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Pénurie et restrictions
Selon ce document, des périodes de réchauffement de longue durée et des précipitations de mauvaise qualité ont entraîné de graves sécheresses dans la région méditerranéenne, touchant de nombreuses régions (sud de l'Italie, sud de l'Espagne, Malte, Maroc, Algérie et Tunisie) tout en impactant l’agriculture, les écosystèmes, la disponibilité de l'eau potable et la production d'énergie.
Ainsi pour le Maroc, ledit rapport a observé que les six années consécutives de sécheresse ont entraîné un niveau d'eau extrêmement bas dans les réservoirs, avec un remplissage moyen d'environ 23% du barrage. L'utilisation de l'eau pour le nettoyage des routes, l'irrigation des parcs et certaines zones agricoles a été interdite. La réduction de la superficie irriguée par les barrages est estimée à près de 50%.
Des restrictions à l'utilisation de l'eau qui ont déjà été mises en Espagne et en Sicile (Italie) en réponse à la diminution de la disponibilité de l'eau. Le 1er février, l'urgence de la sécheresse avec des restrictions strictes en matière d'eau a été déclarée dans la région espagnole de la Catalogne à cause des réserves d'eau tombant à moins de 16%.
Dans la région du sud du Portugal, l'Algarve se trouvait à son niveau le plus bas et les restrictions à l'utilisation de l'eau étaient ordonnées. Les réservoirs de la région italienne de la Sicile sont en dessous du niveau d'alerte et le rationnement de l'eau peut être nécessaire pour garantir des services minimaux. En Sardaigne, on estimait que les réservoirs d'eau détenaient moins de 50% de leur capacité en décembre 2023.
Etat d'alerte
En outre, le Bulletin européen JRC MARS - Surveillance des cultures en Europe, de janvier 2024, a rapporté qu’au Maroc et en Algérie, la sécheresse entraîne une réduction de l'accumulation de la biomasse. Et de préciser que le déficit pluviométrique prononcé, combiné aux températures record observées le long de la côte méditerranéenne en Espagne, en Italie, en Grèce et dans les îles méditerranéennes, a eu un impact négatif sur les semis et la croissance de la biomasse pour cultures d'hiver et arbres fruitiers.
Les chercheurs du CCR soutiennent que si la végétation de certaines parties de la région méditerranéenne, à savoir le sud de l'Italie, le sud de l'Espagne et Malte, est en état d'alerte, étant déjà affectée par la sécheresse, ce phénomène est beaucoup plus grave et prolongé au Maroc, en Algérie et en Tunisie, où la situation semble tragique.
Une situation alarmante qui est appelée à durer puisque le rapport en question prévoit également des prévisions saisonnières prédisant un printemps plus chaud dans le sud de l'Italie, en Grèce, dans les îles méditerranéennes et en Afrique du Nord. Les sécheresses prolongées augmentent également le risque des feux de forêt, précise le rapport, en raison de la réduction de l'humidité du sol. « L'année précédente - également marquée par les conditions de sécheresse en Europe - ayant été témoin du plus grand incendie de forêt jamais enregistré dans l'UE », rappellent les chercheurs.
Un phénomène complexe
A noter que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations unies a prévu que les vagues de chaleur et les sécheresses deviendront plus fréquentes et plus graves dans de nombreuses régions au cours des prochaines décennies. Le bassin méditerranéen est l'une des rares régions à connaître une forte réduction des précipitations.
La situation devrait donc continuer d'avoir un impact sur la région, en soulignant la nécessité de stratégies d'adaptation pour réduire les effets de la sécheresse. Les investissements dans les systèmes d'alerte rapide à la sécheresse, l'amélioration de l'efficacité de l'utilisation rationnelle de l'eau des technologies existantes et nouvelles, la transformation vers des cultures plus résistantes à la sécheresse et l'amélioration de l'accès aux ressources en eau sont essentiels pour améliorer la préparation et la résilience des communautés.
Toutefois, nuancent les experts, la gestion des sécheresses reste complexe. Une approche pragmatique de la gestion de la sécheresse et de la planification de l'adaptation exige une évaluation des risques fondée sur l'impact, qui devrait à son tour s'appuyer sur des observations d'effet sur la sécheresse. À cette fin, le CCR et les partenaires de l'Observatoire européen de la sécheresse pour la résilience et l'adaptation (EDORA) ont collaboré à l'élaboration du premier Atlas européen des risques de sécheresse, visant à évaluer les risques de sécheresse à l'aide de technologies innovantes.
Hassan Bentaleb
La sécheresse est un phénomène climatique qui se caractérise par des niveaux anormalement bas d’eau dans les sols, les cours d’eau, les lacs et les nappes phréatiques. La sécheresse est généralement provoquée par la conjonction de plusieurs facteurs : une diminution importante des précipitations et des apports d’eau dans un écosystème sur une période prolongée, parfois combinée à une évaporation excessive due à des températures élevées et une faible humidité. La sécheresse peut être aggravée par d’autres problèmes écologiques comme l’artificialisation des sols. La sécheresse est un problème écosystémique important, qui a des conséquences négatives sur le fonctionnement des milieux naturels et sur les activités des sociétés humaines. En effet, en période de sécheresse, les espèces vivantes et la biodiversité sont affectées et fragilisées. Des secteurs comme l’agriculture ou la production énergétique sont également menacés par les épisodes de sécheresse. À l’extrême, le manque d’eau peut s’avérer extrêmement dangereux pour la santé des populations et le fonctionnement des systèmes économiques et sociaux humains.
Différents types de sécheresses
La sécheresse est un phénomène qui peut prendre plusieurs formes, selon ses causes et les conséquences qu’elle produit sur les écosystèmes ou les systèmes humains. On distingue par exemple trois grands types de sécheresses : Les sécheresses météorologiques, liées à l’absence prolongée de pluie sur un territoire Les sécheresses édaphiques, liées au manque d’eau et d’humidité dans les sols (et qui sont souvent liées en partie à des sécheresses météorologiques) Les sécheresses hydrologiques, caractéristiques d’un déficit d’eau dans les cours d’eau, des nappes ou des réserves (les retenues). Elles peuvent être liées à une sécheresse météorologique mais aussi à une sur-utilisation (ou une mauvaise gestion) des ressources en eau. Ces différents types de sécheresses sont fréquemment liés les uns aux autres.
Source : youmatter.world/f