Les contes de fées de la FIFA (II) : On récupère le fric


L
Vendredi 11 Septembre 2009

Depuis un fauteuil du salon d'entrée, je vis Chuck Blazer et Peter Hargitay discuter intensément autour d'une tasse de café dans un coin discret. Blatter fit sa grande entrée, suivi avec déférence par les responsables du football anglais. Puis tout ce beau monde partit pour le palais de Buckingham, où Jack Warner expliqua à la reine Elizabeth et au prince Philip qu'il était loin d'être satisfait du niveau des dépenses que les hommes d'affaires britanniques  consacraient au football à Trinité. Blatter rendit visite à Tony Blair au 10,  Downing Street, après quoi toute la smala s'envola pour la Ville Lumière.
Pourquoi ? Mais enfin, nous étions en 2004.  Or, la FIFA avait été fondée à Paris en 1904. Et comme tout le monde aime bien faire la fête, la FIFA avait invité les responsables du football du monde entier à une super teuf.
Le président Chirac ouvrit les réjouissances, félicitant Blatter pour sa « brillante carrière », louant sa « vision humaniste du football » et le décorant de la Légion d'honneur. Le soir, la FIFA tout entière se réunit dans un château pour y banqueter, après quoi Blatter décerna les ordres du mérite du centenaire.
Il y en eut pour Adidas et Coca-Cola, pour Joao Havelange et Jack Warner. Charlie Dempsey y eut droit lui aussi. Oui, Dempsey ! Celui qui, sur les conseils de ses avocats, n'avait pas pris part au dernier tour de vote dans la bagarre pour l'organisation de la Coupe du monde 2006.
Reçurent également la médaille le milliardaire Henry Fok, Isaac Sasso, Julio Grondona, Nocolas Leoz, Bin Hammam et Denis Obua. Denis qui ? Denis Obua, président de la Fédération ougandaise qui, moins d'un an plus tard, se retrouverait  derrière les barreaux de la prison de Luzira, à Kampala, accusé de détournement de fonds au détriment de sa propre fédération nationale.
Blatter décerna également l'ordre du mérite à son homme dans les Balkans, Ivan Slavkov, président de la fédération bulgare et membre du CIO. Six semaines plus tard, Panorama, émission d'information de la BBC, diffusa un sujet  sur le processus  d'attribution des JO de 2012 : le Bulgare, filmé par une caméra cachée, annonçait le prix qu'il demandait en échange  de sa voix. Le CIO le suspendit, mais Blatter vola à son secours en clamant : « Pour la FIFA, il demeure président de la fédération de football bulgare ; nous allons d'ailleurs lui envoyer une lettre de confirmation à ce sujet. » Au titre de président de la FIFA, Blatter est membre de droit du CIO. Lors d'un vote de cet organisme sur l'expulsion de Slavkov, Blatter fut l'un des rares à voter contre.
Mais la FIFA  n'en avait pas terminé avec les ennuis. Le 29 juin 2004,  elle fit une curieuse  démarche : elle écrivit au juge Hildbrand pour annoncer qu'elle cessait purement et simplement de soutenir l'enquête criminelle entamée contre les dirigeants d'ISL  à propos des millions envolés de Globo.  Il n'y eut pas d'annonce publique. Mais si la FIFA pensait que cela allait arrêter le magistrat suisse, elle commettait une grave erreur. Disposant d'autres informations et d'autres sources qui lui permettaient de considérer que l'enquête méritait de se poursuivre, il continua de creuser.
Huit semaines plus tard, le 24 août, il fit porter au professeur Nobel une demande officielle exigeant que celui-ci lui livre les noms des responsables du football qui avaient remboursé à Bauer 2,5  millions de francs suisses. Hildbrand réclamait également les archives bancaires  afférentes. Il considérait cette information comme si importante et si délicate qu'il interdisait au professeur Nobel et à ses employés de révéler cette exigence à toute tierce partie. Autrement dit, Hildbrand semblait rassembler  des preuves grâce auxquelles il pourrait entamer des poursuites pour crime de corruption d'ordre commercial. Une très mauvaise nouvelle pour ceux qui avaient les mains sales !
