Selon les résultats de l’enquête de police menée à l’issue des attentats du 16 mai 2003, 96 kamikazes réservistes étaient prêts à perpétrer des attentats similaires à ceux de Casablanca à Tanger ("la Mecque des trafiquants"), Essaouira ("la capitale des juifs"), Marrakech ("Sodome et Gomorrhe des temps modernes") et Agadir ("le repaire des débauchés du Golfe"). Le procédé qui a conduit à leur recrutement est similaire à celui utilisé pour Casablanca. Pour ce faire, Abdelhaq Bentassir dit Moul Sebbat a nommé Yassine Lahnech "émir pédagogique" (amir tarbaoui). Sa mission : recruter de futurs kamikazes. Peu de temps après, Lahnech met la main sur 29 candidats. Il s’agit d’hommes âgés de 24 à 34 ans repérés dans les mosquées du bidonville de Douar Skouila, au quartier Sidi Moumen, à Casablanca.
Un mois et demi avant les attentats de Casablanca, Moul Sebbat contacte Yassine Lahnech et lui demande de dresser une liste définitive des kamikazes censés se faire exploser à Agadir et Marrakech. Sur les 29 recrues, 19 sont retenues.
Aucune arme ni substance explosive ne leur est cependant livrée. Deux autres personnes sont également désignées pour piloter les opérations de Tanger et d’Essaouira. Il s’agit respectivement de Khalid Mourassil et de Abdessamad El Ouallad. Rien de tout cela n’arrivera, puisque Moul Sebbat mourra et que tous les autres seront arrêtés peu après le 16 mai.