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![Les argiles martiennes peut-être pas si hospitalières Les argiles martiennes peut-être pas si hospitalières](https://www.libe.ma/photo/art/default/4719560-7050005.jpg?v=1347538154)
Selon une équipe de chercheurs dirigée par Alain Meunier (CNRS - Université de Poitiers, France), les argiles martiennes, appelées aussi phyllosilicates, largement répandues dans l'hémisphère sud de la planète rouge, peuvent être d'origine magmatique et non sédimentaire, comme les argiles terrestres qu'ils ont étudiées sur l'atoll de Mururoa, en Polynésie française.
"Nous percevons souvent l'argile comme signant indubitablement la présence d'eau liquide qui altère les roches. En réalité, les argiles n'ont pas besoin d'eau liquide. Elles ont besoin d'eau. Et ça peut être le composant chimique H2O simplement", a expliqué le professeur de Sciences de la Terre à l'AFP.
"Les magmas en contiennent beaucoup. Le gaz qui sort de la bouche des volcans est d'ailleurs en grande partie de l'eau et du CO2", a-t-il poursuivi.
Les argiles martiennes pourraient ainsi être le résultat du dégazage de magma. "Après, c'est la cocotte-minute de la lave qui synthétise les minéraux", a résumé Alain Meunier.
Les chercheurs, dont les travaux sont publiés dimanche dans la revue spécialisée Nature Geoscience, ont appliqué aux argiles de l'atoll de Mururoa les méthodes d'analyse qui ont permis d'identifier des argiles sur Mars, grâce aux spectroscopes des satellites orbitant autour de la planète, Mars Express et MRO.
La lumière du soleil réfléchie par la surface de Mars est captée par ces spectroscopes. Elle est interrompue lorsque des longueurs d'onde sont absorbées par les minéraux, fournissant ainsi leur "signature".
La même méthode a été appliquée aux argiles de Mururoa formées par la précipitation de lave. Elles présentent la même signature que les argiles martiennes, selon Alain Meunier.
On retrouve ce mécanisme particulier de formation d'argiles dans d'autres régions de la Terre, notamment dans le bassin du Parana, au Brésil. Si la théorie avancée par l'équipe d'Alain Meunier est juste, "cela impliquerait que le Mars primitif pourrait ne pas avoir été aussi habitable qu'on l'a pensé", estime, dans un commentaire accompagnant l'étude, Brian Hynek (Université du Colorado, Etats-Unis). La présence d'eau liquide est considérée comme l'une des principales conditions pour qu'une forme de vie puisse se développer.
"Nous sommes là dans les quelques centaines de millions d'années qui suivent la formation de la planète", a souligné Alain Meunier, soit il y a plus de 3,7 milliards d'années.
"Cela n'empêche pas que la vie a pu apparaître, mais pas à ce moment-là", a-t-il ajouté.
"Seules des mesures de terrain permettront de conclure sur l'origine des argiles martiennes", tranche Brian Hynek. Dans un futur proche, les deux rovers présents sur Mars, Opportunity arrivé en 2004 dans le cratère Endeavour et Curiosity qui s'est posé le 6 août dans le cratère de Gale, pourraient fournir des preuves directes: la course aux argiles est lancée entre le vieux robot et son petit frère.