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Contacté hier par « Libé », le coordinateur de ce Bloc, Mustapha Bouzari, a affirmé que son mouvement avait adressé, lundi dernier, une lettre au Premier ministre Abbas El Fassi, dans laquelle il exprime sa « vive protestation » contre « les fausses promesses » de l’actuel gouvernement. Le responsable de ce Bloc rappelle que, à l’issue de la grève de la faim de 16 jours observée en mai 2009, des promesses avaient été données par le gouvernement pour la mise en œuvre du plan d’intégration dans la Fonction publique des anciennes victimes de la détention politique. « Cela fait maintenant à peu près un an, en vain », font constater les protestataires. Ces derniers devaient tenir, hier mardi à Rabat, un sit-in devant le siège du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH), annulé en dernière minute. Motif invoqué ? A l’issue d’une réunion avec le secrétaire général du CCDH, Mahjoub EL Hiba, des « promesses » auront été données aux membres dirigeants du Bloc pour renoncer à ce sit-in. Selon M. Bouzari, le SG du CCDH aurait annoncé à ses interlocuteurs que la mise en œuvre du plan de leur intégration allait se faire dans le courant du mois de mars 2010. « Les promesses n’engagent que ceux qui veulent bien y croire », doute le coordinateur du mouvement, ajoutant que «la balle est plutôt dans le camp du gouvernement ».
En se félicitant de l’approche élaborée par le CCDH pour leur intégration, les contestataires se veulent méfiants quant à la volonté du gouvernement de la concrétiser sur le terrain. Pour faire valoir leurs revendications, les protestataires envisagent un plan en plusieurs actes pour monter la pression sur l’actuel Exécutif. Ainsi annoncent-ils, une série de sit-in au cours du mois d’avril, qui seront couronnés, à la fin du même mois, par « une grande marche populaire à partir du siège du CCDH en direction de celui du Premier ministre Abbas El Fassi ». Et ce n’est pas tout … Les sit-in se tiendront, au-delà du siège de la Primature, devant ceux de la représentation de l’ONU et de la Délégation de l’Union européenne à Rabat.
Reste que cette escalade annoncée risque d’être entravée par les profondes divergences apparues au sein même du Forum sur son timing jugé inapproprié et sur la manière de la conduire. Interrogé par « Libé », le président du Forum n’a pas caché sa désapprobation. Question « timing », Mustapha Manouzi affirme que le temps de cette escalade a été mal choisi . Ce responsable invoque d’autres échéances cruciales pour faire valoir les revendications des victimes, avec lesquelles il se déclare toutefois « solidaire ». Il cite à titre d’exemple l’imminent Forum de Genève sur les droits de l’Homme. Question de forme, M. Manouzi n’a pas caché là encore son désaccord. Il ne serait pas non plus d’accord que la décision de l’escalade soit décidée en dehors du bureau exécutif du Forum, la plus haute instance décisive de son ONG.
Mais il y a un autre son de cloche. Le coordinateur du Bloc, Mustapha Bouzari, explique cet « unilatéralisme » par le fait que « le Forum n’ait pas voulu prendre la décision de l’escalade depuis l’année 2007 ». Le responsable du mouvement va encore plus loin en martelant que le bureau exécutif n’aurait aucun « rapport » avec la question. « C’est notre droit le plus absolu de faire aboutir nos revendications, fût-ce même en dehors du bureau exécutif du Forum », a défié M.Bouzari, ajoutant que son Bloc « n’en peut plus d’attendre ».
C’est, donc, en rangs dispersés que le Forum s’engage dans cette bataille. Si les membres du Bloc semblent ne pas accorder d’intérêt à cette question, d’autres au sein du Forum n’hésitent pas à exprimer leur crainte quant au risque de voir apparaître des fissures au sein de la forteresse Forum Vérité et Justice. « C’est le tribut à payer pour le pluralisme », semble tempérer le président du Forum, tout en invitant le Bloc à revenir à la table du Forum s’il veut mieux défendre la justesse de la cause.