Les préoccupations des citoyens au cœur des interventions du Groupe socialiste


Libé
Mardi 2 Novembre 2021

Aïcha El Gourgi : Les problèmes des MRE liés à la pandémie, et en particulier ceux résidant en Espagne, sont exacerbés par la fermeture des frontières maritimes

Le Groupe socialiste à la Chambre des représentants est fortement préoccupé par la poursuite de la fermeture des frontières maritimes entre le Maroc et l’Espagne, et ce depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19. La députée ittihadie Aïcha El Gourgi a interpellé, de ce fait, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger sur cette situation intenable, d’autant plus que ce sont les Marocains résidant à l’étranger, notamment ceux habitant dans la péninsule ibérique, qui en pâtissent. S’appuyant sur son expérience et sa parfaite connaissance de ce dossier, Aïcha El Gourgi s’est interrogée sur la date de réouverture des frontières maritimes entre l'Espagne et le Maroc et sur les mesures prises par le département chapeauté par Nasser Bourita à cet égard. «La communauté marocaine à l'étranger, en général, et celle résidant en Espagne en particulier souffre, depuis la propagation de la pandémie, de plusieurs difficultés et problèmes psychologiques, sociaux et économiques, qui sont essentiellement liés à la fermeture des frontières maritimes entre les deux pays », a souligné la députée socialiste dans une question orale adressée au ministre, tout en ajoutant que la crise diplomatique entre Rabat et Madrid a exacerbé ces problèmes et ces difficultés. Il convient de rappeler que les autorités marocaines avaient exclu les ports espagnols de l’opération Marhaba 2021 dédiée aux MRE. Le Groupe socialiste à la Chambre des représentants souhaite que cette situation soit débloquée, notamment après les signaux positifs émis par les responsables des deux pays en vue de rétablir la confiance dans les relations maroco-espagnoles. Les chiffres et les statistiques prouvent l’importance de la connexion maritime entre le Maroc et l’Espagne pour les MRE. Ainsi, en 2019, 3.340.045 personnes et 760.215 véhicules ont traversé les frontières entre les deux pays. La plupart des MRE préfèrent voyager directement de l’Andalousie vers le Nord du Maroc. En plus, 36,4% des passagers préfèrent prendre l’itinéraire Algésiras-Tanger Med. Selon les statistiques, plus de cinq millions de Marocains résident à l’étranger, dont plus de 4/5 installés en Europe. Les MRE résidant en Espagne constituent la première communauté étrangère dans ce pays ibérique (869.661), représentant 16,1% de tous les étrangers établis en Espagne. En un an, le nombre de cette communauté a augmenté de 0,4% (soit 3.716 personnes de plus), tandis que la population étrangère dans son ensemble a diminué de 0,5%. Entre 1998 et 2021, le nombre des membres de la communauté marocaine en Espagne a presque été multiplié par huit, passant de 111.043 citoyens enregistrés en 1998 à près de 870.000 aujourd'hui. L'âge moyen des membres de cette communauté est de 31,7 ans. Il y a quelques jours, Aïcha El Gourgi avait vivement critiqué le gouvernement qui avait passé sous silence les préoccupations des MRE dans le projet de loi de Finances 2022. «J'ai le regret de vous rappeler, madame la ministre, que les questions se rapportant à la communauté marocaine à l'étranger ne figurent pas parmi vos priorités, ni au niveau de la déclaration gouvernementale, ni à celui du PLF, car sur 170 pages de la note de présentation de ce projet, les MRE n'ont eu droit qu'à un seul paragraphe évoquant deux mesures concernant l'allongement des délais et l'accès aux services électroniques», avait martelé Aïcha El Gourgi, en s’adressant à la ministre de l’Economie et des Finances lors des débats sur le PLF 2022 au sein de la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants. Dans son intervention, la députée usfpéïste avait mis en valeur l’apport des MRE à l'économie nationale à travers la valeur des transferts d'argent, qui a atteint son pic pendant la pandémie, puisqu'elle devrait atteindre 87 milliards de dirhams à la fin de cette année ainsi que les efforts qu'ils consentent pour défendre l’image et les intérêts vitaux du Maroc et promouvoir sa culture et ses potentialités.
Mourad Tabet

Ouicha Zelfi : La situation des ressources hydriques est encore plus grave à Sidi Ifni. Obligées de parcourir des kilomètres à la recherche de l’ eau, les femmes et les jeunes filles sont les premières à en pâtir

