de réforme électorale pour le scrutin municipal que doit présenter aujourd’hui le ministre de l’Intérieur, Ziyad Baroud, serait en passe d’être elle-même ajournée.
Comme le temps presse et que les amendements prévus par M. Baroud, comme par exemple la division des grandes municipalités en plusieurs circonscriptions, l’adoption de la proportionnelle dans les villes et l’élection du président et du vice-président du conseil municipal au suffrage universel, rencontrent de nombreuses réserves, il n’est pas sûr que le débat puisse être tranché dans les délais.
Toutefois, M. Baroud semble conscient du problème et ne souhaite surtout pas que lui soit imputable la moindre responsabilité dans l’éventualité d’un report du scrutin, d’autant que certains acteurs semblent pousser les choses dans cette direction.
En gros, à en croire des sources bien informées, les principaux partisans de la tenue des municipales à la date prévue sont le président de la République, Michel Sleiman, le Premier ministre, Saad Hariri, et le général Michel Aoun, qui s’estime en position d’emporter un certain nombre de conseils municipaux dans les régions chrétiennes. Certes, cela ne signifie pas que les autres parties, à savoir les chrétiens du 14 Mars, le PSP et les partis chiites, fassent bloc en faveur d’un report du scrutin. Les premiers semblent effrayés quelque peu par la démobilisation de leur base électorale ces jours-ci, mais c’est principalement Amal et le Hezbollah qui ont tout à craindre d’une confrontation municipale qui, contrairement aux élections législatives, les contraint à ce qu’ils s’efforcent très souvent d’éviter, le face-à-face. On se souvient de la bataille homérique de Tyr aux municipales de 2004 lorsque le président de la Chambre et chef d’Amal, Nabih Berry, a dû rameuter in extremis l’importante minorité chrétienne de cette ville pour être en mesure de conserver ce bastion, l’un des derniers qui lui sont restés après les razzias du grand frère. Voulant lui aussi éviter une confrontation interchiite, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a plaidé dans son discours de vendredi dernier pour une année de pacification et d’entente, ce que les analystes ont traduit par une invitation à reporter les élections.