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Selon M’hamed Sebki, directeur du marché de gros des fruits et légumes de Casablanca : «Ces augmentations des prix sont dues au sous-approvisionnement du marché en tomate de saison produite en plein champ à cause des intempéries qu’a connues le Maroc dernièrement». M. Sebki fait allusion aux récentes pluies qui ont causé des dégâts considérables dans certaines régions, notamment la région du Souss, première zone de production et d’exportation de ce produit. Selon lui, seule la culture sous-serre a été épargnée. Reste que la superficie de cette dernière est très limitée et incapable de répondre à la demande du marché national. Pourtant, Sebki minimise l’impact de ces précipitations sur la production de tomates qui n’a pas atteint, d’après lui, un seuil critique.
Le directeur de ce marché casablancais précise, en outre, que ce sous-approvisionnement est dû également au volume des exportations des tomates à l’étranger.
La tomate marocaine est très demandée. Il s’en exporte vers l’Union européenne, la Russie, la Suisse, la Norvège et divers autres pays. Selon l’Etablissement autonome de coordination et de contrôle des exportations (EACCE), le Maroc a exporté, jusqu’au 10 janvier dernier, 151.811 tonnes dont 146.647 tonnes par la seule région du Souss. Il faut rappeler aussi que le Maroc exporte chaque année 200.000 tonnes vers l’UE, conformément aux accords signés entre les deux parties. Évoquant la question des spéculateurs et leur rôle dans l’augmentation des prix, Mohamed Sebki précise que les prix dépendent de l’offre et de la demande. Il a assuré aussi que la direction du marché vieille à garantir des prix équilibrés entre l’offre et la demande à travers une commission composée des différents intervenants qui fixe, deux fois par semaine, des prix de référence. « S’il y a spéculation, c’est en dehors de l’enceinte du marché qu’il faut la chercher », affirme-t-il. Pourtant, la réalité est autre car les prix de vente en gros dépendent d’une multiplicité de facteurs. L’un des plus importants reste les intermédiaires. A leur tête, il y a d’abord les spéculateurs qui achètent la production entière dès l’arrivée du camion. Il y a aussi les semi-grossistes, installés aux portes des magasins et qui vendent leurs marchandises à leur propre clientèle. Et enfin, il y a les mandataires qui tiennent des espaces, dits carreaux, qu’ils mettent à la disposition des revendeurs moyennant une commission de 1%. Tous ce beau monde achète de la marchandise au moindre prix pour la revendre au cours de la journée au prix fort.
Pour certains agriculteurs, le sous-approvisionnement actuel peut s’expliquer par le fait qu’une majeure partie de la production annuelle du Maroc de tomates fraîches est absorbée par l’industrie de transformation en concentrés et dérivés. Deux importantes sociétés marocaines dominent cette activité: La Compagnie industrielle du Loukos (basée à Larache) qui transforme environ 60.000 à 70.000 tonnes en concentrés, poudres et flocons de tomates, et les Conserveries de Meknès qui traitent annuellement 30 à 40.000 tonnes, destinées à la production de concentrés en petites boîtes destinés à la consommation locale.
Plusieurs autres entreprises interviennent également dans la transformation des tomates et se partagent les 50 à 70.000 tonnes restantes de la quantité de transformation évaluée à 200.000 tonnes environ.
Selon des estimations de la FAO, la production annuelle du Maroc de tomates fraîches s’élève à 800.000 tonnes.