Pendant ce temps, Blatter faisait de gros efforts pour garder les mains propres. Le Financial Times lui avait alloué  une tribune hebdomadaire. Il en usa habilement un mois après que Hildbrand eut lâché sa bombe sur le professeur Nobel pour affirmer qu'il était absolument opposé à un monde du football  « où règne l'argent et où la conscience sociale n'a qu'une signification limitée ». Et il annonçait  solennellement aux lecteurs du quotidien de la City : « J'ai toujours eu pour philosophie que ceux qui ont doivent donner à ceux qui n'ont pas ».
Quelque temps plus tard, il dirigea un débat à Sonnenberg sur « la signification du football dans la société d'aujourd'hui ». Le lendemain, il présentait le nouveau Code d'éthique de la FIFA. Dénué de substance, selon tous les connaisseurs. Essentiel, à en croire Markus Siegler, qui précisa :  « Il y a beaucoup d'argent dans le football, certains pourraient se laisser tenter. » Jack Warner enfonça le clou, comme à son habitude : « Je suis vice-président de la commission financière de la FIFA. Je contrôle un budget de deux milliards de dollars et n'ai jamais été témoin  d'une once de corruption ».
La FIFA fêta son centenaire à Monaco au mois d'août, après quoi Blatter et son  équipe partirent pour une tournée -dont l'objectif était de recueillir des voix - en Asie centrale. Ils s'arrêtèrent successivement en Ouzbékistan, au Turkménistan, au Kazakhstan, au Kirghizistan et au Tadjikistan, tous lieux où triomphent la pauvreté, le crime organisé, les arrestations arbitraires et la torture. Blatter et ses hommes ne virent bien sûr rien de tout cela. De fait, ils eurent le front, une fois de retour en Suisse, de rapporter que « chaque jour est une célébration de la tolérance  grâce à la coexistence harmonieuse des musulmans et des chrétiens orthodoxes, des Turco-Mongols et des Slaves ».
Bauer tint sa seconde réunion des créanciers, de nouveau à Zoug. Les créanciers de Weber ne furent pas ravis d'appendre que, sur les milliards qu'ils réclamaient, moins de 20  millions de francs suisses avaient été récupérés.
Blatter, qui continuait d'encaisser ses 500 dollars quotidiens de frais, effectua une nouvelle tournée en Amérique Latine, suivie par plusieurs cérémonies d'inaugurations diverses dans le cadre du Projet Goal, en Afrique cette fois. Pendant que Blatter voyageait, le professeur Nobel attendait le verdict des juges de Zoug. Il avait fait appel de la demande expresse de Hildbrand concernant la livraison des noms et des documents. Le 29 novembre 2004, les juges statuèrent que Nobel devait se plier à la demande de Hildbrand, et lui livrer les noms Nobel intenta un contre-appel.
De retour à Sonnenberg, la FIFA déversa sa manne sur sa dernière lubie. De tous les coins de la planète football, les officiels convergèrent sur Zurich, où devait être décerné en décembre le titre de footballeur de l'année.
« La grande fête du football a eu lieu dans le cadre grandiose du légendaire Opéra de Zurich, rapporta le site fifa.com. A l'occasion d'une soirée d'une splendeur inégalée, c'est le football lui-même qui est sorti vainqueur. «Le Brésilien Ricardo Teixeira, empoisonné chez lui par des accusations de corruption, fut ravi de recevoir le trophée FIFA du Fair-Play des mains du fameux Bobby Charlton. Parmi les milliers d'invités, venus à Zurich tous frais payés - par le football…-, il y avait bien sûr le capitaine Horace Burrell et son copain Chet Greene. La marquise installée devant l'Opéra coûta à elle seule, à ce qu'on dit, 3,5 millions de francs suisses pour cette soirée unique.
