-
A New York, le prix des œufs s'emballe, le système D aussi
-
L'industrie automobile européenne demande plus de flexibilité dans l'introduction des normes CO2
-
Une météorite martienne lève le voile sur la formation des continents terrestres
-
Le recours à l'IA connaît une "augmentation fulgurante" parmi les étudiants britanniques
L'élaboration des cartes, mises au point par des chercheurs en théorie des réseaux de l’Institut des systèmes complexes de Nouvelle-Angleterre (NESCI) et basées sur des méthodes mathématiques complexes, repose sur une hypothèse assez simple: les violences entre communautés dépendent essentiellement de la géographie, et surtout du chevauchement des frontières ethniques, politiques et topographiques.
Selon l’équipe de chercheurs, les violences entre ethnies se font rares quand une des deux conditions suivantes est remplie: soit les deux communautés sont très bien intégrées et il n’y a pas de domination de l’une sur l’autre, soit les frontières politiques ou naturelles correspondent aux frontières de peuplement.
Cependant, quand il n’y a pas cette correspondance, les tensions ont plus de chance d’apparaître comme l’explique Bar-Yam, le professeur ayant dirigé les recherches:
«Les violences surgissent en raison de la structure des frontières entre les groupes, et moins de conflits inhérents entre les groupes.»
Aussi réducteur que cela puisse paraître, Wired montre que cette approche a fonctionné pour la Suisse, tout comme cela avait marché pour la Yougoslavie et l’Inde dans un papier publié en 2007 dans la revue Science. Pour la Suisse, pays connu pour sa prospérité et sa stabilité politique malgré la présence de trois cultures différentes (française, allemande et italienne), le modèle évalue la probabilité que des violences interethniques apparaissent dans chaque région.
Selon Bar-Yam, les risques de violence en Suisse ont été atténués avec la création des cantons. Toutefois, en raison de différences linguistiques fortes, il reste des tensions dans le nord-ouest, où le Jura forme une frontière très poreuse entre des communautés francophone et germanophone. Et comme le modèle l’indique, il y a bien eu des violences dans cette région au début des années 1970.
Bar-Yam espère que la méthode pourra être appliquée à d’autres pays, et qu'elle sera utile pour mieux comprendre certains enjeux géopolitiques. «La violence ne vient pas juste des gens mauvais», conclut-il.