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Spécialiste de l'étude de la communication chez diverses espèces de poissons, Eric Parmentier, chercheur à l'Université de Liège (Belgique), a placé dans un bassin de laboratoire, occupé par des piranhas, des hydrophones (magnétophones subaquatiques), tandis que le comportement des poissons était enregistré sur vidéo. Si la plupart du temps, le silence régnait dans le bassin, le scientifique et son équipe ont pu mettre en évidence les messages sonores lancés par les animaux à des congénères, essentiellement lors de disputes pour de la nourriture.
À leur répertoire, trois sons différents : un 'aboiement' d'intimidation, produit lors de face-à-face sans affrontement ; un son de percussion évoquant celui d'un tambour, émis lors de poursuites ; et un coassement moins sonore, lorsqu'un sujet inflige une morsure à un rival. Tous ces sons proviennent d'une vibration de la vessie natatoire (un organe plein de gaz servant au poisson à réguler sa flottabilité), sous l'action d'un muscle effectuant jusqu'à 150 contractions-relâchements par seconde.
"Pour les animaux, il est beaucoup moins coûteux [en terme de dépense énergétique] de faire beaucoup de bruit et d'impressionner les autres que de se battre", explique Eric Parmentier, qui espère, avec son équipe, pouvoir aller en Amazonie pour étudier le répertoire vocal des spécimens sauvages.