A SUIVRE


Lausanne, 17 janvier 2005
Ce jour-là, le professeur Nobel interjeta son contre-appel devant l'organe judiciaire suprême, la cour fédérale de Lausanne, pour demander d'annuler la décision de la cour du canton de Zoug exigeant que les noms, relevés bancaires et autres informations afférents aux remboursements des pots-de-vin soient fournis à l'équipe d'enquêteurs dirigée par Hildbrand. Le 21 février, la cour fédérale accepta d'examiner ce contre-appel. Toutes ces manœuvres juridiques furent gardées secrètes, comme d'habitude. Le même jour, une guerre fratricide éclata de nouveau sur les hauteurs de Sonnenberg.
Urs Linsi avait eu quelque mal à assumer la transition entre le monde de la banque et celui du sport. Cadre supérieur dans un organisme financier de Zurich jusqu'à la mi-1999, date à laquelle Blatter avait fait appel à ses services comme comptable en chef, Linsi n'eut pas la partie belle avec le monde du football.
L'adjoint de Linsi, le charismatique Jérôme Champagne, usait de sa longue expérience de ce sport, d'un don certain pour les langues et de ses rapports agréables avec les officiels du football pour se créer des appuis politiques au sein des fédérations nationales. Champagne croyait-il à ses chances de succéder à Sepp à la présidence lorsque le vieux céderait la place ? Toujours est-il que, pour Linsi, l'avenir paraissait sombre.
Zurich, 21 février 2005
Linsi envoya à Blatter un mémo trop  secret se plaignant de « la conduite et de l'attitude » de Champagne. Il souhaitait le départ définitif de son adjoint. Blatter répondit sèchement : « Je ne puis donner suite à cette requête pour le moment ». Quelques jours plus tard, Blatter donna suite à autre chose : il multiplia par deux les émoluments des membres du comité exécutif, qui passèrent à 100.000 dollars par an, libres d'impôts.
Fin mars 2005, j'envoyai à Blatter et Linsi une lettre dans laquelle je posais une série de questions, dans le cadre de ce livre, concernant leur inaction apparente depuis septembre 1998, date à laquelle la FIFA avait découvert pour la première fois que l'argent de Globo avait été détourné.
Je leur faisais savoir que j'avais eu connaissance des lettre qu'ils avait envoyées à Weber. Je savais également qu'ils avaient été informés en mai 2000 que la façon dont Weber traitait le contrat et l'argent était absolument inadmissible. Se sentaient-ils personnellement responsables de la disparition de cet argent ? Et en avaient-ils informé le comité exécutif ? J'étais curieux de savoir pourquoi Blatter avait annoncé en avril 2001 qu'il venait tout juste de prendre connaissance du problème. N'était-il pas au courant depuis 1998 ?
J'envoyai mes questions par l'intermédiaire du responsable du service de presse de la FIFA, Markus Siegler. Il resta assis dessus pendant cinq semaines, puis, début mai, il me répondit que « les questions intéressant Urs Linsi devaient lui être envoyées personnellement ». Je renvoyai donc mes questions, directement à Linsi cette fois, mais, au moment où ce livre est imprimé, de nombreux mois se sont écoulés et je n'ai pas eu l'honneur d'avoir de réponse de sa part.
Siegler se débrouilla pourtant pour transmettre mes questions à Sepp Blatter. Le président répondit par la plus brève des déclarations : « Le versement de Globo auquel il est fait référence fait l'objet d'une plainte en justice déposée à Zoug par la FIFA en relation avec la faillite d'ISL. » Il manquait toutefois des éléments à l'histoire. La FIFA avait cessé de soutenir la plainte et ce en secret, dix mois auparavant. Ce qui n'avait pas empêché le juge Hildbrand de persévérer.