Les programmes et les plans se suivent et se ressemblent mais le prob l è m e d’approvisionnement et d’accès à l’eau persiste. C’est le cas dans les régions du Sud du Maroc, précisément, celle de Guelmim - Oued Noun où la population a toutes les peines du monde pour accéder à l’eau potable. Intervenant lundi dernier lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, la parlementaire usfpéiste Ouicha Zelfi a indiqué que cette région est l’une des zones fortement touchées par les effets néfastes du changement climatique en précisant qu’elle endure, à la fois, la hausse des taux de température et l’absence des précipitations. En effet, la région se caractérise par des précipitations faibles dues au climat saharien, chaud et sec l’été et froid l’hiver et par son aridité. La région connaît dans certaines zones des températures élevées, surtout dans les zones Sud et Est. L'aridité de la région a favorisé l'émigration d'une partie de la population vers des régions plus attractives, particulièrement dans les grandes villes. L'exode rural y reste très important. La moyenne annuelle des précipitations pluviométriques est estimée à 80 mm au niveau régional, (elle varie entre 10 mm dans la province D’Es-Smara et 150 mm dans celle de Guelmim). « Cette région est dépourvue de ressources hydriques, de surface ou souterraines et sa population recourt à ses propres moyens pour s’approvisionner en eau potable. A Sidi Ifini, la situation est plus grave. Et ce sont les femmes et les jeunes filles qui sont les premières victimes de cette situation notamment dans le milieu rural où elles sont obligées de parcourir des kilomètres à la recherche de sources d’eau », a-t-elle souligné. Et de poursuivre : « Pis, l’eau est gérée dans cette ville par des associations qui n’ont même pas les moyens financiers nécessaires pour mener à bien cette opération ». Selon un document du ministère de l’Intérieur, la seule ressource en eau permanente se situe au niveau des nappes souterraines qui, bien que salées pour la plupart, assurent l'alimentation en eau potable des centres urbains et l'irrigation. La carte hydrique de la région reflète une structure disparate en quantité et en qualité, entre les diverses zones géographiques. Si la province de Guelmim connaît une concentration des ressources, dans la plaine où se situe la capitale régionale, les zones de montagnes situées au Nord et Nord-Ouest accusent un déficit hydrique important tout comme les parties sahariennes du Sud et Sud-Est. Le long du littoral, les ressources sont abondantes mais connaissent des degrés de salinité qui entravent leur utilisation à l'état brut. Pour la députée de l’USFP, rien ne semble augurer d’un changement de la situation puisque le programme gouvernemental reste muet sur cette question et ne donne aucun indice ou mention en relation avec la politique de l’eau à mettre en place dans les années à venir dans les régions en proie au changement climatique. En réponse à cette question, Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau, s’est contenté de réciter la politique de l’eau entamée depuis les années soixante ainsi que les derniers programmes et plans mis en oeuvre. Pourtant, l’essentiel est passé sous silence. En fait, Nizar Baraka n’a pas trouvé utile d’évoquer le niveau de progression des projets programmés en 2020 par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEEP) d’un coût de 1,181 milliard de dirhams (MMDH) dans la région de Guelmim-Oued Noun au titre du programme prioritaire national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020/2027. Des projets censés renforcer et diversifier les ressources en eau potable, la gestion optimale de la demande, le renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural ainsi que l’extension et la réhabilitation des réseaux de distribution et des stations de traitement des eaux usées. Le ministre est resté également silencieux sur la mobilisation de 588 millions de dirhams pour la réalisation de plusieurs stations de traitement des eaux usées et de dessalement de l’eau de mer en vue d’augmenter la capacité de production, de 72,5 millions de dirhams pour l’économie de l’eau et la lutte contre les fuites au niveau des réseaux de distribution, de 146,34 millions de dirhams pour la généralisation de l’accès à l’eau potable et l’amélioration de la qualité des services et 375 millions de dirhams pour le renforcement, l’extension et la réhabilitation des canalisations et réseaux de distribution. A noter que ces investissements seront répartis entre les villes de Sidi Ifni (587 millions de dhs), Guelmim (391 millions de dhs), Tan-Tan (123 millions de dhs) et Assa-Zag (79 millions de dhs). Qu’en est-il également des huit barrages qui sont en cours de construction dans la région de Guelmim-Oued Noun, dans le cadre de ce programme national et du grand barrage programmé dans la province de Guelmim pour une capacité de 79 millions de m3, alors que deux barrages moyens sont prévus dans les provinces de Sidi Ifni (14 millions de m3) et AssaZag (8 millions de m3) ? Qu’en estil aussi de la station de dessalement de l’eau de mer en cours de construction à Sidi Ifni pour une capacité de 8.600 m3/j qui s’ajoutera à celle réalisée à Tan-Tan avec une capacité de 8.640 m3/j et qui sera portée à 12.000 m3 en 2020 ? Affaire à suivre.
Hassan Bentaleb


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