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![Les habitants de Stratford attendent les retombées des JO Les habitants de Stratford attendent les retombées des JO](https://www.libe.ma/photo/art/default/4623667-6919635.jpg?v=1345202274)
Le paysage de hangars, de petites entreprises artisanales et de friches industrielles a fait place au site olympique flambant neuf et au centre commercial le plus grand d'Europe, Westfield, au cœur d'un noeud impressionnant de transports publics.
Mais pour les habitants, le changement prendra probablement des années.
Le visiteur canalisé vers le parc olympique avait peu de chances de voir l'ancien Stratford, juste de l'autre côté des voies ferroviaires.
Sur la rue principale, un centre commercial des années 70 héberge des boutiques à prix modiques et les mères de familles traversent les allées à travers les stands de nourriture et de fruits et légumes.
Le site fait partie de l'arrondissement de Newham, un des plus divers sur le plan ethnique de la capitale, à la population plutôt défavorisée.
Près de deux tiers des habitants ne sont pas des britanniques de souche, un quart sont musulmans, et la moyenne d'âge est l'une des moins élevées du pays.
Les autorités ont promis de reconvertir une fraction des logements du village olympique en logements sociaux, et espèrent attirer sur le site des entreprises - et des emplois.
"Je crois à 80% de ce qu'ils disent, il y a beaucoup d'équipements vides, donc j'espère qu'ils en feront bon usage", lance Fred Miller, 56 ans, résident de Stratford depuis 27 ans. Il regrette toutefois qu'on ait pas construit plus d'équipements pour les jeunes et facilité davantage leur accès au site olympique. "La majorité des jeunes diraient que ce n'est pas fait pour eux".
Mais il se félicite que Stratford soit désormais connu dans le monde entier, et en bien. Laurence Parrin, qui tient un stand de montres bon marché, juge "minime" l'impact sur ses ventes. "On a fait 10% en plus, mais on a ouvert beaucoup plus longtemps", rappelle-t-il.
"Tout le monde ici croyait que ce serait la ruée vers l'or, mais ça ne s'est pas matérialisé", soupire-t-il. Il espère que l'effort d'investissement va porter ses fruits, "parce que Stratford est plutôt en déshérence".
Carol Richards, qui travaille sur les questions de régénération sociale pour le diocèse local de l'église anglicane, se félicite que les jeux se soient si bien déroulés. "Si ça avait été un désastre, on aurait parlé négativement de Stratford", observe-t-elle.
"Du point de vue de la communauté, nous n'avions aucun contrôle sur le déroulement des jeux", constate-t-elle. Mais le succès fait "que tout le monde a entendu parler de Stratford en bien et les entreprises vont vouloir venir ici", espère-t-elle.
Selon elle, peu d'habitants ont trouvé du travail pendant la construction du parc, mais certains sont employés sur le centre commercial de Westfield, et "cela donne confiance aux gens".
"La clé d'une régénération réussie n'est pas de construire des bâtiments impressionnants, c'est d'améliorer la situation économique des habitants", souligne-t-elle.
Les loyers ont déjà commencé à grimper, avec la construction de nouveaux immeubles à Stratford autour du parc olympique, suscitant la crainte chez certains habitants de devoir déménager, faute de pouvoir suivre la hausse des prix.