Le mercredi 11 mai 2005, Hildbrand accusa Weber et plusieurs de ses associés de fraude, faux en écriture et détournement frauduleux de 118 millions de francs suisses versés par Globo, et de 15 millions supplémentaires appartenant à la société japonaise de marketing Dentsu. Hildbrand publia un communiqué révélant que son enquête portait sur cinq pays.
Le juge suisse accorda une interview à la télévision. Il y apparut comme un homme calme, en paix avec lui-même, sans rien à cacher. Son visage se tendit une seule fois - lorsqu'il révéla que la FIFA avait cessé d'appuyer la plainte l'année précédente. Il ajouta que « les accusations émises par la FIFA » n'étaient pas les seules allégations dont il avait eu connaissance. Il avait pris en considération, dit-il d'une voix lourde de menaces, « d'autres faits et circonstances ».
Blatter ne tarda pas à lui répondre devant les caméras. Avait-il tenté de saboter l'enquête d'Hildbrand ? Certainement pas, expliqua-t-il.
Ils n'avaient pas le moins du monde retiré leur plainte. Ils l'avaient tout simplement réorientée : « Nous n'étions plus intéressés car nous avions découvert entre-temps que nous avions plus de chances de récupérer l'argent par le biais d'un procès au civil. »
Deux mois plus tard, Urs Linsi fit une nouvelle tentative à l'encontre de son adjoint Jérôme Champagne : il envoya à Blatter un mémo dressant une nouvelle liste d' »incidents » qui, selon lui, « ne me laissent d'autre option que de soumettre une requête pour le renvoi de Jérôme Champagne du poste de secrétaire général adjoint et pour l'annonce de la fin de son contrat de travail ».
Pourquoi donc ? Parce que Jérôme Champagne se conduisait vraiment trop mal. D'après Linsi,  des responsables haut placés des confédérations européenne et africaine étaient furieux qu'il se mêle de leurs affaires. Un responsable de l'UEFA le traitait  d'«espion ». Un autre avait dit qu'il refusait que le Français assiste à leur congrès, à Tallin.
Pour en revenir à Sonnenberg, « le comportement et l'attitude envers certains membres de la direction de la FIFA commencent à poser de sérieux problèmes », poursuivait le secrétaire général.
Six responsables de département de la FIFA désiraient que l'on prenne des mesures à l'égard de Champagne. « Ne pas tenir compte de leurs souhaits risquerait d'entraîner une scission au sein de l'équipe de direction de la FIFA ». Linsi décochait quelques traits supplémentaires dans le dos de Jérôme Champagne avant de coiffer son haut-de-forme de croque-mort. « Les sérieux écarts de J. Champagne, son manque de professionnalisme, sa déloyauté et son incapacité au cours de la dernière période ne me laissent d'autre choix que de prendre des décisions appropriées et qui auraient dû l'être depuis longtemps.
« Cher président, je recommande, sur la base des faits dont nous disposons, que nous nous dispensions des services de Champagne. Pour le bien de la FIFA, je vous demande de soutenir ma requête. Avec mes meilleurs sentiments, Urs Linsi, secrétaire général de la FIFA ».
Lausanne, 11 juillet 2005
Le président Féraud, président la cour fédérale, assisté des juges Nay, Aeschlimann, Fonjallaz et Eusebio, proclama son verdict. Long de 4980 mots, il donnait suite à la requête du professeur Peter Nobel selon laquelle il n'avait pas obligation de remettre au juge d'instruction Thomas Hildbrand les noms des responsables du football ayant reçu des pots-de-vin. Pour le moment du moins, ces noms pouvaient demeurer secrets. Selon Thomas Bauer, liquidateur d'ISL, aucune personne de nationalité suisse n'était impliquée. Ces contribuables de carton de Zoug paieraient les 3000 francs suisses représentant les frais de justice.
