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Ce projet israélien est «évidemment préjudiciable» au processus de paix, a déclaré le Premier ministre palestinien Salam Fayyad avant un entretien avec M. Biden, qui doit aussi rencontrer le président Mahmoud Abbas.
«Il n’y a aucun doute que ce geste (israélien) sape la confiance dans la perspective du processus politique que nous sommes tous très attachés à voir relancer», a ajouté M. Fayyad.
Le ministère israélien de l’Intérieur a approuvé mardi la construction de 1.600 nouveaux logements à Ramat Shlomo, un quartier de colonisation habité par des juifs ultra-orthodoxes dans un secteur arabe de Jérusalem annexé par Israël. La communauté internationale ne reconnaît pas cette annexion.
La décision israélienne a provoqué le mécontentement des Etats-Unis et l’exaspération des Palestiniens.
«Cette annonce, sa teneur et son calendrier sont précisément le genre de mesure qui sape la confiance nécessaire maintenant» au dialogue israélo-palestinien», a affirmé mardi soir M. Biden dans un communiqué au ton particulièrement vif.
Ce dernier a d’ailleurs manifesté son mécontentement en arrivant avec plus d’une heure de retard à un dîner offert mardi par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
A l’ONU, le secrétaire général Ban Ki-moon a réaffirmé que les colonies étaient «illégales aux termes de la loi internationale» tandis que les Etats arabes ont promis d’apporter «une réponse claire» à la poursuite de la colonisation à Jérusalem-est, lors d’une réunion hier soir au Caire. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, s’est jointe le même jour aux protestations.
«Nous voulons voir ces déclarations, en particulier américaines, se traduire dans les faits afin de contraindre Israël à arrêter les activités de colonisation à Jérusalem et dans les Territoires palestiniens occupés», a déclaré à l’AFP le principal négociateur palestinien Saëb Erakat.
Après des mois d’efforts diplomatiques et de navettes de leur envoyé spécial pour le Proche-Orient George Mitchell, les Etats-Unis sont parvenus à lancer des discussions indirectes, dites «négociations de proximité», entre Israéliens et Palestiniens afin de ranimer le processus de paix bloqué depuis fin 2008.
Les Palestiniens, qui ont accepté sans enthousiasme ce dialogue indirect, continuent de réclamer un gel total de la colonisation juive avant de revenir à la table des négociations directes.
Mais M. Netanyahu refuse toute condition préalable et n’a offert qu’un moratoire limité et temporaire (10 mois) sur la colonisation en Cisjordanie - à l’exclusion de la partie est d’Al-Qods occupée.
Il s’est abstenu de tout commentaire sur la crise israélo-américaine. «Il n’y aura aucun communiqué sur cette affaire», a assuré à l’AFP son porte-parole Mark Regev.
Pourtant, au sein même de la coalition gouvernementale, l’épisode crée des remous.
Le ministère israélien de la Défense, le travailliste Ehud Barak, a fait part de son déplaisir en dénonçant «une annonce superflue (du projet de colonisation) qui perturbe les négociations de paix avec les Palestiniens, des négociations du plus haut intérêt pour Israël».
«C’est vraiment embarrassant, et nous devons présenter des excuses pour cette faute grave», a renchéri son collègue travailliste Yitzhak Herzog, ministre de la Santé.
M. Netanayhu et son gouvernement se retrouvent accusés par les médias israéliens de «ruiner» les relations cruciales avec l’allié américain.
Interrogé à la radio, l’un des éditorialistes vedettes du journal Yediot Aharonot, premier quotidien en Israël, Shimon Schiffer, a parlé de «crachat au visage de Biden».