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Ils débarquent de leurs instituts et établissements parfois prestigieux. Alors que leurs copains de promo se préparaient une place douillette dans une entreprise de second ordre, ils ont choisi l'aventure, la vraie, en débarquant dans une grande firme. Considérés comme des illuminés par leurs parents et amis, ils ont fait le choix d'y fourbir leurs premières armes. Avouez qu'être stagiaire est bel et bien une grande expérience ! Certains ont jeté leur dévolu sur Casablanca par hasard, comme Hamza, 24 ans, venu de nos provinces sahariennes. «Ce n'était pas un véritable choix, juste une opportunité qui s'est présentée et que j'ai saisie!», explique-t-il.
D'autres avaient cette destination en tête depuis longtemps: «J'étais prêt à accepter n'importe quoi pour revenir, ici, explique Nadia, 22 ans, qui cumulait déjà deux séjours en entreprise. Je préférais valoriser autant mon expérience que mon CV».
En effet, le choix du stage relève parfois d'une véritable stratégie, car passer par la «case stage» semble désormais moins une option qu'une obligation.
L'engouement actuel a démarré avec la hausse du chômage ces dernières années. Les entreprises exigeaient un certain niveau d'expérience dans leur recrutement de jeunes diplômés, cependant, aucune ne souhaitait leur donner la chance d'en acquérir. Comment faire alors pour accéder au marché du travail en sortant d'une école supérieure ? Les stages sont alors devenus monnaie courante, et se sont développés à grande vitesse: l'expérience allait désormais s'acquérir pendant la formation.
Amina, étudiante dans une école de marketing, approuve le fait que les écoles de commerce incitent les étudiants à partir au cours de leurs études: «Le marketing ne s'apprend pas dans les livres. Ce sont des métiers où l'on est amené à voyager. Si on ne fait pas de stage dans les grandes entreprises, on est grillé!». Motivée, Amina a commencé ses recherches un an à l'avance, et a envoyé près de 100 CV.
Entre la fin du printemps et le début de l’été, c’est la saison…des stagiaires. Ils débarquent dans les entreprises, leur convention sous le bras (pas toujours le cas), avec une mission : découvrir l’entreprise et le monde du travail. « Prendre sous son aile un stagiaire, est un vrai travail de management», explique M. Madani, encadreur à Casablanca.
Dans les années 70, on faisait un stage pour découvrir la vie en entreprise et on liait la théorie à la pratique. Un stage était considéré comme un plus pour entrer dans le monde du travail. Les années ont passé et avec elles la crise des années 80 qui a vu le chômage augmenter, le travail devenir précaire, la mondialisation des échanges s'affirmer, l'entreprise se transformer avec les exigences des actionnaires et la valeur "travail" changer de sens... Les stagiaires sont devenus une main d'œuvre bon marché et les stages d’emploi déguisés.