Marrakech, 12 septembre 2005
Le 55e congrès de la FIFA soutint la proposition de Blatter de mettre sur pied une commission spéciale, intitulée «Pour le bien du jeu», chargée de régler les problèmes de matchs truqués, de dopage, de racisme et autres «menaces» qui, à l'en croire, pesaient sur le football dans le monde. Le président se lamenta sur le fait que « certaines parties du monde du football d'aujourd'hui ne sont malheureusement pas aussi merveilleuses qu'elles devraient l'être ».
Au milieu de son discours, Blatter s'arrêta de parler et se contenta de fixer l'assistance d'un air béat. Retentit  alors depuis les haut-parleurs la voix mélodieuse de Louis Armstrong chantant « What a wonderful world ». Là-haut dans les loges, Jean-Marie Weber, invité de la FIFA, écoutait  avec ravissement, en attendant son procès. Accusé d'avoir détourné plus de 100 millions de francs suisses destinés à la FIFA, il risquait de devoir considérer comme un souvenir du passé le ciel bleu et les roses rouges promis par la chanson …
De retour à Sonnenberg, Blatter retrouva un Linsi toujours écumant contre Jérôme Champagne. Il muta Champagne  dans son propre bureau présidentiel, où il serait hors d'atteinte de Linsi, lui décerna le titre ronflant de « délégué du président »  et lui attribua la responsabilité de la commission anti-corruption « Pour le bien du jeu ».
La tentative de Linsi de casser les reins de son rival Champagne se soldait par un échec complet.
Vers la fin de l'année, le docteur Thomas Bauer démissionna de son poste de liquidateur d'ISL et fut remplacé par Karl Wäthrich, l'extraordinaire liquidateur de Swissair, désormais rebaptisée « Swiss ». C'est alors que le presque impensable se produisit. Le matin du 3 novembre 2005, vers 10h30, Thomas Hildbrand arriva sans prévenir à la porte du QG de la FIFA, avec une équipe d'enquêteurs et une commission rogatoire l'autorisant à perquisitionner les bureaux de Blatter et de Linsi. Selon des sources du bureau d'Hildbrand à Zoug, il avait obtenu l'autorisation de lancer une nouvelle enquête sur la base d'informations obtenues durant les investigations sur ISL.
Blatter en informa Johansson et d'autres membres du comité exécutif, mais le public n'en sut rien. Il fallut attendre trois semaines pour que la nouvelle du raid soit révélée par le journaliste suisse Jean-François Tanda dans le Sonntags Zeitung. Il rapporta que le motif inscrit sur le mandat de perquisition était ungetreue Geschäftsbesorgung - déloyauté envers un employeur. Andreas Herren, porte-parole de la FIFA, déclara : « Aucun membre de la FIFA ou de l'organisation n'a été accusé de quoi que ce soit. Nous pensons que Hildbrand a fait montre d'une réaction excessive. Des documents ont été saisis et, dans une certaine mesure, ont été retournés depuis ». Hildbrand ne fit pas de commentaires.
Au moment où ce livre est mis sous presse, les responsables d'ISL accusés d'avoir escroqué l'argent de la FIFA attendent de connaître le sort que leur réserve la cour du canton de Zoug. Hildbrand n'a pas jugé bon de révéler les preuves dont il dispose, mais le jugement de la cour fédérale nous donne un indice. A la clause 3.5 figure la mention selon laquelle l'un des responsables d'ISL mis en accusation a avoué à Hildbrand que l'argent a été versé à des individus qui sont « Entscheidungstrager des Weltsports », des décideurs dans le monde du sport !
La FIFA se fait construire un nouveau quartier général à Zurich. Pas de cadavres dans les nouveaux placards, pas de dossiers secrets compromettants sous les lattes des nouveaux parquets. Mais les récépissés bancaires qui reposent dans les sous-sols de Zurich et de Zoug ne peuvent pas être pilonnés.
Tic-tac, tic-tac … Le compte à rebours continue.


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