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L’année dernière leur nombre s’était élevé à 523.700 et cette année, Dieu seul sait combien ils seront, puisqu’officiellement les statistiques les concernant ne seront disponibles que lorsque toutes les écoles seront fermées pour cause de départ en vacances d’été. Autre caractéristique bizarre du CEP, certaines académies ont choisi étaler l’examen sur deux demi-journées comme stipulé dans la circulaire ministérielle idoine et d’autres sur une seule journée, comme c’est le cas pour Casablanca dont les élèves ont été convoqués pour aujourd’hui. Cette peau d’âne, née en France par circulaire de Victor Duruy en 1866 et qui y est décédée de mort naturelle en 1989, existe toujours au Maroc. Avec un nombre incalculable d’inepties et de contradictions,
aucune réforme n’en est, en effet, venue à bout puisqu’un peu plus d’un demi-million de candidats passent depuis ce lundi des examens pour l’obtention de ce diplôme qui a su s’adapter à tous les aléas y compris ceux qui avaient débouché, au début de l’Indépendance, sur la première année blanche de l’Histoire du Maroc. De fait, toutes les réformes n’ont fait que remettre cette peau d’âne surannée au goût du jour. Notamment celle qui avait tenté de le régionaliser pour le mettre en conformité avec les vœux des rédacteurs de la Charte nationale de l’éducation et de la formation. Mais ce diplôme qui était jadis écrit à la plume sergent-major et à l’encre de Chine a perdu de son clinquant le jour où décision avait été prise de le réformer.
De parchemin de grand format décoré d’arabesques et considéré comme un Sésame pour l’emploi, il a cédé la place à une petite attestation tapée à la machine à écrire puis à plus rien. Les examens organisés pour son obtention se sont, eux aussi, réduits à une seule probation qui ne donne accès qu’aux établissements de l’enseignement public. Le secteur privé qui est tenu d’y présenter ses élèves n’en reconnaît nulle utilité puisqu’il impose des concours à tous ceux qui veulent fréquenter les bancs de ses collèges. Et le reste à l’encan.